MALDONNES
Edilivre
146 pages – 13.50 €
ISBN : 9-782414-182190
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Quatrième de Couverture
Le paisible quotidien de Boris et sa sœur Mélanie est bouleversé par la venue d’une cliente pas comme les autres dans leur épicerie. Mannequin de haute couture, Elisabeth Mayne, les éblouit tous deux par sa grâce et sa sympathie. Les deux femmes se lient rapidement d’amitié, tandis que l’amour naît progressivement dans le cœur de Boris. Mais derrière sa beauté de façade, la célébrité se révèle être une arriviste égocentrique venue semer le trouble. Les apparences sont trompeuses et le jeu de dupes qui s’instaure entre les personnages mène bientôt à un drame inéluctable. À travers le destin tragique de cette idole sacrifiée au culte du paraître, Virgine Vanos entend dénoncer les dangereux travers de la société contemporaine.
Extrait
I
Boris : Qui est ce beau brin de fille ?
« Aucune grâce extérieure n’est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l’âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps. »
(Victor Hugo)
– Vous avez encore des nectarines ? Parfait… Je prendrai aussi un demi-kilo de fraises. Ah, je vois que vous avez encore en stock ce délicieux chocolat blanc. Deux barres, s’il vous plait. Je vous dois ? Merci Monsieur, une bonne journée à vous et à Mademoiselle votre sœur !
Depuis quelques mois, chaque mercredi, c’était plus ou moins le même rituel. Une rouquine un peu beatnik, assez grande, toute fine, en jeans, sweater et talons compensés, venait avec son petit cabas en osier et achetait des fruits, du chocolat et parfois du café, à l’épicerie que nous tenions, ma sœur Mélanie et moi. Jamais de cigarettes ou d’alcool que nous avions à profusion et dont la vente faisait significativement grimper notre chiffre d’affaires. Ce ’était pas les deux-trois bricoles que prenait la jolie rousse qui payaient nos salaires ainsi que le loyer de la boutique.
Cependant
Cependant, elle avait l’immense qualité d’être une cliente fidèle aux manières charmantes et à la voix mélodieuse. Sa
fidélité ainsi que son élégance mettaient Mélanie en pâmoison et bien souvent, ma sœurette lui offrait de son propre chef un paquet de bonbons ou des miniatures de parfums.
A mes yeux, cette cliente était un véritable souffle d’air frais à la boutique car elle tranchait radicalement avec ceux
et celles qui faisaient notre quotidien : les ménagères pressées avec leur corollaire de gosses bruyants, les vieux qui
passaient une demi-heure à examiner toutes les étagères pour ne prendre qu’une boite de petits pois et surtout tous
les pochtrons d’après 16 h 30 qui, après une journée de dur labeur, venaient s’approvisionner en Gauloises et mauvais pinard. Parfois, ceux-là revenaient une seconde fois à la fermeture, vers 21 h 30 et en plus de tituber largement, ils s’offraient une triple ration de ce qu’ils avaient commandé quelques heures auparavant. Cela me mettait fort mal à l’aise mais Mélanie en avait pris son parti.
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Commentaire
Maldonne est sûrement un titre suprenant de prime abord, mais il correspond bien à ce livre. C’est vrai qu’il y a erreur, malentendu. L’auteure a bien choisi ce titre.
Cette épicerie, petite, est sympathique. Elle tourne grâce à Mélanie et Boris qui l’ont recueilli dans la succession de leur père à son décès. Mélanie est extravertie. Boris est introverti. Leur affaire tourne bien en raison de leur subtil mélange.
Une cliente régulière Elisabeth voudrait rester anonyme et sympathique. Les épiciers finissent par découvrir qu’il s’agit d’Elisabeth Mayne, un célèbre mannequin. Les filles se débrouillent pour devenir amies et le garçon tombe amoureux de la beauté.
Au fil du temps, l’envers du décor va se découvrir.
On y parle du mannequinat, de la mode, etc. Et Virginie Vanos sait de quoi elle parle. C’est une partie de son vrai métier.
On lit facilement ce roman (ce n’est pas son premier roman) qui nous embarque sur des réflexions sur la vie de la façade de certaines personnes ou certains métiers, de notre société. Elisabeth incarne un mystère qui tombe peu à peu. Elle se campe comme une victime car elle aime sûrement cela. Mais elle vit dans le superflu, son moi, son corps. Y a-t-il quelqu’un d’autre qui existe en dehors d’elle ?
L’être et le paraître, voilà ce à quoi s’est attaqué Virginie Vanos. Les non-dits sont aussi importants que l’écriture.
Virginie Vanos affirme ici son mépris des apparences et des faux semblants.
Ce livre papier broché existe aussi en livre électronique pas cher à 1.99 €.
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L’auteur
Après de très classiques humanités en section latin-grec, Virginie Vanos est passée tour à tour sur les planches, devant les caméras et des deux côtés de l’appareil photo. Nomade dans l’âme, mue par une immense soif de découvertes, elle parcourt le monde depuis de nombreuses années, multipliant les voyages audacieux aux quatre coins de la planète.
Sa carrière en tant qu’auteure commença avec la parution en 2004 de L’Encyclopédie pratique du mâle moderne, le premier de ses trois livres d’humour satirique. Depuis, outre deux œuvres philosophiques, elle écrivit un essai sur les dangers de la majorité silencieuse ainsi que trois romans d’inspiration largement autobiographique et un recueil de contes contemporains.
Maldonnes marque définitivement son mépris des apparences.
Si vous voulez en savoir plus sur Virginie Vanos, suivez les liens suivants :
https://librebonimenteur.net/2014/10/06/jl-a-lecoute-de/
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Lisez ce livre ! Vous ne serez pas déçu.
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Le 08 mars 2018
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Jean-Louis RIGUET
Sociétaire de la Société des Gens de Lettres
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Riguet
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