JL à l’écoute de… Aujourd’hui Paulina Aubey
Paulina Aubey est une artiste plasticienne qui travaille principalement le portrait en deux dimensions avec des briques lego, à la manière d’une mosaïque.
Elle a été pastelliste autodidacte jusqu’à la trentaine, où elle a intégré l’établissement des Beaux-Arts de Versailles, qui forme également les adultes. C’est là qu’elle a beaucoup expérimenté sur la couleur, travaillant notamment le point et la tache, ce qui lui a finalement fait penser à utiliser des petites briques lego en guise de pixels. Avec le temps, elle a fait ses armes avec ce médium et l’utilise davantage comme un pigment que comme un pixel.

Que faisiez-vous avant de peindre ou de sculpter ou parallèlement ?
J’étais bibliothécaire, car je suis passionnée de lecture et ai toujours eu la volonté de travailler dans un lieu qui permet une distance avec l’agitation du monde. J’ai toujours exercé une pratique artistique en parallèle néanmoins.
Que pratiquez-vous comme autre art ? Quelle est votre passion ?
Je dessine à l’aide de moyens traditionnels (graphite et encre), et aime faire des portraits d’après modèle vivant, rapides et nerveux, qui permettent de contrebalancer l’aspect plutôt technique et cérébral de la pratique en briques. Je fais aussi de la photo et de la manipulation photo qui servent souvent de références à mon travail.
Qu’attendez-vous de vos admirateurs ? Comment vous faites-vous connaître ?
Pour être honnête, j’apprécie que les personnes qui sont confrontées à mon art ne s’arrêtent pas seulement au médium : s’ils s’intéressent aussi à la manière dont celui-ci est utilisé et à l’ambiance qui se dégage de mon travail, l’échange sera bien plus nourri. Instagram est une plate-forme de diffusion pratique et non négligeable, mais les échanges y sont très limités selon moi.
J’expose environ une fois par an (expo solo ou salon), à Orléans ou Paris principalement. Je n’aime pas exposer davantage, car je veux présenter régulièrement de nouveaux travaux, et suis bien plus motivée si mon corpus évolue régulièrement.
Depuis quand peignez-vous ?
Je peins depuis mon adolescence, mais le pastel a pris une place prédominante dans ma pratique artistique en 2007. Mes sujets ont toujours été humains : je suis avant tout focalisée sur les expressions de visage (habituellement de très gros plans) et les textures de peau. Le sujet importe peu, j’aime qu’une ambiance intense s’en dégage, à la manière d’un gros plan cinématographique -très dramatique.
Où peut-on se procurer vos œuvres ?
Sur ma page Artsy, gérée par la galerie 33Contempory à Chicago, pour certaines œuvres ou en exposition ponctuelle.
Il m’arrive de prendre des commandes si elles correspondent à mon style de travail habituel.
Quel est le conseil le plus important que vous ayez reçu ?
J’ai cruellement manqué de conseils ! Personne dans mon entourage n’entendait quoi que ce soit au monde de l’art.
Quel conseil donneriez-vous aux amateurs de peinture ou de sculpture ?
Je leur conseillerais de se faire confiance, de se donner le temps d’expérimenter, de trouver leur univers et aussi leurs forces. De ne surtout pas chercher à suivre la mode du moment, ils risquent de se perdre et de se diluer, d’autant plus que quelqu’un les surpassera toujours dans cette voie. C’est leur singularité qui donnera un sens et une pérennité à leur travail.
Comment travaillez-vous ?
Mon atelier est situé dans mon appartement : je travaille d’abord sur une image de référence en amont. Lorsqu’elle correspond au visuel que je souhaite retranscrire en briques, je la pixélise et la « cartographie » : j’entends par là le fait de redessiner tous les contours à la main, et d’intégrer les noms ou codes des couleurs lego que je vais utiliser. Ma technique reste assez artisanale en réalité.

Où puisez-vous votre inspiration ?
J’aime traiter le visage humain de manière dramatique ou iconique : des personnages cinématographiques forts, comme Mia Wallace par exemple, m’inspirent toujours. Je l’ai successivement transformée en icône religieuse et en statue de la liberté, ses yeux sont tellement spectaculaires. J’ai aussi travaillé sur des gros plans d’androïdes ou de personnages de jeux vidéo : j’aime questionner le thème de l’identité humaine et de l’avatar à l’ère numérique ; le robot mime l’humain à la perfection tandis que l’humain tend à se dissoudre dans le réseau.
Quels sont vos peintres préférés ?
J’adore Egon Schiele, ses personnages nerveux et tourmentés sont immédiatement identifiables. Et Jenny Saville pour son rendu spectaculaire de la chair.
Vos sculpteurs préférés ? Ou vos artistes préférés ?
L’univers de David Lynch, qu’il soit pictural, musical ou cinématographique, demeure pour moi un point d’ancrage.
Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?
Oui, mais je ne les révélerai qu’en fin d’année.
Avez-vous des dates d’événements à venir ?
La prochaine date est tout près de chez moi, à la Louie Galerie, au 15 rue du Tabour, à ORLEANS.
Le vernissage est prévu pour le 5 mai, à l’ouverture des prochaines fêtes johanniques.
Où peut-on suivre vos actualités ? Vos expositions ?
Sur mon site web
Sur mon compte Instagram
Le 16/04/2023
Paulina Aubey
Je remercie sincèrement Paulina Aubey d’avoir eu l’amitié de se livrer à ce jeu des questions-réponses.



© Jean-Louis RIGUET le 20 avril 2023, Sociétaire de la Société des Gens de Lettres.
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