Vies Cabossées, le dernier roman de fiction signé Louis-Jean Teugir
Nous avons souhaité rencontrer l’auteur et lui poser 5 questions, qui vous le verrez, en disent un peu plus sur l’univers de Jean-Louis Riguet alias Louis-Jean Teugir !
Dans ce roman, l’auteur donne une large place au suspense et offre un récit qui entraine le lecteur dans les méandres de la vie conjugale mais aussi de ses questionnements. Un voyage géographique également, qui promène le lecteur des rues d’Orléans au lointain Cambodge.

Vies Cabossées – Louis-Jean Teugir
Préface de Jean-François Pré, auteur de roman policier et ancien chroniqueur sportif et hippique
Octobre 2021
376 pages – Lys Bleu Editions
23 € – ISBN : 979-10-377-4438-8
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1. Ce roman traite notamment de la relation de couple, de la lassitude, de l’ennui, qui peuvent s’installer au fil des années. Vous le décrivez avec une grande profondeur, pensez-vous que c’est inéluctable ?
Le couple doit se renouveler régulièrement s’il veut durer. Il doit trouver le moyen de découvrir de nouvelles formes d’amour, d’activités, de jeux, sinon par la force des choses, il se sclérose. Si la routine s’installe durablement sans que de petites aspérités ne viennent la titiller, il y a un risque de fatigue de lassitude d’ennui.
Se regarder en permanence dans le blanc des yeux n’est pas suffisant. Il faut trouver le moyen de renouveler l’amour que l’on porte à l’autre. Il est nécessaire de créer les circonstances indispensables à ce renouveau. Il n’est pas besoin d’être riche financièrement, il suffit d’être riche d’inventivités de créations de dialogues.
Le dialogue est nécessaire indispensable primordial. Il vaut mieux, à mon avis, se dire les choses même si elles fâchent et s’engueuler un bon coup, plutôt que de laisser pourrir la situation. Certes, ce n’est pas facile à vivre, mais il n’y a rien de pire que le silence dans un couple.
Vous me demandez si la séparation résultant de la lassitude et de l’ennui est inéluctable. À l’époque actuelle, le risque est réel, car désormais chacun veut tout, tout de suite, et si satisfaction n’est pas donnée on se sépare. Ce n’était pas le cas des couples dans une période passée encore récente où l’on restait ensemble toute une vie, quitte à ne pas vivre à côté de l’autre qui restait indifférente.
En conclusion, je dirai qu’il faut vivre sa vie, car on ne vit qu’une fois, et il vaut mieux la vivre de son vivant que dans sa mort.
2. La femme, les femmes, ont une grande place dans ce roman. Pensez-vous que quelque part, vous leur rendez hommage à votre manière ?
La femme, les femmes, c’est un vaste sujet qui me passionne. Le mystère les entoure, on ne sait jamais où les trouver, on ne sait jamais à quoi s’attendre, on ne sait jamais ce qu’il faut faire.
Les hommes ne savent faire qu’une chose à la fois, ils sont « unifonction ». Et encore certains ne pensent pas vraiment avec leur cerveau, mais je ne vais pas entrer dans ce débat. Les femmes disposent de plusieurs cerveaux qui les rendent « multifonction ». Elles font trente-six mille choses à la fois. Elles pensent à tout, à chacun, à chaque personne, à chaque conséquence.
J’ai beaucoup d’admiration pour les femmes qui sont ce que je ne serai jamais.
Je suis né petit gars, j’ai vécu toute ma vie comme un petit gars, je crois que je mourrai comme un petit gars.
Je crois dans ce livre rendre hommage aux femmes. J’ai utilisé plusieurs facettes de la femme sans en faire je crois une femme objet. Certes, mon personnage principal est une femme qui vit plusieurs vies amoureuses, mais les personnages secondaires ne sont pas inintéressants non plus. Il est vrai que certaines ne sont utilisées que pour leur beauté pour les besoins de l’aventure, mais n’est-ce pas de l’essence même d’être belle pour une femme. Et si en plus elle est intelligente, alors là l’on touche le Graal.
Alors, oui, je crois que je rends hommage aux femmes dans ce livre et elles le méritent sans discussion.

3. Vous proposez une belle immersion en terres asiatiques, et le lecteur voyage grâce à vous, dans des pays lointains. Connaissez-vous l’Asie, avez-vous un lien particulier avec ce continent ?
Je n’ai aucun lien particulier avec l’Asie que je ne connais pas. Je ne voyage que par la pensée. Par contre, dans ma vie d’avant, j’ai eu l’occasion de croiser à plusieurs reprises plusieurs Asiatiques et ce que je relate dans le livre correspond à ce que j’en ai retenu.
Le temps ne compte pas pour eux, les palabres interminables existent aussi. J’ai vécu des situations lors de rendez-vous importants où je devais me taire pendant plusieurs minutes, voire quart d’heure, pendant que les échanges se faisaient en chinois ou en vietnamien. À la fin de leur discussion, l’un d’eux prenait la parole et me disait la convention arrêtée, il n’y avait plus qu’à exécuter. Je n’ai jamais eu de problèmes ensuite, une parole donnée est une parole honorée.
Ce que je raconte sur l’existence d’un cinquième enfant et sur le rapatriement en France m’a été raconté par des clients. Cela m’a marqué profondément et je tenais à leur rendre hommage par l’incorporation de ce récit dans mon livre.
Le trafic d’enfants existe également. Je n’ai pas eu l’occasion de le côtoyer de près mais j’ai lu des témoignages de personnes confrontées à celui-ci, notamment après des adoptions d’enfants en France par des couples stériles. Je tenais à dénoncer cette pratique. C’est fait.
Les aventures au Maroc se déroulent sur des routes et des villes que j’ai parcourues il y a bien longtemps. Je pense que le rendu dans le livre correspond à la réalité de ce moment-là, ce qui ne veut pas dire que cela n’a pas changé. Je n’y suis pas retournée depuis plusieurs dizaines d’années.
Ce livre est aussi un peu de mes souvenirs et constitue un voyage dans des pays différents, nourri par des intrigues à mon avis intéressantes.
4. Ce titre “Vies Cabossées” doit raisonner à l’oreille de pas mal de lecteurs, car nous avons tous à un moment de notre existence, ce sentiment d’être ballottés par la vie, ses épreuves, ses difficultés. Sommes-nous tous des “cabossés de la vie” ?
Je pense qu’un grand nombre d’entre nous est cabossé par la vie. Moi, à titre personnel, j’en sais quelque chose puisque j’ai participé à me cabosser autant sinon plus que ma part. D’autres sont encore plus cabossés et ne se plaignent pas, on ne fait pas grand-chose pour eux. C’est une carence de l’État je crois. Mais elle n’est pas la seule.
La vie n’est pas linéaire, et n’a rien à voir avec les conditions financières de la personne. On peut être riche d’argent et pauvre dans la vie. On peut aussi cumuler les deux, pauvre d’argent et pauvre de vie. Rares sont ceux qui sont riches dans toutes les acceptions du terme. La vraie richesse n’est pas d’argent, même s’il est indispensable pour vivre.
Alors oui, nous sommes tous, plus ou moins, des cabossés de la vie. Chacun a sa part de soucis de problèmes de combats. Les aspérités de la vie prennent des formes diverses, j’en ai évoqué quelques-unes dans ce livre. Notamment, des choses dont on ne parle jamais comme l’absence d’une personne, dont les conséquences peuvent se révéler des années plus tard.
À part les problèmes de santé qui sont imprévisibles la plupart du temps, tous les autres soucis de la vie peuvent être atténués par le dialogue. Il faut parler, parler et parler encore. Des spécialistes sont présents pour renseigner aider accompagner, dans tous les domaines. L’ennemi est de rester silencieux immobile à attendre que la réponse vienne du ciel.
En conclusion, je dirai que nous sommes tous des cabossés de la vie, mais qu’il peut exister des solutions pour tenter de s’en sortir.
5. Lorsqu’on vous lit, il y a toujours cette part de mystère qui fait aussi le charme de vos romans : Alors, est-ce que tout n’est que fiction ? Imagination ?
Vous avez raison, je suis toujours à cheval entre la réalité et la fiction. Je pars souvent de ma réalité pour construire une fiction. Je mélange mes réalités pour arriver à une fiction cohérente, je l’espère.
Je sais ce qui est réel et ce qui est fiction. Au lecteur de le découvrir.
Dans la fiction, j’ai tendance à grossir à enjoliver à amplifier la réalité, qui est souvent loin de ma réalité de mon vécu de mon ressenti.
Est-il possible d’écrire un roman d’imagination sans y faire entrer une part de son vécu ? Tout cela est imbriqué l’un dans l’autre. Ce roman Vies cabossées est la réunion de deux projets que j’avais écrits séparément avec deux histoires différentes qui se sont rejointes finalement. J’espère qu’il plaira au plus grand nombre.
En conclusion, je dirais qu’il s’agit d’une fiction basée sur plusieurs faits réels. Pourrait-on aller jusqu’à dire une réalité virtuelle ? Je ne le crois pas. Plutôt une fiction inspirée de faits réels.
Propos recueillis par Caroline B.
Merci à Jean-Louis Riguet pour la richesse de ces échanges et la qualité de ses réponses.
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Vous pouvez vous procurer ce roman de fiction directement sur le site de l’éditeur ici.
Il est également disponible dans la Boutique de l’écriveur sur mon site.
© Jean-Louis RIGUET 05 novembre 2021
Sociétaire de la Société des Gens de Lettres
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