Des mots pour vous

.

JL à l’écoute de …

Aujourd’hui Sandrine Roudeix

.

ROUDEIX Sandrine 1-2, 12/2011

.

1/ Qui êtes-vous   (VOS Prénom et NOM) ? Quel est votre parcours ?

Je suis Sandrine Roudeix, née en 1974 à Toulouse. Parisienne depuis une vingtaine d’années, j’ai commencé ma vie professionnelle au Congo (dont j’ai écrit une monographie publiée aux éditions du CFCE en 1995). J’ai travaillé pendant dix ans dans l’édition littéraire, avant de devenir journaliste puis photographe puis romancière. « Diane dans le miroir » est mon troisième roman.

 

2/ Que faisiez-vous avant d’écrire ou parallèlement à l’écriture ?

L’écriture et la photographie sont mes deux moyens d’expression (et mes deux métiers). Je suis écrivain (de romans mais aussi de biographies) et photographe (pour les magazines). Les deux se répondent et se complètent. L’écriture est une activité solitaire quand la photographie se pratique au moins avec une autre personne (je suis portraitiste). L’écriture nécessite du temps, beaucoup de temps, quand la photographie s’inscrit dans un moment très court, une heure de rendez-vous en comptant large, mais plus précisément un soixantième de seconde, l’instant du déclenchement.

 

3/ Qu’aimez-vous ou pratiquez-vous comme autre art ? La peinture ? La sculpture ? Le cinéma ? La photographie ? Le théâtre ? Quelle est votre passion ?

Quand on est écrivain, c’est une passion chronophage. Un sacerdoce. Un engagement. Cela signifie qu’on est habité par les mots et les livres. Cela laisse peu de place à une autre passion. Mais j’apprécie le septième art aussi, car il est un pont tendu entre l’image fixe de la photographie et les mots qui racontent de l’écriture. Un peu de moi aussi, donc.

 

4/ Qu’attendez-vous de vos lecteurs, admirateurs ? Comment vous faites-vous connaître ? Comment allez-vous à leur rencontre ?

Je ne sais pas si on peut dire que j’attends quelque chose de mes lecteurs. Mais je caresse l’espoir de partager mes mots, mes émotions, mes expériences et mes réflexions avec eux. Je souhaite qu’en refermant l’un de mes livres, ils se sentent un tout petit peu différents, transformés parfois, enrichis, remués, émus, questionnés…. Je pense que la littérature sert à nous rendre meilleur, à nous consoler, à nous tenir compagnie, à nous apprendre, à nous interpeler… Je serais heureuse si les thèmes que j’aborde dans mes romans qui traitent toujours d’aventures intérieures, de cheminements individuels, et de la manière dont on gère nos héritages, familiaux, sociaux ou psychologiques, aident certains lecteurs à y voir plus clair plus loin dans leur vie.

 

5/ Faites-vous des rencontres, des lectures ou des conférences sur vos ouvrages ?

Oui, bien sûr. Et c’est là un moment important de la vie d’un auteur. Celui où on sort de son bureau et de son isolement pour aller à la rencontre des lecteurs. Celui où on partage, où on écoute, où on répond. Un échange souvent chaleureux, car on a l’amour des mots en commun, et toujours enrichissant car il nous permet de nous confronter aux regards et aux interprétations extérieures. Cela nous aide aussi à avancer.

 

6/ Depuis quand écrivez-vous ? Qu’avez-vous déjà écrit ?

J’écris depuis toujours, mais je suis publiée depuis 2010. Mon premier roman, « Attendre » (Flammarion 2010, J’ai Lu 2012), creuse les enjeux d’une naissance non désirée vue par les protagonistes, c’est à dire l’enfant, la mère et le père. Sorti en 2012, mon deuxième roman, « Les Petites Mères » (Flammarion 2012, prix L’Autre Page)  s’intéresse à la transmission mère-fille sur cinq générations au sein d’une famille d’origine espagnole. Et mon troisième roman, paru la semaine dernière, s’appelle “Diane dans le miroir” (Mercure de France) et raconte la dernière nuit de la photographe américaine Diane Abbus à New York en 1971.

 

7/ Quel est votre dernier livre ? Pouvez-vous nous en parler ?

“Diane dans le miroir” (Mercure de France) raconte une nuit de l’été 1971 à New York. Une nuit où la chaleur est étouffante. Une nuit où, dans sa salle de bains, une photographe s’apprête à réaliser un autoportrait. Il lui faut trouver le cadre idéal, caler son Leica, choisir focale et vitesse d’obturation, préparer le déclencheur souple… Cette photographe, c’est la grande Diane Arbus qui, en s’intéressant aux inconnus dans la rue et aux personnages hors-normes – travestis, prostituées, nains, handicapés – a révolutionné la photographie. Cette nuit-là, Diane semble à bout de force. Comme si elle reculait l’échéance, elle tarde à accomplir son projet. Bientôt il fera jour. Mais auparavant, elle se sera confiée à ce miroir dans lequel elle scrute son visage au bord de l’épuisement, revenant sur son enfance, ses rencontres, ses amours, sa sexualité et sa peur, viscérale, de l’abandon. Dans ce roman, j’ai voulu questionner l’émancipation d’une femme, artiste, mère, amoureuse. Et raconter, de l’intérieur, ce qui pouvait se passer dans la tête d’une photographe qui prend une photo, et plus encore, ce qui pouvait se passer quand cette photographe était Diane Arbus, héroïne passionnante et passionnée, qui toute sa vie a cherché à s’affranchir des apparences et des codes pour se sentir libre.

 

8/ Où peut-on se procurer vos ouvrages ?

Tous mes livres sont en librairies et commandables sur place ou sur internet.

 

9/ Quelle est votre position par rapport aux publications à compte d’éditeur, à compte d’auteur ou à compte participatif ? Aux e-book ?

Je pense que l’important est qu’un livre trouve ses lecteurs. Le compte d’éditeur prend en charge les frais de fabrication et de diffusion, ce qui est plus confortable évidemment pour un auteur. Mais le cas échéant, le compte d’auteur et ses déclinaisons, est un moyen de se faire lire et de pouvoir partager ses écrits. Ce qui reste essentiel à mes yeux.

 

10/ Quel est le conseil le plus important que-vous-ayez reçu ? Pas forcément pour les livres ?

Le conseil que je donne à mon fils : fais-toi confiance. Tu es unique et ce que tu penses ou fais l’est aussi.

 

11/ Que préférez-vous écrire ou lire : des romans, des poésies, des essais, des nouvelles, des biographies ?

J’adore lire ou écrire des romans. Mais j’aime avoir un livre de poésie ou de théâtre sur ma table de chevet. Cela nourrit mon inspiration.

 

12/ Comment écrivez-vous ? 

Je travaille plutôt le matin, toujours dans mon bureau et devant mon ordinateur. Je crois au sens de l’effort et à la régularité. L’écriture est un marathon. Il faut avoir du souffle et de l’endurance.

 

13/ Où puisez-vous votre inspiration ? Avez-vous eu des commandes d’ouvrages ?

Je me suis beaucoup inspirée de ma famille et des liens, plus ou moins tendus, qu’il y avait entre les générations. Je puise aussi des situations et des réflexions dans ma vie de tous les jours, avec une prédilection pour l’aspect psychologique des relations. Je travaille aussi parfois comme biographe. Dans ce cas-là, c’est le sujet qui vient à moi.

 

14/ Comment construisez-vous vos intrigues, vos personnages ? Vos personnages sont-ils toujours imaginaires ?

L’écriture est un processus assez mystérieux. Le sujet et les personnages s’imposent presque toujours à moi. Ce sont souvent des gens que je connais, vivants ou morts, dont j’ai envie de comprendre le cheminement intérieur. L’écriture me permet de me glisser dans leur peau et de peser tous les points de vue. Après, je ne sais pas toujours où mes personnages m’emmènent !

 

15/ Quel conseil donneriez-vous aux amateurs d’écriture ?

Je pense que lorsqu’on aime écrire, lorsque cela nous procure une évasion, un bien être, une consolation, il faut le faire. Encore et toujours. C’est le plaisir qui doit guider l’acte. La publication est la cerise sur le gâteau, une gratification, une preuve (subjective) qu’on a été lu et compris. Forcément, cela rend heureux. Mais ce n’est pas le premier objectif. Un “amateur d’écriture”, comme vous dites, doit écrire si cela lui fait du bien. Et lire aussi. Beaucoup. C’est en lisant et en écrivant qu’on devient écrivain.

 

16/ Quels sont vos auteurs préférés ?

J’ai plein d’auteurs préférés, parfois ce ne sont pas des auteurs d’ailleurs, mais des livres, essentiels à mes yeux, qui m’ont construit et que je relis. Il y a Antigone et l’Invitation au château d’Anouilh par exemple. C’est mon inspiration “théâtrale”, avec des pièces de Camus, Sartre ou encore Giraudoux. Il y a la poésie de Charles Cros, Rimbaud, Prévert et Aragon, mon préféré de tous. Et il y a les romans de Marguerite Duras, Annie Ernaux, Kundera, Djian ou encore Camille Laurens, Claire Castillon, Angélique Villeneuve, Virginie Despentes pour les contemporains. Sans oublier Boris Vian, Antoine Blondin, Romain Gary… Chez les américains, ma chouchou est Laura Kasischke, mais il y a aussi Philippe Roth, Joyce Caroll Oates, Martin Suter, Hanif Kureishi, John Fante, Elia Kazan. Je pourrais vous rédiger des kilomètres de liste !

 

17/ Que lisez-vous en ce moment ?

Je lis “Americanah” de Chimananda Ngozi Adichie qu’une amie proche m’a recommandé en me disant “C’est pour toi”. Forcément, ça m’a donné envie. Je trouve cela toujours très fort lorsque mes amis qui me connaissent bien me conseillent un roman. Je suis rarement déçue. Je me sens bien entourée.

 

18/ Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?

Je travaille sur l’adaptation théâtrale de “Diane dans le miroir” (Mercure de France) et sur l’écriture de mon quatrième roman.

 

19/ Avez-vous des dates d’événements à venir ?

Je participe à plusieurs rencontres dans les semaines à venir :

Jeudi 9 avril  à 18h30 : Librairie Kléber à Strasbourg.

Samedi 11 avril : Salon du livre de Provins.

Jeudi 16 avril à 19h : Librairie de Paris (place de Clichy à Paris).

Samedi 18 et dimanche 19 avril : Salon du livre de Châteauroux.

 

20/ Où peut-on suivre vos actualités ? Vos parutions ?

On peut suivre mon actualité sur le site de mon éditeur, bien sûr, au Mercure de France, mais également sur mon site personnel : http://www.sandrine-roudeix.com.

————-

Le 31 mars 2015

 

Sandrine Roudeix

.

Diane-dans-le-miroir-home550 (1)

.

Je remercie sincèrement Sandrine Roudeix  d’avoir eu l’amitié de se livrer à ce jeu des questions-réponses.

.

Auteur, si vous aussi, vous êtes intéressé par mon écoute et la publication sur ce blog, merci de vous manifester par e-mail soit directement sur le site soit à l’adresse suivante : jlriguet@gmail.com.

La publication sur le site sera ponctuelle au gré des réceptions des questionnaires.

.

Pour se manifester si vous êtes intéressé par le questionnaire :

.

Tout sur mes livres :

https://sites.google.com/site/sitejeanlouisriguetauteur/home

.

Jean-Louis RIGUET 01 avril 2015

.

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres, Membre du Bottin International des Professionnels du Livre et de la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature

Liens :

http://librebonimenteur.net/

https://sites.google.com/site/sitejeanlouisriguetauteur/home

http://jeanlouisriguetecriveur.blogspot.fr/

http://riguet-jean-louis.e-monsite.com/

.

 

Add Comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A paraître mon nouveau roman historique : L’Automne 1870 en Beauce – Des familles en souffranceDECOUVRIR ICI