Des mots pour vous

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JL à l’écoute de …

Aujourd’hui Laurent Robert, poète

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Laurent Robert, poète

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1/ Quel est votre parcours ?

Je m’appelle Laurent Robert. Né en 1969, à Chimay, en Belgique, je suis de nationalité belge. Et poète.

Après des études de lettres en Belgique, j’ai été en parallèle enseignant et critique littéraire, tout en publiant déjà un premier recueil de poèmes, Protocole du seul, en 1994. Un désir à la fois d’approfondissement et d’accomplissement personnel m’a amené à entamer et accomplir un peu sur le tard une thèse de doctorat en lettres à l’Université de Liège (soutenue en 2009). J’enseigne actuellement la littérature et la didactique du français langue étrangère dans l’enseignement supérieur, à Mons, en Belgique. Puis, j’écris pour l’essentiel de la poésie et des articles de recherche en histoire de la littérature.

2/ Que faisiez-vous avant d’écrire ou parallèlement à l’écriture ?

J’ai presque toujours enseigné. Et j’ai pratiqué la critique littéraire une quinzaine d’années, en particulier dans une revue institutionnelle belge, Le Carnet et les Instants.

3/ Pratiquez-vous un autre art ? La peinture ? La sculpture ? Le cinéma ? La photographie ? Le théâtre ? Quelle est votre autre passion ?

Je ne pratique pas d’autre art que l’écriture. Les arts qui me touchent le plus sont les arts plastiques de manière générale (peinture, sculpture, installations etc.), le cinéma et le théâtre – beaucoup moins la musique.

4/ Qu’attendez-vous de vos lecteurs, admirateurs ? Comment vous faites-vous connaître ? Comment allez-vous à leur rencontre ?

J’espère des lecteurs… qu’ils existent ! Que mon travail leur parle, qu’ils soient touchés fût-ce par un seul de mes poèmes. Pour me faire connaître, j’utilise tout ce qui est possible : réseaux sociaux, sites d’éditeurs, blogs de critiques, presse traditionnelle etc. Cela reste extrêmement compliqué pour ce qui concerne la poésie, clairement absente de la presse généraliste et même de la presse littéraire qui se concentre sur le roman.

5/ Faites-vous des rencontres, des lectures ou des conférences sur vos ouvrages ?

Je fais des conférences plutôt en relation avec mes travaux de recherche (en particulier sur des femmes poètes méconnues de la fin du XIXe siècle), mais pas sur mes propres ouvrages. Bien sûr, j’espère pouvoir présenter mon dernier livre dans des librairies ou lors de séances de lecture publique, mais rien n’est encore prévu.

6/ Depuis quand écrivez-vous ? Qu’avez-vous déjà écrit ?

J’écris depuis l’adolescence. Avant mon dernier livre, j’ai publié deux recueils de poèmes (Protocole du seul, Unimuse, 1994 ; et Métro Stalingrad, Edilivre, 2015) et une plaquette écrite pour un ami (Dix Haïku). J’ai également publié un essai, tiré de ma thèse de doctorat : Georges Fourest ou le carnaval de la littérature (Éditions Universitaire de Dijon, 2012).

7/ Quel est votre dernier livre ? Pouvez-vous nous en parler ?guerres-couverture

Mon dernier livre s’intitule Guerres (Le Chasseur abstrait, 2017). C’est un recueil de 150 haïkus réguliers écrits, au départ, en référence et en hommage à des poètes qui ont vécu la Première Guerre mondiale, ont écrit à son propos, y sont morts pour la plupart – tels que Wilfred Owen, Georg Trakl, Guillaume Apollinaire… La forme du haïku, que j’avais déjà pratiquée dans Métro Stalingrad, m’a semblé adéquate pour représenter, par le fragment, le chaos de la guerre, l’éclatement de la réalité comme le déchirement des corps – et le babélisme du champ de bataille via l’allusion ou même la citation. La guerre charrie la mort, certes, mais aiguillonne également les pulsions vitales, comme c’est le cas chez Apollinaire dans ses Poèmes à Lou. Pour cette raison, Guerres contient encore une part plus intime, plus sensuelle.

8/ Laurent Robert, où peut-on se procurer vos ouvrages ?

En librairie (surtout sur commande), sur les sites des éditeurs ou sur un site de distribution en ligne comme Amazon.

9/ Avez-vous une position par rapport aux publications à compte d’éditeur, à compte d’auteur ou à compte participatif ? À l’e-book ?

Aucun auteur ne vous dira qu’il ne préfère pas le compte d’éditeur, et je ne le dirai pas non plus. C’est une évidence. Il y a toutefois beaucoup d’hypocrisie par rapport au compte d’auteur ou au compte participatif, singulièrement dans l’édition de poésie. D’une part, on oublie – ou feint d’oublier – par exemple qu’à la fin du XIXe siècle le grand éditeur de poésie Alphonse Lemerre faisait payer les auteurs qu’il publiait. C’était la norme, et personne n’y trouvait – trop – à redire. Par ailleurs, certains poètes éditeurs aujourd’hui (mais la pratique n’est pas neuve), pour ne pas se publier eux-mêmes, publient un collègue, également poète éditeur, et se font ensuite publier chez lui.

Des bourses ?

Certains auteurs perçoivent des bourses d’écriture, qu’ils transforment dans les faits en aide à l’édition auprès d’éditeurs… faisant soi-disant du compte d’éditeur. Certains éditeurs ne font que du compte d’éditeur, parce qu’ils peuvent le faire, étant généreusement subventionnés (en Belgique, le Ministère de la Culture achète d’office les livres de certains éditeurs pour les distribuer dans des bibliothèques, des universités étrangères etc.). Entendons-nous bien : je ne condamne aucune de ces pratiques, mais il est malhonnête intellectuellement de valoriser une « pureté » du compte d’éditeur qui, en réalité, n’existe guère. Quant à la qualité, elle doit toujours se juger sur les textes, et rien d’autre.

Je ne lis pas d’e-book. Métro Stalingrad est disponible en e-book, mais Guerres ne le sera pas. Je préfère vraiment le livre traditionnel, aussi bien comme auteur que comme lecteur.

10/ Quel est le conseil le plus important que vous ayez reçu ? Pas forcément pour les livres ?

Fais quelque chose de ta vie !

11/Avez-vous une préférence pour écrire ou lire : des romans, des poésies, des essais, des nouvelles, des biographies ?

Je lis surtout des romans et de la poésie, ensemble ou alternativement, mais c’est clairement par la poésie que je m’exprime. Peut-être, j’accorde trop d’attention aux mots, ce qui m’empêche en prose de produire une narration d’une certaine ampleur. Parfois, je lis des biographies, mais c’est presque par perversité : le genre me laisse souvent insatisfait.

12/ Comment écrivez-vous, Laurent Robert ?

Le plus souvent à mon bureau, directement à l’ordinateur. Parfois aussi sur des bouts de papier, des fiches, au dos de signets, de billets de transport, de cartons à bière. Le haïku – comme aussi le tanka – peut s’écrire dans des moments un peu vides, où l’esprit divague puis se concentre brusquement. C’est ce qui m’arrive dans les trains, dans les cafés en attendant un rendez-vous, ou même la nuit, dans les minutes qui précèdent le sommeil.

13/ Où puisez-vous votre inspiration ? Avez-vous eu des commandes d’ouvrages ?

Je n’ai pas de commandes d’ouvrages, si ce n’est pour des conférences ou des articles. Mon inspiration vient essentiellement du réel, de choses vues, entendues, lues.

14/ Comment construisez-vous vos intrigues, vos personnages ? Vos personnages sont-ils toujours imaginaires ?

La question vaut plutôt pour un romancier. Dans ma poésie, c’est la perception qui est fondamentale – perception directe des choses, mais encore, par exemple, perception du passé, dès lors avec une part d’imaginaire. C’est aussi, bien sûr, le travail des mots et des formes.

15/ Quel conseil donneriez-vous aux amateurs d’écriture ?

Faites en priorité ce qui vous fait plaisir, ce qui vous donne envie de vous lever le matin – et, si c’est l’écriture, écrivez !

16/ Pouvez-vous nous dire qui sont vos auteurs préférés ?

En poésie : Charles Baudelaire, Georges Fourest, Jacques Roubaud, Jack Kerouac (pour ses haïkus)…

Pour le roman : Émile Zola, Philip Roth, Jean-Paul Dubois…

17/ Laurent Robert, que lisez-vous en ce moment ?

En ce moment, je lis Le Bloc, roman de Jérôme Leroy. Je lis également un recueil d’essais sur la peinture de Jean-Michel Basquiat et Pour atteindre à la mort, un ensemble de poèmes du poète surréaliste belge Hubert Dubois.

18/ Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?

J’ai deux projets de recueils poétiques en cours – assez différents l’un de l’autre. Et aussi un autre recueil qui attend encore son éditeur.

19/ Avez-vous des dates d’événements à venir ?

Pour le moment, non.

20/ Où peut-on suivre vos actualités ? Vos parutions ?

Sur le site de l’Association des Écrivains Belges :

http://www.ecrivainsbelges.be/index.php?option=com_content&view=article&id=2723&Itemid=154.

Sur ma page LinkedIn :

https://www.linkedin.com/in/laurent-robert-16a28747/?trk=nav_responsive_tab_profile_pic

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Le 20 février 2017

Laurent Robert

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Extraits de GUERRES

1.

Haïku de guerre

Guerre contre soi les autres

Fétide pulsion

 2.

Triste perfection

Dulce et decorum est

Nul ne dira mieux

 3.

L’appel paniqué

Gas  ! GAS  ! Quick, boys  ! mais quelqu’un

Esseulé se noie

14.

L’aube sans assaut

Bénie soit-elle béni

Soit le matin calme

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Je remercie sincèrement Laurent Robert, poète, d’avoir eu l’amitié de se livrer à ce jeu des questions-réponses.

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Auteur, sculpteur, peintre, photographe, acteur, comédien, théâtreux, styliste, musicien, chanteur, colleur de papiers, en un mot artiste  sans discrimination de l’art pratiqué,

si vous aussi, vous êtes intéressé par mon écoute et la publication sur ce blog, merci de vous manifester par e-mail soit directement sur le site soit à l’adresse suivante : jlriguet@gmail.com.

La publication sur le site est ponctuelle au gré des réceptions des questionnaires.

Chaque chronique est ensuite partagée sur Facebook, Twitter, Linkedin, Google+, Pinterest et parfois Tumblr.

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Pour se manifester si vous êtes intéressé par le questionnaire :

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Jean-Louis RIGUET 20 février 2017

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Riguet

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