Des mots pour vous

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JL à l’écoute de …

Aujourd’hui Pascale Marie Quiviger

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1/ Qui êtes-vous (VOS Prénom et NOM) ? Quel est votre parcours ?

Je m’appelle Pascale Marie QUIVIGER et je viens à peine de fêter mes cinquante printemps ! Je suis native de Beaune en Bourgogne mais j’ai vécu essentiellement dans le sud de la France, dans le département du Var avant de venir m’installer quelques mois de l’année dans le sud de l’Espagne.

J’ai commencé à « gribouiller » avant même de savoir parler. Mes premiers écrits se matérialisèrent sous la forme de poèmes à « l’eau de rose » que j’aimais offrir tous les ans pour la fête des Mères. Encouragée par l’enthousiasme de ma maman qui voyait dans ma « prose d’écolière » les prémices d’une grande romancière, je me suis orientée vers une écriture plus spécifique pendant ma période « globe-trotter » en tenant un journal de bord quotidien de mes nombreuses péripéties à l’étranger (New York, le Mexique, la Colombie, le Venezuela, le Sénégal et bien d’autres…).

Plus tard, je me suis rendue compte que le talent de menteuse qui m’avait jusqu’alors plutôt desservie pouvait s’avérer un outil diaboliquement utile pour l’écriture d’un roman. Enfin, mon imagination fertile servirait une bonne cause. C’est ainsi qu’est né mon premier roman « CÉRÉMONIE ASSASSINE » publié aux Éditions les 2 Encres en 2012. L’aventure venait de commencer. Malgré les déceptions, les coups durs et les erreurs de l’auteur novice, j’ai refusé de baisser les bras. Une sage décision qui m’a permis de m’inscrire à l’Académie Balzac en 2014 et d’en être une des finalistes.

Enfermer vingt auteurs d’horizons différents dans un Château près de Cognac afin qu’ils rédigent ensemble un roman en vingt jours était une idée séduisante. Bien que cette initiative n’ait pas remporté le succès qu’elle méritait, je suis ravie d’y avoir participé. Hormis le fait que j’y ai rencontré des personnes de valeur, ce défi insensé a surtout orienté mon écriture vers de nouvelles sphères. C’est alors, qu’à l’instar de notre coach littéraire de l’Académie, Michel Dansel, a germé dans mon cerveau l’idée d’écrire un roman totalement sans verbes conjugués. Ça vous paraît impossible ? À moi aussi au début mais c’est tout à fait réalisable et pour être tout à fait honnête, malgré de nombreuses nuits blanches, j’ai pris beaucoup de plaisir à le rédiger. Un policier historique me semblait difficile. Pourtant, la solution s’est très vite imposée d’elle-même. Pourquoi ne pas prendre enfin ma revanche sur tous les hommes qui ont ponctué ma vie ? En la pimentant d’anecdotes drôles et de jeux de mots. Un sujet récurrent me direz-vous ? Maintes fois abordé ? Certes. Mais jamais sans verbes ! C’est ainsi qu’est né le Mâle Effet. Mais on n’oublie jamais son premier amour. Donc, je viens de terminer un second roman policier historique « LA MALÉDICTION CATHARE » qui vous plongera à l’époque de l’Inquisition et des Cathares. Ce dernier roman a reçu le Premier Prix du roman de Flaysoc.

 

2/ Que faisiez-vous avant d’écrire ou parallèlement à l’écriture ?

Avant d’écrire, je travaillais essentiellement dans le tourisme soit comme guide dans les pays précolombiens tels le Mexique ou le Guatemala. Je me suis ensuite posée et je suis restée en France pour travailler comme réceptionniste dans les Hôtels Pierre et Vacances. En parallèle, j’ai continué à voyager seule, sac à dos pour le plaisir et ai ramené de ces péripéties en solitaire, plusieurs livres de bord que je n’ai jamais publiés.

 

3/ Qu’aimez-vous ou pratiquez-vous comme autre art ? La peinture ? La sculpture ? Le cinéma ? La photographie ? Le théâtre ? Quelle est votre passion ?

La musique mais je chante vraiment très faux. Du coup, je me contente de « massacrer les Rolling Stones et Queen » dans les soirées karaoké. Plus sérieusement, j’ai attrapé très jeune le virus des voyages. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai travaillé plusieurs années en tant que guide touristique et plus principalement dans les Pays d’Amérique Centrale en tant que spécialiste de la Culture précolombienne. Une autre de mes passions est le septième art avec une préférence pour les dialogues d’Audiard. Je peux regarder en boucle sans jamais me lasser « Les Tontons Flingueurs » ou les « Barbouzes ».

 

4/ Qu’attendez-vous de vos lecteurs, admirateurs ? Comment vous faites-vous connaître ? Comment allez-vous à leur rencontre ?

De mes lecteurs, j’attends qu’ils aiment le polar, l’histoire et les voyages puisque ce sont mes sujets de prédilection. Qu’ils aient aussi un sens de l’humour aiguisé et qu’ils soient curieux afin d’être séduits par mon roman humoristique rédigé sans verbes « LE MÂLE EFFET », un pari fou et insensé qui m’a valu de nombreuses nuits blanches. J’attends aussi au tournant tous ceux qui n’aiment ni rire, ni les enquêtes policières et encore moins l’histoire ! Ce serait alors une vraie consécration s’ils appréciaient mon livre alors qu’en règle générale, ils bannissent ce style de leur bibliothèque ! Comment je me fais connaître et comment je vais à la rencontre de mes lecteurs ? Bien que je sois souvent hors du territoire Français, je n’hésite jamais à prendre l’avion pour revenir en France. Je n’ai jamais rencontré de difficultés pour aller au-devant de mon public. J”aime l’ambiance des salons et des événements littéraires. De plus, je pense qu’il est essentiel que le lecteur puisse associer un visage et une personnalité à un roman. De plus, une dédicace donne une valeur supplémentaire à l’ouvrage et concrétise un échange authentique entre l’auteur et son lecteur.

 

5/ Faites-vous des rencontres, des lectures ou des conférences sur vos ouvrages ?

J’organise ces événements le plus souvent possible. Tout d’abord en Espagne dans les milieux Francophones. Depuis un an, je m’occupe de la bibliothèque dans une association franco-belge et j’anime un atelier d’écriture. Ces activités me permettent de rencontrer de nouvelles personnes et d’organiser des rencontres et des lectures autour de mes romans. D’autre part, je voyage souvent en France et grâce à ma famille, mes amis et quelques relations parmi les libraires, j’ai pu programmer plusieurs interventions notamment sur Toulouse et dans le sud de la France. D’ailleurs à ce propos, il a une anecdote qui m’a particulièrement touchée. C’est lorsque j’ai présenté mon premier roman CÉRÉMONIE ASSASSINE au centre Claudius Regaud de Toulouse, une clinique spécialisée dans le traitement du cancer. En tant qu’ex-patiente, la clinique m’avait donné l’opportunité de vendre mes livres dans son enceinte. Ça a été un véritable succès, ce qui m’a permis de verser une partie de mes droits d’auteur à la recherche contre le cancer.

À ce titre, j’aimerais souligner que le livre peut servir de support pour un combat personnel. En ce qui me concerne, je profite de la visibilité que m’offrent les événements littéraires, les conférences et autres rencontres pour sensibiliser les lecteurs au fléau de la pédophilie et de la maltraitance infantile, un sujet qui me tient particulièrement à cœur.

 

6/ Depuis quand écrivez-vous ? Qu’avez-vous déjà écrit ?

J’écris depuis que je suis en âge de tenir un stylo. J’ai commencé par des poèmes destinés à ma mère et j’ai continué avec des récits de voyage. Mais ma carrière d’auteur a réellement débuté en 2012 avec le roman policier CÉRÉMONIE ASSASSINE publié aux Éditions les 2 Encres en 2012. Depuis, j’ai écrit trois romans de plus :

LA MALÉDICTION CATHARE en 2015 publié en numérique sur Amazon.

UNE TOMBE TROP BIEN FLEURIE, le collectif de l’Académie Balzac, publié aux Éditions du Net en 2014.

LE MÂLE EFFET, un roman humoristique sur les relations hommes femmes, rédigé totalement sans verbes et publié en 2015 sur Amazon.

 

7/ Quel est votre dernier livre ? Pouvez-vous nous en parler ?

En ce moment, je suis en train d’écrire un nouveau policier mais chut… Ce sera la surprise ! Je peux juste dévoiler qu’il s’agira d’un tueur en série qui sévit dans le monde de la haute cuisine…

 

8/ Où peut-on se procurer vos ouvrages ?

Sur les plates-formes Amazon et Kobo essentiellement.

 

9/ Quelle est votre position par rapport aux publications à compte d’éditeur, à compte d’auteur ou à compte participatif ? Aux e-books?

Ah ! La grande question ! Une fois le livre terminé, c’est le parcours du combattant qui commence. Et un sacré itinéraire semé d’embûches. Comme beaucoup de nouveaux auteurs, j’ai tenté ma chance auprès de grands éditeurs mais après une dizaine de refus, j’ai renoncé. En effet, c’est pratiquement impossible, quand on est inconnu, de se faire une place au soleil dans ces grandes maisons. Pourtant, je continue de penser qu’il faut tout de même tenter sa chance. Je me suis alors tournée vers un éditeur à titre participatif qui… a fait faillite trois jours après m’avoir publiée. Il n’a même pas eu la décence de me prévenir. Je l’ai appris par internet. Ça a été dur de rebondir après ça et j’ai dû remanier le roman pour lui donner un second souffle avec un nouveau titre, une nouvelle couverture, un nouveau numéro ISBN etc. Heureusement, une petite maison d’éditions bien sympathique a loué les qualités de mon ouvrage et m’a donné la possibilité de le publier à nouveau à condition que je rachète moi-même mes livres pour une somme assez conséquente. Résultat des courses ? Une fois mon chèque encaissé, elles n’ont jamais fait de promotion pour le livre. Elles ne m’ont proposé que trois salons en trois ans à « Triffouillis les Oies ». Quant aux ventes ? Quelles ventes ? Il est à noter que depuis, elles ont aussi mis la clé sous la porte et qu’elles ne doutent de rien puisqu’elles ont remonté une entreprise « d’aide à l’autoédition ». Payante bien entendu. Ironique non ? En ce qui concerne les e-books, je suis partagée. Je préfère les livres papier. Rien ne remplacera jamais l’objet, l’odeur particulière et le plaisir de tourner les pages. Néanmoins, en tant qu’auteur, je dois admettre que le format Kindle est plus accessible au niveau prix et de ce fait, se vend beaucoup mieux. D’autre part, si on décide de s’autoéditer sur une plate-forme comme Amazon, il n’y a aucun investissement de départ. Certes, les gains ne sont pas excessifs mais on a la satisfaction d’être lu partout dans le monde. Seul bémol : ces plateformes ne font aucune promotion. En conclusion, je dirais qu’il existe tout de même des personnes passionnées et motivées qui osent encore se lancer dans le monde de l’Édition. Des personnes qui croient en leurs auteurs et qui se bougent.

 

10/ Quel est le conseil le plus important que-vous-ayez reçu ? Pas forcément pour les livres ?

Une phrase toute simple de ma maman :

« N’abandonne jamais ! »

Je l’ai écoutée (pour une fois !) et ça a marché…

 

11/ Que préférez-vous écrire ou lire : des romans, des poésies, des essais, des nouvelles, des biographies ?

En tant que lectrice, je privilégie les romans policiers et les romans historiques. Mais je peux lire de tout, exception faite de la littérature Fantasy.

Ce que je préfère écrire ? En règle générale, je préfère écrire des romans policiers historiques. Mais le dernier sera un policier tout court. Mais j’aime aussi beaucoup l’humour et, bien que ce soit assez difficile de faire rire à travers l’écriture, je me suis beaucoup amusée en écrivant Le Mâle Effet.

 

12/ Comment écrivez-vous ?

J’écris uniquement dans ma chambre, une tasse de déca près de moi et la cigarette électronique à la bouche. Et oui, j’ai « presque » arrêté la nicotine. Par contre, quand je pars en voyage pour une longue durée, je dois m’obliger à écrire dans une autre atmosphère et un décor différent et je dois avouer que ça m’est difficile. Je privilégie ma chambre car j’en ai fait mon espace personnel avec des étagères remplies de livres. C’est aussi un endroit silencieux où il n’y a ni télévision, ni téléphone. J’ai besoin de silence pour me concentrer. D’autre part, les couleurs dominantes, bleu clair et violet, me calment.

 

13/ Où puisez-vous votre inspiration ? Avez-vous eu des commandes d’ouvrages ?

Un secret pour être inspirée ? Honnêtement, si j’en avais un, je ne le divulguerais certainement pas. Plus sérieusement, il n’existe pas de recette miracle. Depuis toute petite, j’ai toujours eu une imagination fertile et j’ai toujours plus ou moins écrit régulièrement, que ce soient des poèmes, des lettres ou des nouvelles. L’écriture d’un roman est plus laborieuse. Je peux être prolifique pendant deux semaines et m’arrêter pendant une semaine. Le fameux syndrome de la page blanche. Afin de ne pas perdre de temps, je profite de ces moments où je suis incapable d’écrire une seule ligne, pour faire des recherches. Ça tombe très bien car deux de mes romans sont des policiers historiques et demandent une connaissance approfondie de l’histoire. En général, cette immersion dans le passé me permet de rebondir assez rapidement et de me remettre à écrire. D’autre part, j’anime un atelier d’écriture depuis quelques mois et cette activité m’a aidée à progresser et à devenir plus prolifique.

Des commandes d’ouvrages ? En ce moment je vends essentiellement des livres numériques donc je n’ai pas vraiment de commandes.

 

14/ Comment construisez-vous vos intrigues, vos personnages ? Vos personnages sont-ils toujours imaginaires ?

J’ai une écriture intuitive et ne suis jamais de plan. Je construis l’intrigue petit à petit. Quand je commence un policier, je n’ai que trois éléments : le meurtre, l’assassin et la ou les victimes. L’intrigue se tisse au fur et à mesure que j’avance dans l’histoire. Les personnages sont fictifs mais toujours inspirés de personnes que j’ai connues et qui m’ont marquée. Dans mon dernier roman, le personnage de la détective s’est imposé tout naturellement sous les traits d’une de mes plus vieilles amies. Une façon pour moi de rendre hommage à toutes les personnes qui me soutiennent depuis le début de cette formidable aventure.

 

15/ Quel conseil donneriez-vous aux amateurs d’écriture ?

N’attendez plus ! Si la plume vous démange, foncez ! Mais toutefois, il vous faudra apprendre à prendre du recul face à certaines critiques. Il faut bien se dire qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. À ce propos, je me souviens d’avoir très mal pris les propos d’un de mes lecteurs qui taxait mon écriture « d’élève de maternelle ». Depuis, j’ai mis de l’eau dans mon vin et quand une critique est mauvaise, je ne dirais pas qu’elle me fait rire… Mais presque ! N’espérez pas non plus devenir milliardaire et passer chez Laurent Ruquier ! Savourez simplement le fait de faire voyager votre imagination, de donner vie à une histoire et vivez à fond votre passion.

 

16/ Quels sont vos auteurs préférés ?

La grande Reine du Crime, Agatha Christie, Stephen King, Jean-Christophe Grangé, Franck Thilliez mais aussi le roman admirable mais méconnu de Victor Hugo « Le dernier jour d’un condamné » et « Huis Clos » de Jean-Paul Sartre. Mais il y en a beaucoup d’autres.

 

17/ Que lisez-vous en ce moment ?

En ce moment, je lis LE PIÈGE DE L’ARCHITECTE de Preston and Child, un excellent policier écrit à quatre mains.

 

18/ Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?

Oui. Je viens de commencer un nouveau roman policier avec un tueur en série qui sévit dans le milieu de la haute cuisine.

 

19/ Avez-vous des dates d’événements à venir ?

La publication d’une nouvelle intitulée UN FAUX PAS… OU PAS ! Sur le site de Monbestseller.com.

 

20/ Où peut-on suivre vos actualités ? Vos parutions ?

 

http://pascale-quiviger.iggybook.com/fr/

https://www.facebook.com/pascale.quiviger

https://authorcentral.amazon.fr/gp/profile

Je suis aussi en train de construire un site Web d’auteur mais il faudra attendre encore quelques semaines pour le consulter.

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Le 3 février 2015

Pascale Marie Quiviger

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LE MÂLE EFFET

 PASCALE MARIE QUIVIGER

 

Cet ebook est protégé par le dépôt dun copyright auprès de la SGDL par le système Cléo. Tous les droits sont exclusivement réservés à son auteur et aucune partie de cet ouvrage ne peut être republiée, sous quelques formes que ce soit, sans le consentement écrit de lauteur. Vous navez aucun des droits de revente, ni de diffusion, ni dutilisation de cet ouvrage sans accord préalable de lauteur. Vous ne disposez daucun Droit de Label Privé. Toute violation de ces termes entraînerait des poursuites à votre égard.

 

Préface

 

Dans cette fresque déhanchée, bigarrée, avec des expériences semblables dans leurs différences, plus de coups de reins que de coups de cœur, ou plus exactement de coups de cœur, certes, mais rapidement programmés pour le désenchantement, la désillusion et l’empressement vers d’autres escales aux horizons  toujours plus prometteurs que les précédents.

Avec Pascale Marie Quiviger, dans son indéboulonnable quête d’absolu, la révélation d’une femme au style dru, sans la moindre manière, veuf en minauderies et en préciosités. Bref ! Un déshabillage en règle dans un réalisme torride ! Rien pour la nunuche éprise de mensongères niaiseries ! Rien non plus pour la coincée du ouistiti au romantisme désuet ! Quant aux carriéristes de l’attelage conjugal, hommes comme femmes, tous plus ou moins donneurs de leçons, garrottés d’une façon obtuse dans les draps de leur pas très enviable destinée, toutes et tous au vestiaire de l’humanité de service, sans rancœur et sans pitié ! Tous ceux-là, pas de son clan, pas de sa trajectoire, car elle, une insulaire de la norme, donc une marginale en perpétuel combat entre les deux « elle-même » suspendues au lustre de l’ombre et de la lumière !

Avec Pascale Marie Quiviger, de la palpitation solaire plein écran et grand angle, au service de l’authenticité dépoussiérée de ses oripeaux superfétatoires ! Dans son alcôve, aux tentures de l’idéalisation désacralisée, les assauts de la vie quotidienne, tels des marteaux-piqueurs au service du patrimoine de l’anti-amour ! Car, derrière des déploiements de charmes et des reflets d’espérance, toute la cohorte des fossoyeurs de l’infirmerie du rêve !

En effet, la vie prostatique et hémorroïdale, les relents de chaussettes et de slips d’une propreté approximative, toujours en exergue entre deux soupirs et une banalité ! Sur cet échiquier de la vie, les « échec et mat » toujours présents pour la désagrégation de l’envisageable !

Sur le plan de la démarche d’écriture émancipatoire, une adepte de qualité, après mon extermination du verbe en 2004, par mon Train de nulle part,  un roman passé inaperçu en France, mais célébré à l’étranger ! Donc, Pascale Marie Quiviger, une sœur de combat sur le chemin caillouteux des Belles Lettres, avec, de ma part, le plus grand respect pour sa voix d’insurgée et la thématique de son inspiration.  Son ouvrage,  Le Mâle effet, une pépite de l’inconfort moral ! Bref ! Une œuvre de superbe magnitude !

Michel Dansel      

  

                                       Malgré un certain goût pour le Mâle,

                                      Un avenir de célibataire tant bien que Mâle,

                                      Une vie sans amour avec plus de peur que de Mâle,

                                      Un repli de la vie affective bon gré Mâle gré,

                                      Une plongée dans les tréfonds d’un Mâle imaginaire,

                                      Sans pensée à Mâle !

 

PROLOGUE

« INCARNATIONS DU MÂLE »

 

Les relations hommes-femmes ? Un thème certes récurrent, mais ô combien passionnant avec une déclinaison infinie d’exemples…

Encore célibataire à plus de quarante ans ? Et pourquoi pas ? Une vie de contraintes et de compromis, non merci, très peu pour moi. Le même homme pendant toute une vie, matin, midi et soir, comme ma tablette de médicaments ? Tout simplement inconcevable. Et pourtant, pas d’hommes, donc pas d’amour, pas de famille. Sacré dilemme.

Toutefois, les couches-culottes de mes enfants et celles plus tardives de mon homme à l’âge de l’adénome de la prostate, pas vraiment mon activité favorite…

Retour en arrière avec de merveilleux souvenirs de rencontres inespérées, de jeux interdits, de désirs inavouables sous le regard un peu trop persistant d’un jeune brun ténébreux. L’adolescence, période bénie d’insouciance avec son lot de découvertes et de premiers émois.

Et maintenant ?

         Le célibat au terme de trop nombreuses expériences, parfois cocasses, souvent tristes, mais toujours constructives comme celles-ci :

 

Le « Mâle de mère »

 

Vive le moment des soldes. Une époque idéale pour les frénétiques du shopping, les boulimiques de la surconsommation, les chevronnées d’une mode à trop grande vitesse ! Pas d’exception à la règle. Faute de mecs, repli stratégique sur les fringues et autres accessoires féminins. Une réponse comme une autre à un déséquilibre affectif. Un pansement pour mon âme, une plaie pour mon portefeuille ! Pourtant, très vite, déconfiture devant les étiquettes « moins 50 pour cent » uniquement sur les tailles 36. Anéantie devant les jeans pour anorexiques et les soutifs aussi plats que mon compte bancaire, direction les cosmétiques et les sacs à main. Mes emplettes sous le bras, un dernier détour par la cafeteria pour une pause détente mêlée de culpabilité devant un énorme mille-feuilles, mon gâteau favori. Tant pis pour mes rondeurs et mon 40 en pantalons ! Dégustation vorace avec, en face de moi, un jeune homme charmant, seul devant une tasse de thé. Deux trois œillades, un sourire et… Retour des hostilités !

Stanislav, quarante ans et… toujours chez sa mère. Un « Tanguy » encore en plein complexe d’Œdipe, accro à son cordon ombilical et à sa « Môman », tel un morpion bien arrimé dans les régions pubiennes ! Pas de panique. Juste une question d’organisation. Pour les plans sexe, obligatoirement chez moi. La belle-doche juste à côté pendant nos ébats, pas vraiment glamour !

Une relation différente, mais avec de nombreux avantages. Slips et chaussettes sales dans le lave-linge… de Maman, repas quotidiens chez… Maman. Sorties libres entre copines, cuisine rapide de mes barquettes au micro-ondes. Mais hélas des inconvénients tout aussi multiples. Coups de fil de Maman tous les quarts d’heure, même en pleine nuit. Comparaison de chacun de mes faits et gestes avec ceux, forcément meilleurs, de… Maman ! Tous les repas dominicaux sans exception à midi pile pour le couscous chez… Maman !

Un bien triste constat : la seule femme importante dans la vie de mon compagnon, sa mère ! Pas de rivalité possible. À moins que… Avec un peu d’imagination, conversion en une réplique parfaite de Maman avec le Damart sous une robe à fleurs, des bigoudis sur la tête pendant la nuit et l’utilisation de l’eau de Cologne Roger Gallet à la place de mon parfum Dior !

Malheureusement, aucune amélioration dans ce trio toxique et une ombre tutélaire de plus en plus menaçante lors de notre premier week-end en amoureux dans un gîte rural avec une surprise de taille : la réservation à l’improviste d’une chambre juste à côté de la nôtre pour… Maman ! Stanislav épanoui, sa mère, radieuse et moi complètement ratatinée avec une seule envie, l’éloignement de cette femme « outre-mère » ! Un ras-le-bol complet de « cette étendue de mère » !

Mais le pire dans tout ça ? Aucun intérêt pour ma maman !

         Pas d’adieux pleurnichards ni de regrets de part et d’autre. Une seule solution : chacun sa mère !

  

Le « Mâle poli »

 

Heureusement, opération sauvetage sur internet. Inscription gratuite pour les filles sur hommeparfait.com, alors plus d’hésitation. Après plusieurs jours de recherche et de chats infructueux avec des hommes mariés, des psychopathes ou encore des homos plus ou moins refoulés (ah non, merci bien), enfin le profil sympathique de Sébastien, âgé de trente-cinq ans, avec une description alléchante : cadre supérieur dans le secteur bancaire, jamais marié, sans enfants. Bref, un portrait en accord parfait avec mes attentes. Rancard donc pour le samedi soir suivant dans un restaurant réputé pour un premier tête-à-tête autour d’un succulent repas.

Premier choc, son physique. Un visage rougeaud, un cou de taureau et un sérieux embonpoint. Pas vraiment ressemblant avec sa photo de profil. Pas de panique. Et la beauté intérieure alors ? Impasse donc sur ses kilos et ses yeux globuleux.

Présentations un peu timides et, au terme d’une approche souvent compassée, un vrai moment de plaisir gustatif et intellectuel. En face de moi, un homme de goût, cultivé, passionné d’histoire et d’archéologie. Un vrai puits de science.

Et sous mon œil inquisiteur de femelle, une chemise Armani, un costume coupé sur mesure, une chaîne en or scintillant de mille feux sur son poitrail velu et une montre Rolex à son poignet. Réminiscence de son profil. Cadre bancaire avec sûrement un excellent salaire. Ni une ni deux, une envolée onirique vers de plus hautes sphères dans un monde raffiné parmi les notables de la ville ; des cadeaux somptueux et un statut prestigieux. Regain d’intérêt pour cet homme si éloigné physiquement de mes prétentions. Du moins jusqu’à l’addition.

D’abord, la calculatrice et ensuite les comptes dans le détail. Certainement le banquier tapi en lui. Enfin, après dix minutes de statistiques compliquées, résultat des scores. La moitié pour lui et l’autre pour ma carte bleue. Pardon ? Non, mais quel culot ! Et optimiste par-dessus le marché. Demain soir, chez lui ? Juste une question alors : combien pour la location du matelas ? Et la participation aux frais du repas ? Possibilité de remboursement des frais d’essence sur présentation de facture ?

Verre de vin en pleine figure et sortie du restaurant, la tête haute et ma Visa intacte sous l’œil amusé des autres convives.

De retour à la maison, désabonnement immédiat de ma candidature avec de sérieux doutes quant à l’efficacité des sites de rencontres en ligne, ces supermarchés virtuels de l’amour, gratuits pour les filles, certes, mais sans aucune garantie de qualité !

Plus de mauvaises surprises jusqu’au… prochain !

 

 Le « Mâle à bar »

 

Changement radical avec Edwin, toujours sous la recommandation sérieuse de mon agent matrimonial.

Premier contact euphorisant avec un enthousiaste de la vie et de ses plaisirs. Bars, discothèques et sorties nocturnes en tout genre. Un nouveau souffle de vie trépidante et un amour de plus en plus intense pour cet épicurien toujours à plein régime. Sexe, alcool et Rock and roll ! Une vie pleine de « punch ».

Retrouvailles quotidiennes à la brasserie « Chez Razade » tous les soirs à dix-huit heures tapantes pour l’apéro en compagnie de ses potes débiles, véritables « tontons noceurs » à l’humour désespérément franchouillard, menés par le pire de tous, Alonso Bistro, jeune Hidalgo fier de ses origines de la maison Bourbon et imbibé de sangria.

Parties de baby-foot agrémentées de bières, brèves de comptoir arrosées de gin-tonic, commentaires du dernier match PSG-OM nappés de whisky, histoires coquines gratinées et l’éternel dernier verre pour la route ! Pas franchement classe, mais très… enivrant !

Une ambiance grisante et sans « demi »-mesure avec toutes sortes de prétextes pour une tournée générale, tels que l’obtention du « Bac hardi » de la fille de l’un ou encore l’inauguration de la nouvelle émission télé de Jean-Pierre « Pernod » !

Et un Edwin de plus en plus amoureux de mes formes « canon » à partir du dixième verre… Tangages nauséeux dans les « bars à quai », incendies de gorge à l’eau-de-vie dans les « bars au mètre », chasses à la gnôle dans les « bars bouzes », descentes infernales dans les « bars à mine » !

Bref, un aller simple pour un voyage comme « nul bar ailleurs », mais de plus en plus dangereux dans les nébuleuses de l’alcool avec une course effrénée sur le circuit « Paul Ricard », des nuits de biture au whisky à gogo, des « alertes au Malibu » sur la plage de plus en plus fréquentes et l’inévitable naufrage au bout de cette « route du rhum » !

Et soudain, constat déplorable devant mon miroir d’une poivrote « au bout du goulot » avec une drôle de « coupe rosée », dix kilos supplémentaires et des poches disgracieuses sous les yeux. Une transformation spectaculaire de ma gueule d’amour en gueule de bois, une dégaine à la Justine Bridou avec son litron et son saucisson et ce, en seulement quelques mois.

Déclic et arrêt immédiat de la bibine et… d’Edwin pour un retour progressif aux bienfaits de l’eau ferrugineuse !

Après une désintoxication totale de l’alcool, des poivrots et des agences matrimoniales, me voici à nouveau de retour sur le marché des célibataires en quête de l’âme sœur.

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Pascale Marie Quiviger

LA MALÉDICTION

CATHARE

PROLOGUE

Mars 1244 Pays d’Olmes Village de Montségur. 16h45

Le soleil couchant dardait ses derniers rayons sous un ciel

teinté de violet. Bientôt, la nuit totale s’installerait dans la vallée

glacière du Basset et seul un oeil averti pourrait encore distinguer

les contours réguliers de la forteresse. En contrebas, le village était

redevenu calme et les paysans, fatigués par une dure journée de

labeur, avaient réintégré leurs modestes maisons. Au-dessus de

leurs têtes, l’imposant château, construit sur une falaise abrupte,

paraissait invincible. A l’intérieur, dans l’immense pièce qui servait

de cantine, l’évêque Bertrand venait de rassembler les principaux

prélats, les chefs de garnison et quelques chevaliers. Entouré de

Roger de Mirepoix et de Raimond de Pereille, il se leva

péniblement et s’adressa aux hommes :

« – Mes amis, c’est terminé. Nous ne tiendrons plus très

longtemps. Nos assaillants ont pu escalader le Roc de la Tour et

sont en train d’installer leurs catapultes. Dans quelques heures,

nous devrons nous rendre mais… »

Il se tut et resta un moment à dévisager intensément chacun de

ses frères. Tous, conscients de la fin imminente, soutinrent son

regard avec l’aplomb et le respect qui les avaient rendus si forts

jusqu’à aujourd’hui. Bertrand était fier d’eux et, par ce regard

ultime, entendait le leur faire savoir.

« – Il n’y a plus qu’une chose à faire. Nous rendre sans

capituler. Le Roi et surtout le Pape voudront certainement nous

inciter à renier notre religion mais nous devons rester fidèles

jusqu’au bout à notre foi.»

Des murmures d’approbation s’élevèrent partout dans la pièce.

L’évêque reprit en se dirigeant lentement vers le jeune Guillaume :

« – Comme vous le savez déjà, deux de nos hommes d’armes

se sont portés volontaires ce matin très tôt et ont pu quitter le

Château avec pour mission de mettre à l’abri notre argent et nos

lettres de change. Que Dieu les protège. »

Il s’interrompit et, fixant Guillaume, prit ses mains entre les

siennes.

« – Toutefois, notre bien le plus précieux est encore ici, parmi

nous. Guillaume, je t’ai choisi pour préserver notre trésor. »

Le jeune homme, surpris, haussa ses épais sourcils qui le

faisait paraître plus vieux que son âge :

« – Mon Père, je ne suis pas certain d’être la bonne personne.

– Tu l’es Guillaume. Tu es le plus jeune et le plus agile.

Lorsque nous ouvrirons les portes à nos assaillants, tu iras dans la

Salle des Armes et tu te faufileras dans le Tunnel qui te conduira

jusqu’à la plate forme du Barbacane Est. Ensuite, tu sauras où aller.

Je te fais confiance.

– Mais mon Père, je ne veux pas vous laisser.

– C’est assez Guillaume. Il en a été décidé ainsi. Nous ne

pouvons pas nous permettre d’abandonner ce précieux trésor aux

mains de l’Église Romaine. Ce serait la fin. Et en t’échappant, tu

permettras à notre religion de survivre à l’incompréhension et la

barbarie de l’Inquisition. »

Il fit signe à deux chevaliers qui s’éclipsèrent avant de revenir

en portant à bout de bras un grand coffre en bois de merisier qu’ils

déposèrent religieusement à ses pieds. Un des hommes

s’agenouilla, l’ouvrit et en extirpa ce qui semblait n’être que deux

fragments de vieux parchemins cousus grossièrement l’un à l’autre

et écrits dans une langue inconnue.

L’évêque se tourna vers les hommes et les invita à la prière.

Tandis que les supplications litaniques montaient autour de lui,

Guillaume jeta un oeil sur le parchemin qui reposait comme une

relique sur le couvercle massif du coffre. Il n’était pas intronisé

depuis assez longtemps pour connaître le véritable secret de ce

papier mystérieux mais assez pour savoir que c’était là que

reposait toute la force et le pouvoir de la religion Cathare et que,

sous le faux prétexte d’hérésie, le Pape Innocent III et le Roi Saint-

Louis avaient ordonné l’assaut de Montségur afin de le récupérer.

Soudain, un bruit assourdissant se fit entendre. Bertrand Marti leva

la main gauche :

« – L’assaut vient de commencer. Guillaume, il est grand

temps. »

Il serra le jeune homme très fort dans ses bras.

« – Va mon garçon. Que Dieu soit avec toi.”

Mars 1244 Pays d’Olmes Village de Montségur 18h00

Guillaume emprunta les escaliers en pierre qui menaient au

chemin de ronde et aux défenses des ouvertures. Il s’adossa un

moment au mur-bouclier et joignit ses mains en un geste solennel

de prière lorsque lui parvinrent le « Chant de l’Ou Bouie », entonné

par ses semblables. Il ferma ses yeux et, dans un dernier élan de

solidarité, mêla ses paroles dans un murmure à ceux de ses frères

dont l’âme déjà éloignée des vanités terrestres, allaient bientôt

périr par les flammes pour laisser le monde du diable pour celui de

« DIEU ».

« Quand l’ou bouie

Bendi Paura

Planto soun a Boullado

A-E-I-O-OU »

Puis il ouvrit l’unique porte du premier étage pour pénétrer

dans une immense salle pourvue de grandes fenêtres à banc de

veille. Sans hésiter, il dépassa la grande cheminée et poussa une

petite porte qui donnait accès à un escalier hélicoïdal à la partie

inférieure du donjon par une brèche. Il s’y engouffra et ressortit sur

une terrasse hourdée qui surplombait la vallée. D’un seul coup

d’oeil, il évalua la situation. Hormis une armée de plusieurs

milliers d’écuyers, d’archers, arbalétriers et de chevaliers menés

par le Sénéchal du Roi, l’Évêque d’Albi et l’Archevêque de

Narbonne, tous profondément déterminés à éradiquer « l’Église

Interdite », il aperçut plusieurs trébuchets prêts à lancer leurs

projectiles au-dessus des fortifications du Roc de la Tour. Il soupira

et se signa avant de traverser la terrasse pour rejoindre la

Barbacane de l’Est. Une fois sur la plate-forme, il s’assura que le

parchemin était toujours à l’abri dans son aumônière et entreprit de

déplier la carte que lui avait remise l’Évêque avant de dévaler le

petit sentier escarpé qui descendait vers le versant nord, sans un

dernier regard pour le château déjà condamné.

Avant d’atteindre le village de Rennes-le-Château, il

s’arrêterait pour la nuit dans la « spoulga » de Pons Arnaud afin de

reprendre des forces et d’étudier la carte qui devrait mener une fois

pour toutes le Trésor Cathare à la fois à l’abri des Inquisiteurs et à

la seule personne digne du précieux Manuscrit.

 

Chapitre 1

Julien Dartigues sursauta lorsque l’alarme stridente de son

réveil interrompit de façon brutale le délicieux rêve dans lequel il

embrassait avec ardeur l’ancienne copine de son frère aîné pour

qui, jeune adolescent pubère, il avait toujours nourri un fantasme

inassouvi.

« – Saloperie de réveil. »

Il se leva péniblement et enfila la robe de chambre polaire qui

se trouvait négligemment jetée en travers du carrelage au pied du

lit. Il jeta un coup d’oeil par la petite lucarne sans volets qui faisait

ridiculement office de fenêtre et constata avec dégoût que le beau

temps prévu par la météo n’était qu’un mensonge de plus à ajouter

à la pléthore d’impostures et de contrevérités qui envahissaient

chaque jour les canaux médiatiques. Il heurta une chaussure cachée

sous un pan du drap et faillit s’étaler de tout son long.

« – Merde, on dirait bien que c’est pas ma journée. »

Dans la cuisine, il constata que la boîte à café était vide et il

dut se résoudre à faire passer de l’eau brûlante dans le filtre usagé

de la veille. Après avoir pris une douche presque froide, il enfila

son éternel jean et le pull-over à col roulé noir que lui avait acheté

sa mère en guise de cadeau d’adieu avant qu’il ne quitte son Ariège

natale pour venir travailler définitivement à Toulouse.

Il était né dans un petit village à quelques kilomètres de Foix

et avait vécu une enfance heureuse et sans problèmes dans une

famille de restaurateurs. Cela faisait maintenant plus de vingt ans

que ses parents étaient les tenanciers du restaurant “La Poule

Hardie”. Après le départ de leur premier fils pour Paris en tant que

fonctionnaire, ils avaient nourri l’ultime espoir que Julien leur

succéderait derrière les fourneaux. Après tout, il avait toujours eu

une bonne fourchette et ne rechignait jamais lorsqu’il s’agissait de

venir les aider à préparer un bon cassoulet ou un magret de

canard. Pourtant, ils furent déçus lorsqu’il leur annonça son désir

de rentrer à l’université pour étudier l’Histoire. Devant leur

déconvenue, il tenta de leur expliquer que sa vraie vocation était

née je jour où, alors qu’il n’avait que quatre ans, ils l’avaient

emmené visiter le Château de Montségur. Ce jour-là, il faisait beau

mais la forteresse gardait emprisonnée dans les replis de ses murs

quelques blocs d’une neige tombée deux jours plus tôt. L’endroit

l’avait fasciné au plus au point et, au fil des années, à travers les

cours d’écoles et les livres, il s’était inventé un monde merveilleux

où les Cathares et leurs mystères s’étaient imposés au point de

définir son avenir. Après avoir obtenu son baccalauréat, il s’était

inscrit à l’université de Toulouse et avait choisi l’Histoire et

principalement celle liée au Catharisme. Une fois son diplôme

obtenu, il n’avait eu aucun mal à trouver un poste d’assistant

bibliothécaire spécialisé dans les oeuvres médiévales dans la ville

Rose. Ce n’était pas exactement ce qu’il avait en tête mais il était

conscient de sa jeunesse et de son manque d’expérience. En

attendant d’être reconnu comme un Historien confirmé, ce n’était

pas si mal mais surtout ça lui permettait d’évoluer dans ce qu’il

aimait le plus.

En tout cas, cela lui permettait déjà de payer le loyer

ridiculement excessif d’un minuscule studio dans le quartier de

Saint-Cyprien non loin de son lieu de travail et de payer ses

factures. Il ne lui restait pas grand-chose pour les sorties mais ça

lui était égal. Malgré ses vingt-cinq ans, Julien n’était pas de ceux

qui succombent facilement aux nombreux charmes d’une grande

ville. Il enfila son anorak et jeta un dernier coup d’oeil dans son

studio en désordre puis sortit dans la pluie froide.

Il arriva à la bibliothèque avec une demi-heure d’avance.

Comme il s’y attendait, les premiers employés n’étaient pas encore

arrivés. Depuis six mois qu’il travaillait avec eux, il connaissait

leurs habitudes. David et Juliette, les deux jeunes stagiaires étaient

certainement en train de flirter au bar d’en face devant un café

chaud et Madame Descrozes, sa patronne ne se pointerait pas avant

huit heures pile, heure officielle de l’ouverture. Il sourit. Il avait

encore du temps devant lui. Il ouvrit la porte de service avec son

propre jeu de clés avant de grimper les marches qui aboutissaient

dans la grande salle où des milliers de livres ordonnés

cérémonieusement sur leurs rayonnages attendaient patiemment de

livrer tous leurs secrets. Il se dirigea vers le fond de la salle et avec

une autre clé ouvrit une petite porte qui donnait sur un escalier en

colimaçon. Lorsqu’il entreprit la descente, il sentit de petits grains

se former sur sa nuque et sur ses bras. Aussitôt, l’odeur persistante

de renfermé et de poussière assaillit ses narines et sa gorge.

Pourtant, c’était ici, dans la salle des archives qu’il se sentait le

mieux. L’endroit sacré, le Saint des Saints où il pouvait enfin

communier en paix avec le Château de Montségur et tenter de

percer ses envoûtants mystères à travers les innombrables

ouvrages traitant de son mythe et de ses légendes. Il appuya sur un

bouton et une vieille ampoule à la lueur blafarde inonda la petite

pièce. D’une superficie d’à peine dix mètres carrés, elle semblait

encore plus exiguë à cause des nombreuses étagères qui

supportaient un nombre incalculable d’ouvrages empilés les uns

sur les autres sans aucun ordre apparent. Il n’y avait pour seul

mobilier qu’une petite table en bois et une chaise bancale. Il

s’approcha d’une tablette et, sans hésitation, en extirpa un ouvrage.

Fébrile, il s’assit et ouvrit directement le livre à la page qu’il avait

numérotée la veille puis glissa la main dans la poche de son anorak

et en sortit un carnet de notes qu’il posa bien à plat en dessous du

livre. Il se releva subitement, le souffle bruyant, comme si tout

d’un coup, l’atmosphère de la pièce était devenue irrespirable et

buta contre la table renversant ainsi le petit carnet de notes. C’est

alors qu’il sentit une douleur aiguë dans sa nuque avant de tomber

à son tour sur le sol. Il tenta de crier mais aucun son ne sortit de sa

bouche. A travers une vision cotonneuse, il eut juste le temps

d’apercevoir une forme qui s’approchait des étagères et se baissait

pour ramasser le carnet. Il tenta d’agripper son agresseur mais son

corps refusait d’obéir. La silhouette se rapprocha, se pencha audessus

de lui et la voix étouffée lui parvint de loin:

« – Inutile de résister. Laisse-toi aller et tout ira bien. »

Ce furent les dernières paroles qu’il entendit avant de sombrer

dans le néant.

 

Chapitre 2

La détective Joëlle Lagarde franchit les portes du

commissariat de sa démarche assurée. Malgré son vieux pantalon

usé, son chandail acheté aux puces et sa coiffure rebelle, elle

attirait les regards des hommes. Non pas qu’elle fut à proprement

parler une belle femme mais il émanait de sa personne une énergie

et une personnalité hors du commun. Âgée de trente ans, elle avait

incorporé la section criminelle depuis environ un an et avait très

vite fait tomber les à priori machistes liés à son sexe. Son chef et la

plupart de ses partenaires aimaient travailler avec elle et

appréciaient tout autant son professionnalisme que sa loyauté.

Originaire du sud de la France, elle avait très vite été conquise par

le charme de Toulouse même si elle s’adaptait encore très mal à

ses hivers glaciaux. Lorsqu’elle pénétra dans les bureaux, transie

de froid, elle essuya les sempiternelles moqueries de son équipier:

« – Alors Jo, tu devrais demander six mois de congés

« hibernatiques » et reprendre du service qu’aux beaux jours. »

Elle fusilla Patrick du regard. C’était un chouette gars, une

vraie armoire à glace et ancien rugbyman qui en imposait toujours

lors des interrogatoires.

« – Arrête un peu. On t’a jamais dit que les histoires les plus

courtes étaient les meilleures. Et puis d’abord, ne m’appelle plus

Jo. J’ai horreur de ça. »

Il éclata d’un grand rire sonore lorsque le grand Chef fit son

apparition:

« – Lagarde, Doumergue, dans mon bureau. Tout de suite. »

.

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Je remercie sincèrement Pascale Marie Quiviger d’avoir eu l’amitié de se livrer à ce jeu des questions-réponses.

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Auteur, sculpteur, peintre, photographe, comédien, théâtreux, en un mot artiste  sans discrimation de l’art pratiqué,

si vous aussi, vous êtes intéressé par mon écoute et la publication sur ce blog, merci de vous manifester par e-mail soit directement sur le site soit à l’adresse suivante : jlriguet@gmail.com.

La publication sur le site sera ponctuelle au gré des réceptions des questionnaires.

Chaque chronique est ensuite partagée sur Facebook, Twitter, Linkedin, Google+, Pinterest et parfois Tumblr.

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Pour se manifester si vous êtes intéressé par le questionnaire :

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Jean-Louis RIGUET 03 février 2016

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres, Membre du Bottin International des Professionnels du Livre et de la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Riguet

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