Nouvelles, avec ou sans chute ?
La nouvelle est un genre littéraire que beaucoup d’auteurs considèrent comme un exercice particulièrement difficile. De format court, elle se conclut souvent sur une phrase, voire un mot qui saisit le lecteur. D’un usage fréquent, la chute est-elle cependant incontournable pour considérer la nouvelle comme réussie ?

Nouvelles, avec ou sans chute ?
Définition de la nouvelle et éléments caractéristiques
Une nouvelle est généralement courte, composée d’une à 50 pages et destinée à être lue d’une traite. La longueur n’est cependant pas sa seule spécificité car elle se définit aussi par sa structure. Souvent centrée sur un événement particulier survenu dans la vie du personnage principal, elle comporte peu de descriptions.
Elle doit ainsi être distinguée de la novella, autre format de récit avec lequel on la confond parfois. Composée de 90 à 150 pages, sa longueur la situe entre la nouvelle et le roman.
Contrairement à la nouvelle, elle peut entremêler plusieurs événements autour d’une intrigue centrale. Plus étoffée, elle détaille également davantage le contexte. Elle peut notamment faire intervenir plusieurs personnages quand les nouvelles en comportent peu voire un seul.
Dans cette dernière, le héros se trouve le plus souvent à un moment-clé de sa vie ou traverse un bouleversement psychologique important. Le lecteur fait sa connaissance à cette occasion et ne connaît de lui que les détails pouvant servir l’intrigue. Les nouvelles contiennent souvent une notion d’intensité et d’urgence qui capte l’attention du lecteur.

Le choix d’inclure ou non une chute et son impact
En raison du rythme propre aux nouvelles, le recours à la chute est fréquent. Elle n’est cependant pas obligatoire et le récit peut alors créer une bulle intime dans laquelle le lecteur va partager brièvement la vie du personnage. Il s’immerge dans son univers pour en repartir ensuite discrètement, simple observateur d’un moment d’existence. La chute par contre, bouscule le lecteur. Elle peut le surprendre, le faire rire, parfois le choquer mais ne le laisse pas indifférent. Elle remet en question sa vision et la compréhension qu’il avait jusque-là de la situation en permettant une lecture différente et parfois ludique. Surpris d’avoir été dupé, le lecteur peut parfois être tenté de relire le texte pour comprendre à quel moment il a été abusé.
Son utilisation est cependant un art. Elle doit être amenée brusquement pour créer la surprise en restant cohérente. Son maniement est donc délicat. Elle peut constituer le trait de génie final qui magnifie le récit. Elle peut aussi l’anéantir si elle est ratée, car c’est souvent le dernier élément dont se souviendra le lecteur.
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© Jean-Louis RIGUET 11 février 2020 – Sociétaire de la Société des Gens de Lettres
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