Patricia Gulyas
1/ Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours?
De formation Étalagiste décoratrice j’ai travaillé dans la création de vitrine, de décors pour magasin puis grâce à mon parcours artistique j’ai travaillé pour une compagnie de décors pour des salons. J’ai beaucoup créé de lettrages en machine pour des enseignes ou panneaux ce qui m’a mis à l’aise avec les outils informatiques. Puis en 1996 j’ai bifurqué dans le transport ce qui m’a permis d’immigrer quelques années plus tard au Canada ou je suis devenu Citoyenne Canadienne et où j’ai pu expérimenter d’autre facette de mes compétences. J’ai enseigné en école privée professionnelle et j’ai animé des ateliers d’arts ou de langue parallèlement à de multiples expositions, des travaux artistiques en tant qu’illustratrice free-lance ou en tant qu’artiste visuel (peinture murale, œuvre collective…). Mon parcours pluridisciplinaire m’a ouvert les yeux et m’a permis de m’adapter à diverses situations. Je me suis découvert une passion pour l’enseignement aux adultes et aux possibilités d’illustrations avec mes œuvres.
2/ Que faisiez-vous avant de peindre et d’écrire ?
J’ai toujours écrit et peint depuis l’âge de 14 ans mais j’ai gardé mes écrits de jeunesse dans des carnets et me suis concentrée sur mes peintures que j’ai commencé à exposer très tôt. Coté profession j’ai été pendant plus de 7 ans dans la création de décors et d’enseigne puis j’ai bifurqué dans le domaine du transport comme chauffeur et comme formateur en Amérique du Nord pendant plus de 3 ans. Alternativement j’enseignais la conduite de poids lourd et les arts plastiques puis j’ai travaillé en école primaire en tant que remplaçante de professeur, animatrice de langue et professeur d’art plastique avant de rentrer en France et de reprendre l’écriture en français (au Canada j’ai commencé à écrire en anglais de la poésie entre autres).
3/ Qu’aimez-vous ou pratiquez-vous comme autre art ?
La danse mais j’ai fait une pause à cause d’un problème de genoux.
Quelle est votre autre passion ?
La musique et particulièrement la country musique que j’aime danser.
4/ Comment vous faites-vous connaître ?
J’ai deux blogs l’un pour les tableaux à destination des clients et des galeries d’art et l’autre consacré à l’animation artistique. J’utilise Facebook et Twitter, LinkedIn et autres supports sociaux en fonction du pays. J’envoie régulièrement des propositions à des maisons d’éditions et autre art licencing compagnies.
Qu’attendez-vous de vos admirateurs ?
Qu’ils m’aiment bien sûr ! Je plaisante. Sérieusement, qu’ils achètent ou parlent de moi à des acquéreurs ou galerie potentielle. Qu’un éditeur m’offre d’utiliser mes œuvres pour une Jacket (couverture) ou en illustration interne d’un livre. Que des admirateurs collectionnent mes œuvres et les montres (en expo dans leur bureau, leur salle de réunion, ou expo de leur fond d’œuvres d’art).
Comment allez-vous à leur rencontre ?
À la rencontre des clients par courrier traditionnel, dépôt de candidature, recherche d’appel d’artiste (en France ils appellent ça appel à candidature je crois). À la rencontre du public par les expositions de mes peintures, des participations autres telles le Salon du livre de Mazamet dans le Tarn ou des conférences sur le Canada et les Amérindiens en relation avec mon séjour de 12 ans au Canada.
5/ Faites-vous des rencontres que vous organisez comme des expositions ou des conférences sur vos œuvres ?
Oui, j’ai commencé à faire des propositions de conférences en France et en Belgique, je n’en ai donné qu’une pour l’instant et ça vraiment était un plaisir autant pour les participants que pour moi-même. J’ai aussi organisé des visites commentées en français et en anglais d’une de mes expositions aux Salvages à côté de Castres l’année dernière et j’ai fait d’autres propositions dans d’autres lieux culturels, j’attends leur réponse. Je n’ai jamais pensé à faire des conférences sur mes œuvres, je vous remercie de donner une excellente idée.
6/ Depuis quand écrivez-vous ? Qu’écrivez-vous ? Depuis quand peignez-vous ? Qu’avez-vous déjà peint ?
J’écris depuis mes années scolaires ou je m’ennuyais tellement et que par la fenêtre les vieilles pierres ou la nature m’appelaient. J’ai commencé par des poèmes d’adolescente romantique puis j’ai même écrit un roman sur le modèle des Arlequin que j’ai gardé soigneusement caché. Puis vers la vingtaine j’ai commencé à écrire des nouvelles et j’ai participé avec l’association ADAC de Chavannay (région Rhône Alpes) à des petites publications. En 2001 j’ai pris des cours universitaires de poésie et de littérature en anglais et cela m’a réenclenché le virus mais en anglais. Depuis mon retour en France j’ai mis quelques notes dans un petit carnet de voyage pour faire découvrir un petit coin du Canada mais je réfléchis à la création de livre d’enfant et à écrire mon parcours pour le partager et pour encourager jeunes et moins jeunes.
Côté peinture, je crois que j’ai commencé vers 15 ou 16 ans. Je peins depuis l’âge de 14 ans mais j’ai commencé très tranquillement influencé par Magritte et Hokusai. Ça a été une passion privée puis un média pour m’exprimer. J’ai ressenti une certaine douleur (massacre d’Amérindiens) et j’ai souhaité amener une sérénité et réflexion aux visiteurs sur ce sujet qui me touche mais qui représente aussi l’intolérance (sujet qui me touche très fortement). J’ai participé à des murales au Canada et répondu à l’appel du conseil des arts pour participer à un triptyque qui m’a amené à changer un petit peu mon travail. Certaines créations ont été destinées à la couverture de livre pour des auteurs Canadien ou de cartes postales pour une maison d’Édition du Colorado.
7/ Quelles sont vos dernières œuvres dans l’une et l’autre discipline ? Pouvez-vous nous en parler ?
En écriture en 2016 j’ai publié ce journal de voyage imagé de mes photos et de mes tableaux pour faire connaître deux artistes Canadien, parler des ours, des aigles et des paysages de l’ouest. En peinture j’ai fait une série influencée par les couleurs vertes des aurores boréales mais je suis en train de passer à un travail non pas plus sombre mais de couleur noire qui reflète un peu la profondeur de la nuit, de la forêt ou le côté obscure de la force…. ! Il peut avoir de multiple interprétation d’une des œuvres elles peuvent être simplistes : une belle image ou pas ; militantisme : protection de la faune et de l’eau ou avec un début de débat philosophique et shamanique. D’après mes amis amérindiens et Nord-Américains il y a beaucoup de shamanismes dans mes œuvres.
8/ Où peut-on se procurer vos œuvres ?
À la galerie d’art des Trésors de Jacob à Hawkesburry en Ontario, lors d’expositions. J’ai fermé mon atelier ouvert au public que j’avais dans un beau petit village médiéval en attendant de trouver un lieu plus adapté donc pour l’instant les admirateurs peuvent aller sur mon site et me contacter par mail. J’ai aussi une œuvre au musée d’Aveiro au Portugal (je ne sais pas où ils l’ont exposé).
9/ Appartenez-vous ou recommandez-vous d’une ou de plusieurs écoles ?
Je suis malheureusement autodidacte à la base bien qu’ayant repris des études universitaires en arts plastiques au Québec. Je recommanderais toutefois de faire un BAC artistique si possible et de partir à l’étranger étudier d’une autre manière, regarder d’un autre œil et écouter d’une autre oreille. Pour ma part apprendre l’anatomie, étudier quelques grands courants et oser serait la meilleure recommandation que je puisse faire.
10/ Quel est le conseil le plus important que vous ayez reçu ?
En peinture ! Je n’ai pas vraiment eu de vrai conseil mais au Canada à l’université le professeur m’a dit : « Patricia ! Pas de problème tu es une artiste » et des commentaires positifs et enthousiastes de galeristes Canadiens m’ont encouragée à croire en mes capacités et de ce fait à m’auto améliorer. Je crois qu’en écriture c’est aussi les Canadiens qui m’ont le plus encouragé à m’exprimer car pour eux l’intention compte plus que les fautes contrairement à la France. En France je m’arme à nouveau de courage pour écrire car la critique est plus blessante ici car on n’encourage pas par rapport au sujet de la création mais a la qualité de l’écriture donc je conseillerais à tous ceux qui veulent peindre ou écrire de le faire dans leur coin, de s’améliorer dans leur coin et de se rapprocher d’amis ou de personne positive uniquement, de contact à l’étranger et de tester leurs œuvres à l’étranger avant de combattre le public de France.
11/ Que préférez-vous faire comme œuvre dans chaque discipline ?
En peinture je laisse la toile m’inspirer mais je navigue toujours dans le domaine du symbolisme, teinté de surréalisme et de rêve. J’aime travailler à l’acrylique sur toile ou sur carton. En écriture j’aime poser quelques vers romantique en français ou lorsque j’écris en anglais autour de sujets que j’affectionne comme la route ou la musique country. Les nouvelles ou histoire courte m’avaient apporté beaucoup de plaisirs j’aimerais recommencer un jour.
12/ Comment travaillez-vous ?
J’aime écouter du blues ou être dans un pub anglais pour laisser aller mon stylo. Un bon verre (un seul) et une bonne conversation philosophique généralement amorcent une idée créatrice qu’elle soit écrite ou peinte. Côté peinture, c’est plus compliqué car il me faut un à deux jours de calme pour que mon cerveau commence à se libérer des pensées polluantes. J’aime peindre soit sur ma table pour des illustrations de petit format ou sur chevalet pour mes toiles mais j’adore peindre sur mur à l’extérieur et avec le son de la pluie si je suis à l’abri bien sûr. Me déconnecter c’est ce qui m’est le plus nécessaire, j’ai plus de mal à me déconnecter pour mon art visuel car mon matériel étant chez moi.
13/ Où puisez-vous votre inspiration?
Hum ! J’ai parfois des flashs, parfois lors d’une conversation avec une musique en fond, parfois c’est la toile qui me parle et d’autrefois c’est un mélange d’émotion en réaction aux nouvelles du monde ou à des événements récents dans ma vie personnelle.
14/ Avez-vous eu des commandes d’œuvre ?
Oui ! Pour des clients Canadien, Américain et Hongrois sur toile et quelques œuvres directement sur mur aussi.
15/ Quel conseil donneriez-vous aux amateurs de livres, de peinture?
Je leur dirais de choisir un livre avec leur cœur : soit parce que la couverture leur parle ou soit par ce que le résumé les intéresse. Une œuvre qu’elle soit littéraire ou visuelle ne peut pas plaire à l’ensemble de la planète il ne faut pas toujours se fier aux commentaires des autres.
En peinture il faut regarder l’œuvre sous plusieurs angles. Le premier j’aime ou je n’aime pas. Si le tableau vous plaît super, sinon oubliez que vous ne m’aimez pas et regardez la technique. Si vous n’arrivez pas à juger la technique est ce que le sujet est intéressant et puis si vous poussez jusqu’à cette étape : qu’est-ce que l’artiste a voulu dire ? Car parfois « le discours » (sans trop de bla-bla) peut être intéressant. Pour ma part j’ai un discours mais je n’arrive pas à l’exprimer verbalement donc il est caché dans mes œuvres visuels.
16/ Quels sont vos auteurs et peintres préférés ?
En peinture Européen : Magritte, Dali pour leur créativité et rêverie, Siudmak pour la beauté de son surréalisme. Sur d’autre continent Emily Carr pour le personnage et son legs, Georgia O’keeffe pour la poésie de ses crânes, Bev Doolittle pour ces animaux cachés dans de magnifique paysage Américain et David Ovila un ami pour son surréalisme poétique.
17/ Vos sculpteurs préférés ?
Bill Reid
18/ Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?
Oui !
19/ Avez-vous des dates d’événements à venir?
Expo au château de Lacaze dans le Tarn en juillet 2016
Du 19 juillet au 7 août 2016
Vernissage le vendredi 22 juillet à 18 h 30
20/ Où peut-on suivre vos actualités ? Vos expositions ?
Ou www.patriciagulyas.wordpress.com
Ainsi que sur Facebook d’autres sites qui seront listés sur mes blogs.
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Le 6 juin 2016
Patricia Gulyas
Je remercie sincèrement Patricia Gulyas d’avoir eu l’amitié de se livrer à ce jeu des questions-réponses.
Jean-Louis RIGUET 09 juin 2016
Sociétaire de la Société des Gens de Lettres et Membre de la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature
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