Depuis de nombreuses années,  j’aime écrire des poésies japonaises. D’ailleurs, mes recueils de poésie alternent les poèmes rimes ou non avec des haïkus. J’ai l’impression que ces derniers donnent une respiration à l’ensemble.

Je me suis mis un peu plus tard aux tankas. Ils sont plus longs de deux vers, mais la technique est la même. La poésie japonaise est très ancienne.  Elle remonterait au huitième siècle. Je ne peux pas vous l’affirmer, je ne m’en souviens plus. Ma mémoire me fait défaut.

Quelques éléments sur les origines du haïku

J’ai trouvé sur le site de l’Association Francophone du Haiku les informations suivantes :

Le haïku tire son origine du haïkaï, genre populaire pratiqué au Japon dès le 16e siècle, usant des mêmes structures que le tanka, poème plus ancien : 5-7-5, puis 7-7 syllabes. Les poètes avaient coutume d’écrire en groupe et d’enchaîner les versets selon ce rythme.

Le premier verset en 5/7/5 de cet enchaînement (renga) s‘appelait hokku.

Au 17e siècle, Bashô (Matsuo Munefusa, 1643-1694) privilégie le premier verset du renga, le hokku, dans ses journaux de voyage notamment.

Le hokku autonome était cependant assorti de contraintes telles que l’allusion à la saison (kigo) ou la césure (kireji), soulignée en français par un tiret.

Le hokku deviendra le haïku à la fin du 19e siècle, grâce au poète Masaoka Shiki. C’est alors un poème indépendant, à la manière des poèmes occidentaux.

Le haïku tente la capture de l’instant présent dans ce qu’il a de singulier et d’éphémère. Il est en quelque sorte une peinture de « l’ici et maintenant », de l’ordinaire saisi avec une extrême simplicité.

Le souci consiste à respecter les règles imposées, notamment que faire avec les mots féminins.
Par exemple, « règle » compte pour une syllabe ou pour deux. Tout dépend si on prononce la syllabe ou pas dans le vers, alors que dire s’il s’agit du dernier mot du vers. C’est cornélien.
Alors, j’avoue, parfois je triche. Oh, ce n’est pas bien, je sais. Mais essayez et vous verrez, ce n’est pas si simple que ça.
Et si en plus, vous y ajoutez les contraintes du haïku, vous perdez votre latin. Et moi, je ne l’ai pas appris, le latin.

Haïkus, les règles de base de ces poèmes japonais

Comme toutes règles, elles existent par la manière de les contourner.
Voilà ce que j’écrivais en 2022 :

Le haïku doit faire ressentir une émotion.
On joue sur le ressenti.

La forme est importante et malléable
Certes, la forme repose sur le nombre de lignes et de syllabes selon la métrique 5-7-5 soit en tout 17.

Une seule respiration
Le haïku devrait se lire en une seule respiration, à cause de sa concision, son concret et sa cible.

L’interaction des images
Cependant, les images en interaction feront la force du haïku. Une, deux, trois images peuvent être présentes, disposées dans un ordre déterminé par l’auteur.

Une pause par la césure
Parfois, une césure marque une rupture, une pause, pour augmenter la puissance suggestive.

La saison, l’instant de la journée
Somme toute, en haïku classique, la présence d’un mot de saison est obligatoire.

Peu de ponctuation
Eh oui, la ponctuation est absente volontairement. Souvent, le texte est écrit en minuscule, avec une majuscule pour le premier mot de chaque ligne, mais ce n’est pas obligatoire. De son côté, la césure est obligatoirement marquée par un signe de ponctuation.

Le temps se vit au présent
Constamment, le haïku s’écrit au présent, dans l’instantané. C’est un ressenti présent. Mais l’infinitif n’est pas interdit et même conseillé.

La simplicité du style
D’abord, le style repose sur la simplicité. Les articles sont limités de même que les rimes puisqu’il ne s’agit pas de “vrais” vers. Ainsi, les verbes sont quasiment absents de même que les adverbes, l’objectif étant de condenser une idée le plus simplement possible.

De temps en temps, vous pouvez utiliser des inversions, des allitérations. Mais tout cela doit être fait dans un but de compréhension, de mettre en valeur l’image.

Pour aller plus loin :


Les tankas japonais : “chants courts”

J’ai cru comprendre que les mêmes règles s’appliquaient aux tankas. Vous en saurez plus sur les tankas dans cet article de Short édition :
Le tanka (littéralement chant court) est un poème japonais, sans rimes de 31 mores, construit sur 5 lignes. Le tanka est plus vieux que le haïku. Le tanka est considéré au Japon comme la forme la plus élevée de l’expression littéraire“.
Le tanka est basé sur la réflexion et non sur l’observation. Il doit être un ressenti vécu, sincère, non imaginé“.

Et ce n’est pas un casse-tête chinois, mais bien japonais !
Pour tout vous dire, dans mes recueils de poésie, j’essaie d’associer des haïkus et désormais des tankas à mes poèmes en vers libres.

Sur mon site librebonimenteur.net,  vous pouvez découvrir les recueils de poésie sortis de mon imagination. J’ai une idée pour un prochain recueil à quatre mains consacré à la poésie japonaise illustrée avec des encres.  Espérons que j’irai au bout car ce n’est pas une affaire.

Pour aller plus loin : https://laboucheaoreilles.wordpress.com/2019/04/08/lesprit-du-haiku-de-terada-torahiko/

© Le 25 mai 2025 – Jean-Louis Riguet, Sociétaire de la Société des Gens de Lettres.


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Parution : Bricemaël et la Butte des Élus - Éditions 7e Ciel DECOUVRIR ICI

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