Ce qu’il faut d’air pour voler est le dernier livre de Sandrine Roudeix. Il s’agit d’un roman à base biographique qui prend la forme d’une lettre adressée à son fils. Ce livre balaie 9 mois et 20 ans de vie. Tout y passe. Les ressentis, les vécus, les interrogations. A partir de photographies familiales, l’auteure se plonge dans sa vie et celle de ses proches.
Fort, puissant, complexe, sensible, franc, sans faux-fuyants, un livre référence qui peut servir de repère aux familles recomposées.

Ce qu’il faut d’air pour voler, Sandrine Roudeix

Collection : Littérature
Pages : 208 – Format : 14 x 20.5 cm
ISBN : 978-2-84742 -455 – 3
Diffusion Interforum
Prix (ttc) : 18 €
Editeur : Le Passage éditions

Quatrième de couverture de Ce qu’il faut d’air pour voler

« Au retour on avait atterri à l’aéroport à minuit passé, une heure de retard et les bagages qui se faisaient attendre, et devant le tapis vide qui ne charriait que notre fatigue, tu m’avais annoncé que tu ne rentrerais pas et que tu irais dormir chez Victor. A cette heure ? Incliné vers moi avec ta dizaine de centimètres en plus qui ne cessaient de nous éloigner, tu m’avais expliqué que tu allais bientôt avoir dix-huit ans et que tu n’avais plus de comptes à me rendre. Tu irais dormir chez Victor que ça me plaise ou non. »

Que deviens une mère quand son tout-petit s’en va ?
En s’appuyant sur des photos de famille qu’on ne voit pas, Sandrine Roudeix traverse vingt ans de fusion et de défusion maternelles, démêlant les fils qui tressent la séparation inévitable d’une mère célibataire et de son garçon. Dans un roman où affleurent à chaque page l’amour et la tendresse, où la grâce naît de la vérité et de la mise à nu toujours sincère dont une jeune fille devient femme en devenant mère et dresse le portrait lumineux d’une double émancipation.

Ce que je pense de Ce qu’il faut d’air pour voler

C’est un roman, mais pas une histoire romancée. Il s’agit d’une lettre adressée à son fils qui balaie 9 mois et 20 ans de vie. C’est un récit de l’auteure qui raconte ses vécus et ressentis depuis la mise de la petite graine jusqu’au moment où le fils vole de ses propres ailes. A partir de photographies elle se plonge dans sa vie, dans celle de son enfant, dans celle de ses proches.

C’est un livre fort, puissant, complexe, sensible, franc, sans faux fuyants.

J’ai adoré certains passages comme ceux où Sandrine explore sa grossesse. « C’est la première fois que je me dénude devant l’objectif d’un appareil photo. Mais en me tenant de profil devant ton père, une main posée sur ma poitrine et l’autre sur les poils de mon pubis pour les dissimuler aux regards comme Demi Moore sur le papier glacé, qu’est-ce que je me sens forte ce jour-là. Et libre. C’est nouveau… Je suis lui. Je suis toi. Je suis nous. »

Ou encore les instants d’après l’accouchement. Puis, vient l’apprentissage. « Tu as désormais l’âge de formaliser ce que tu vis et je me demande comment tu vois ta famille à cette époque-là. »
Avant d’explorer l’adolescence, période difficile tant pour l’un que pour l’autre.

« Car tout se modifie pour toi. Entre aujourd’hui et tes seize ans, tu vas grandir d’environ vingt centimètres. »
Plus on avance, plus c’est difficile. « Comment est-il possible, alors que je devinais jusque-là chacune de tes émotions, chacun de tes gestes, chacun de tes besoins, que tu te dérobes désormais à mes perceptions pour remuer ainsi des pectoraux, l’œil aux aguets et le sourire flottant ? »

D’année en année, de photos en photos, Sandrine avance, se souvient, raconte. On ne peut pas tout citer. Mais l’exploration de ce lien, mère célibataire et son fils, est non seulement intéressant mais aussi puissant. Vous, parents, enfants, familles recomposées, vous vous reconnaîtrez, dans cette auscultation intime. Un travail de grande précision que nous offre Sandrine Roudeix.

Sur le style percutant, il faut noter à plusieurs reprises l’utilisation de trois qualitatifs à la suite sans séparation par des virgules, des phrases courtes, des paragraphes courts. Tout s’allie pour donner du rythme.

Sandrine Roudeix nous livre ici du grand Roudeix. Dire que ce livre m’a conquis est peu à côté de ce que je ressens. Je ne dis pas cela pour les beaux yeux de Sandrine, mais parce que je le pense.

Alors, faites comme moi, lisez-le ! Vite.

L’auteure, Sandrine Roudeix

Sandrine Roudeix est romancière, scénariste et photographe. Elle est notamment l’auteure des romans Attendre (Flammarion, J’ai lu) et Les Petites Mères (Flammarion), salués par la critique. Elle a également publié Diane dans le miroir, un texte consacré à la photographe américaine Diane Arbus (Mercure de France).

Pour en savoir plus sur Sandrine Roudeix

© Jean-Louis RIGUET 15 octobre 2021 – Sociétaire de la Société des Gens de Lettres

Add Comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A paraître mon nouveau roman historique : L’Automne 1870 en Beauce – Des familles en souffranceDECOUVRIR ICI