Le Spectateur de Virginie Vanos
Virginie Vanos et le Spectateur
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Virginie Vanos vient de publier son premier roman de fiction après des fascicules d’expo, des romans d’humour, un roman autobiographique et un essai sociologique.
LE SPECTATEUR
publié chez EDILIVRE
148 pages pour nous emmener dans une histoire d’amour impossible.
ISBN 9 782332 – 92468 1.
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Virginie Vanos est née en 1979.
Après un parcours scolaire des plus farfelus, elle est passée tour à tour sur les planches, devant les caméras et des deux côtés de l’appareil photo.
La quatrième de couverture nous renseigne sur l’idée du livre :
Axel, un jeune psychiatre un peu snob et fort solitaire, se retrouve confronté à Alexandra, une reporter aussi mystérieuse d’ambiguë. Tour à tour agacé, désarçonné, intrigué par la jeune femme, il finira par en tomber violemment amoureux, jusqu’à l’obsession, jusqu’à la folie…
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C’est un livre d’amour non exprimé mais ressenti par quelqu’un tenu au secret professionnel.
Aimer dans le silence une femme mystérieuse, visiteuse régulière, indifférente ou machiavélique, voilà la torture infligée par l’auteure à un jeune psychiatre qui se consume progressivement jusqu’à se mortifier.
Un spectateur actif moralement et sclérosé physiquement par sa profession ! Une femme mystérieuse, ambiguë, provocante, utilisant la compétence sans diffuser de sentiments amoureux !
Après avoir refermé ce livre, je me pose la question de savoir qui est le spectateur.
Est-ce ce jeune psychiatre qui écoute, en apparence patiemment, stoïquement, et qui bouillonne intérieurement en souffrant ?
Est-ce le lecteur qui se laisse prendre au jeu et qui se demande où tous ces états d’âme vont le mener ?
Ou encore, mais là je suis peut-être pervers, est-ce l’auteure qui se raconte en répondant à ses propres questions et en exposant ses propres sentiments, tour à tour ?
L’auteure sait nous emmener dans son univers, son monde, ses pensées secrètes.
Alexandra est-elle l’auteure à travers cette grande voyageuse de par le monde avec son appareil photo ?
Axel représente-t-il les pensées intimes de l’auteure tiraillée entre ses origines, sa réalité et ses aspirations ?
Est-ce l’expression d’un amour inassouvi, espéré mais jamais réalisé ?
Finalement, le spectateur est tout cela à la fois. Il ne peut aspirer au bonheur qu’en le réalisant.
Simplicité, complexité, pudeur, sensibilité, finesse, intensité, puissance !
Un miroir à deux faces. Du romantisme.
Un livre agréable à lire que l’on parcourt très rapidement. Des chapitres courts. Le lecteur avance vite. Certes, à cause de l’écriture qui nous captive mais aussi par la volonté de connaître la fin, à ne pas dévoiler par avance.
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Voici la bande annonce de ce livre LE SPECTATEUR chez l’éditeur :
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Pour en savoir plus sur Virginie, vous pouvez prendre connaissance de l’entretien qu’elle m’a accordé il y a quelques semaines sur ce même blog, à l’adresse suivante :
https://librebonimenteur.net/2014/10/06/jl-a-lecoute-de/
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Vous pouvez lire ci-après des extraits de ce livre LE SPECTATEUR de Virginie VANOS :
Page 11 :
Ma mère me demanda pour la quatrième fois depuis notre départ de la ville si je n’avais pas oublié de prendre deux cardigans de rechange, car les soirées pouvaient être fraîches et ma gorge était fragile. Je la tranquillisai en lui assurant que je n’avais rien omis, tout en prenant soin de baisser la voix d’un ton. André conduisait et il n’était pas de mise de parler à tessiture normale devant les subalternes.
Mon père et mon grand-père nous attendaient sur le porche. Ils me firent l’accolade à laquelle j’étais habitué et tous deux embrassèrent distraitement ma mère. Tout geste superfétatoire aurait été considéré comme un manque total de retenue.
Page 25 :
Le patient de la chambre 378 mourut calmement, sans avoir eu le temps de passer par le service des soins palliatifs. Ses derniers mots furent, paraît-il : “Encore un cheval qui se barre”. Personne ne comprit ce qu’il voulait laisser entendre par là. Peut-être parlait-il de lui-même, après tout.
Terence se trouva un nouveau compagnon dont il se séparait dix jours plus tard pour un autre qui lui-même le quitta fort vite pour un travesti. Marek devenait chaque jour un peu plus vif et plus loquace.
Orhan restait fidèle à lui-même. Calme, sobre, consciencieux. Le fait que, durant la dernière quinzaine d’octobre, il se montra plus taiseux qu’à son habitude ne me parut nullement suspect.
De mon côté, les jours se suivaient et se ressemblaient de façon heureuse. Je n’avais qu’un seul souhait : que demain soit un autre aujourd’hui, voire un autre hier.
Page 33 :
La première impression que j’eus d’Alexandra Mars fut tout d’abord olfactive. Elle exhalait un puissant mélange de tabac – j’avais appris qu’elle fumait à la chaîne cigarette sur cigarette – et d’un parfum entêtant que j’identifierais plus tard comme une des essences de Fragonard.
La seconde tint du choc visuel. Elle était plu grande et nettement plus maigre que je ne le pensais. Elle ne portait qu’un simple jean bien coupé, ainsi qu’un sweater bleu à l’allure neuve. Elle ne portait aucun bijou. Sa tenue fort naturelle contrastait violemment avec son port de tête altier et une certaine raideur dorsale.
Page 35 :
Terence n’en pouvait plus d’impatience et de curiosité. Cette andouille savait aussi bien que moi que nous étions tous tenus au secret médical mais son goût pour les pages people l’emportait sur son sens de la déontologie.
Je lui en fis la remarque qu’il sembla accepter dans un premier temps. Deux jours plus tard il revint à la charge et me supplia de me dire quelque chose, “n’importe quoi, même sans importance”, sur Alexandra Mars.
Je lui dis simplement qu’elle était grande, élancée et qu’elle portait un sweater bleu.
Tout le reste ne m’appartenait même pas. En une seule séance, je compris qu’elle n’appartenait qu’à elle-même et qu’elle n’était ni limpide ni transparente. Et qu’il me faudra bien longtemps avant de comprendre qui elle était, ce qu’elle était, ce qu’elle ressentait. Malgré son discours clair, son langage châtié et ses excellentes manières, les fêlures de son âme étaient beaucoup plus nombreuses qu’on aurait pu l’imaginer.
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J’ai bien aimé ce livre et recommande de vous le procurer.
Je remercie Virginie Vanos de nous avoir offert cet ouvrage.
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Jean-Louis RIGUET 01 juillet 2015
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Sociétaire de la Société des Gens de Lettres, Membre du Bottin International des Professionnels du Livre et de la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature
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