Voici comment Emmanuelle Grün a percuté à la lecture de mon livre Deux campagnes de Loire, Patay en Beauce, 1429 – 1870. Je n’hésite pas à vous faire partager le bonheur que j’ai eu à sa découverte. Emmanuelle Grün est ce professeur de français qui aime les ânes et dont vous pouvez découvrir la richesse dans la chronique que je lui ai consacrée !

Deux campagnes de Loire Patay en Beauce 1429 – 1870

De Jean-Louis Riguet
Aux éditions COMPLICITÉS
ISBN : 978-2-3512-05044
180 Pages
Prix : 18 €
Commander en ligne

La parole à Emmanuelle Grün, auteure de plusieurs livres, dont FILS DE

RÉSUMÉ

Le titre de l’ouvrage historique Patay, Deux campagnes de Loire de Jean-Louis Riguet, donne la cadence du récit : deux reporters français à deux époques différentes, 1429 et 1870, témoignent tour à tour d’un épisode de la guerre de Cent Ans contre les Anglais, pour l’un, et des tournants de la résistance contre les Prussiens, pour l’autre. L’environnement – et presque le décor – sont principalement constitués par les langoureux méandres de la Loire, avec, sur ses rives, de petites villes fortifiées et de nombreux villages, en orbite autour de la rayonnante Orléans. Un personnage, et tout autant un mythe s’y dresse, depuis les profondeurs d’un Moyen-Âge emprunt de dévotion, soit l’héroïque Jeanne d’Arc, pleine de ferveur et de vitalité. Un autre personnage, engoncé dans son costume de ministre, donne des ordres à ses armées, depuis Paris : il s’agit de Léon Gambetta. Les récits, très détaillés, proposent un effet prégnant de réalisme. La précision des informations est celle du document historique, même si les événements sont présentés à travers le regard subjectif de deux narrateurs amateurs de boissons requinquantes, de tabac ou de poésie. À la lecture, Patay, mais aussi d’innombrables autres cités, plus ou moins éloignées de la Loire, pourraient nous apparaître sous un tout autre jour, tant ces lieux ont été à jamais marqués par des événements, aussi effroyables que grandioses.

Quatrième de couverture de Deux campagnes de Loire – Patay en Beauce 1429-1870
440 ans séparent les deux campagnes de Loire qui se sont terminées à Patay en Beauce, la première avec Jeanne d’Arc en 1429, la seconde avec les Zouaves pontificaux en 1870.
Dans les deux cas, la religion catholique revêt un caractère important pour les chefs français.
Vivez ces deux épisodes entremêlés comme un roman historique riche en détail.

DÉVELOPPEMENT

Dans Patay, Deux campagnes de Loire, l’ouvrage historique de Jean-Louis Riguet, deux témoignages s’entrecroisent : dans les chapitres impairs, celui de l’écrivain public Arnaud Duvallet, qui nous relate un épisode de la guerre de Cent Ans, et dans les chapitres pairs, le témoignage du journaliste Arthur Rivallet, qui détaille les différentes étapes et manœuvres de la guerre de 1870. La scénographie des deux événements s’ajuste méthodiquement, progressivement, par petites touches. Une ligne de démarcation, la Loire, ainsi que l’axe d’une ville, Orléans, finissent par se révéler ; il n’est pas encore question de Patay, mais nous approchons le lieu. Le but, pourrait-on préciser.
Néanmoins l’auteur, à moins qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre des narrateurs, se permet quelques errances libres dans l’espace ou la chronologie des événements. Ainsi, va-t-on tantôt en avant ou en arrière, dans les dates, tantôt côté nord ou côté sud de la Loire. Quelques éloignements : Paris, la Bretagne, le Maroc… mais toujours ce retour – et presque cet ancrage – sur les abords d’Orléans. Il y a ainsi une véritable fidélité à des lieux, et particulièrement à la Loire, frontière à la fois géographique et historique, dont chaque pont – espace stratégique en temps de guerre – porte des épisodes de combats acharnés.

Mais il n’y a pas que les ponts. Autour d’Orléans, la Loire a essaimé tout un chapelet de villes et villages. Ces sites, parfois fortifiés, se révèlent être des étapes salvatrices pour le repos du guerrier, des casemates plus ou moins sécurisées contre l’ennemi, quand ce ne sont pas des scènes d’affrontements, débouchant sur de macabres massacres, ou encore des zones de repli ou de soins pour les blessés et mourants. Chaque village, pour ne pas dire chaque maison… semble ainsi porter, dans sa pierre, le pesant souvenir des combats et des stigmates du passé.
Mais au fait, en quelle période sommes-nous exactement ? En 1429 ou en 1870 ? Durant l’interminable guerre de Cent Ans ou durant la courte guerre d’une année ? Les ennemis, sont-ils les Anglais, ou les Prussiens ? Au fil des chapitres, les combats s’enchaînent, mêlant une époque à une autre dans la rougeur du sang des victimes sacrifiées sur le champ de bataille.
Mises en parallèle, les deux époques révèlent ainsi leurs similitudes, et tout autant le contraste de leurs différences, la divergence étant aussi dans la tournure des événements, qui sera à découvrir au fil de la lecture. Quatre cent quarante ans séparent ces événements ; c’est beaucoup, mais finalement bien peu au regard de ce même acharnement, quasi-mystique, des Français, pour défendre leurs terres, leurs villages et leur fleuve.

La guerre a beau révéler, par certains aspects, la bestialité humaine, elle n’est pas exempte, non plus, d’une certaine élévation de l’âme. D’ailleurs, n’est-ce pas aussi la guerre qui fait des héros ? En 1429, un personnage, en particulier, capte les attentions. Il ou plutôt « Elle » se laisse attendre dans les premiers chapitres de l’ouvrage. Incontournable, inoubliable, elle est celle qui donne son rayonnement à la guerre de Cent Ans. Il s’agit, bien sûr, de la fascinante Jeanne d’Arc. Au fil des pages, c’est néanmoins une Jeanne quelque peu différente de sa légende, qui se révèle. Jeanne a du caractère et sait s’affirmer. Bien que femme et emprunte de dévotion, c’est une guerrière. Une étourderie de son état-major qui amène son armée sur la mauvaise rive de la Loire, lui fait piquer une colère magistrale. On est loin du modèle de l’héroïne figée ; de la statue de marbre.

Concernant les événements de 1870, d’autres visages et d’autres noms marquent le souvenir d’une vaillante résistance contre l’ennemi, notamment des noms de généraux au courage héroïque : Alfred Chanzy, Jean-Baptiste d’Aurélie de Paladines, Joseph Constant Crouzat… avec en arrière fond, les effigies de Napoléon III ou de Léon Gambetta. Mais le plus surprenant, concernant cette époque, est sans doute ce rassemblement de bataillons hétéroclites, tels que les rappelés d’Algérie ou les Zouaves pontificaux, qui constituent « L’Armée de la Loire ». Comme le fleuve, dont elle porte le nom, l’Armée de la Loire se déploie et étend son contingent d’Est en Ouest, ondule entre les régions et impose les limites d’une frontière. Belle analogie, finalement, que celle d’une armée, dont la destinée se confond avec la légende d’un fleuve.

Les récits des deux reporters, pointilleux dans l’exactitude d’une reconstitution, ne lésinent pas sur les détails. Tous les grands personnages, y sont présentés tour à tour, y compris ceux des rangs ennemis. Les précisions, tant chronologiques que géographiques donnent une impression de fraîcheur d’information, comme si les nouvelles nous échouaient des dernières actualités télévisuelles. Les différentes manœuvres militaires de 1870, y sont détaillées à la demi-heure près, et les mouvements des troupes sont relatés presque un kilomètre après l’autre. On connaît le nombre de soldats dans chaque camp et chaque division, le nombre de blessés et de morts… Ainsi ce souci d’exactitude ne semble être possible que si l’on est bel et bien sur le champ de bataille.
Aussi, qui sont-ils, au juste, ces deux narrateurs, Arnaud Duvallet et Arthur Rivallet qui, par ailleurs, nous détaillent leur existence ? Habités par une conscience professionnelle, l’un et l’autre n’hésitent pas à rejoindre l’armée pour une investigation sur le terrain au plus près des réalités. Témoins visuels, ils n’hésitent pas non plus à nous livrer leurs états d’âme, ainsi que leurs peurs, quand l’ennemi approche et que les combats font rage. À certains moments, ils s’épanchent auprès du lecteur, sur leur besoin d’un réconfort dans une boisson, une bouffée de pipe, ou quelques strophes d’une poésie. Pour eux, qui restent sans arme, une même question métaphysique les taraude : comment peut-on décemment allier la guerre et la foi ? On ne saura donc pas s’il s’agit de personnages historiques ou inventés pour les besoins de la narration. Un mystère qui, certainement, tentera quelques lecteurs à effectuer une vérification Google.

De par ses détails et la subjectivité des témoignages, ce double récit des campagnes de Loire, nous entraîne dans un réalisme à fleur de peau. Plongé dans des scènes de guerre, le lecteur entend le sifflement des flèches des archers, le grondement des coups de canons, le claquement des sabots des chevaux sur les pavés et leurs hennissements, mêlés aux cris d’effroi face aux armes qui tuent. Il hume des odeurs de sang, de poudre et de fumées, s’horrifie à la vue de maisons qui brûlent dans des paysages de débâcle et de désolation et, en fin de compte, capte les tensions de scènes de vie et de mort saisies sur le vif.

C’est alors vers la fin que se révèle Patay, comme un point de convergence, apothéose ou paroxysme des événements qui précèdent. Patay était la dernière pièce qui manquait au puzzle. La voici donc qui clôt l’histoire et rend compte ainsi d’une cohérence d’ensemble. Il est vrai qu’on n’imagine pas, aussi facilement, une petite bourgade du Loiret, d’un peu plus de 2000 habitants (chiffres actuels) occuper une position aussi déterminante dans ce qui est la mémoire et la destinée de l’histoire de France.

© Emmanuelle Grün 7 mai 2023

Voilà ! Un énorme merci à Emmanuelle Grün. Je n’aurais pas mieux fait pour résumer ce livre. Qu’elle en soit félicitée !

FILS DE, Emmanuelle Grün

Ce livre a été publié sur http://www.bookelis.com
ISBN : 9791035974114
EAN : 9791035974114
462 pages
Prix : 15,00 €
BOOKELIS (12/09/2022)
© JEMA, 2022
Crédit photo Bookelis, Jema, Emmanuelle Grün
Sur le web

Quatrième de couverture FILS DE
« J’ai de quoi faire sauter vingt fois la République. » Alfred Sirven. « Il existe une altitude des relations où la reconnaissance comme la pitié perdent leur sens. » Antoine de Saint-Exupéry. Ces deux citations résument, à elles seules, la thématique de ce roman psychologique et social, aux accents de thriller, qui suit la vie de Jules Montvernier, un enfant de la jet-set enfermé dans un domaine de Sologne. Le roman s’articule en deux parties. La première : « Évasions » se présente comme une saga contemporaine. Le côté thriller se révèle dans la seconde partie : « Tenir debout ». Dans ce récit engagé, où les aveuglements sont multiples, rien ne laisse présager l’évolution de la situation, jusqu’à son basculement fatal. Les émotions du lecteur ne seront pas épargnées.
À travers FILS DE, l’auteure cherche, sans complaisance, à amener le lecteur à réfléchir sur son monde, ses dérives et ses dangers.

© 10 mai 2023 – Emmanuelle Grün, Professeure de Français et écrivaine, et Jean-Louis RIGUET, Sociétaire de la Société des Gens de Lettres.

1 Comment

  • christinenovalarue Posted 26 mai 2023 11 11 01 05015

    Je connais bien la région orléanaise pour y avoir habité, à lire

Add Comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Parution de mon nouveau roman d'enquête : Le cauchemar de ChloéDECOUVRIR ICI
%d blogueurs aiment cette page :