Des mots pour vous
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JL à l’écoute de …
Aujourd’hui Laurence Vanhaeren
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1/ Qui êtes-vous (VOS Prénom et NOM) ? Quel est votre parcours ?
Laurence Josée Vanhaeren, fille de Willy Marie Théophile Vanhaeren et Jacqueline Ida Louise Duval, citoyenne du monde née l’année des événements dramatiques survenus lors des Jeux Olympiques de Munich, échouée au pays des mots non pas au fil de l’eau, mais au fil de rencontres particulières : les rencontres qui font que la vie est un sentier sur lequel il est bon se promener sans oublier, de temps à autre, de s’égarer …
Laurence Josée Vanhaeren, également auteure d’une histoire qu’elle n’écrira jamais : une expatriation de la Belgique vers la France, survenue en 2011, en moins de trois jours ouvrables, avec pour seul camion de déménagement sa voiture en mode « un seul trajet ». L’occasion d’une prise de conscience essentielle, car tous nous connaissons la question : « Si, pour aller vivre sur une île déserte, vous ne deviez emporter qu’un seul bagage, que prendriez-vous ? ».
Il faut avoir une première fois chargé sa voiture avec ce qui a une valeur financière en négligeant par erreur ce qui a une valeur affective, puis la décharger avant de recommencer l’opération, pour mesurer la portée véritable de cette question. Et le plus difficile, je vous le confie, c’est de se camper devant sa bibliothèque pour définir les livres à emporter et ceux à … abandonner.
2/ Que faisiez-vous avant d’écrire ou parallèlement à l’écriture ?
Je jouais à la poupée, regardais Dorothée quand on ne m’imposait pas les émissions du dimanche de Jacques Martin, et apprenais l’alphabet. Si j’avais pu, à l’époque, en percevoir le champ des possibles, il est certain que les kilomètres de graphies de lettres à la plume dans des cahiers lignés me seraient parus moins ennuyeux.
3/ Qu’aimez-vous ou pratiquez-vous comme autre art ? La peinture ? La sculpture ? Le cinéma ? La photographie ? Le théâtre ? Quelle est votre passion ?
Par le passé, j’ai beaucoup dessiné. En âge d’école primaire, une biche réalisée au fusain a obtenu le premier prix d’un concours organisé par une radio locale.
Tout m’intéresse. La difficulté, c’est souvent la gestion du temps …
4/ Qu’attendez-vous de vos lecteurs, admirateurs ? Comment vous faites-vous connaître ? Comment allez-vous à leur rencontre ?
Je n’attends rien de mes lecteurs et de mes admirateurs si ce n’est qu’ils usent et abusent de leur liberté de lecteur.
Les rencontres font partie de nos vies et surviennent par elles-mêmes. Le hasard – pour autant qu’il existe … – fait très bien les choses.
5/ Faites-vous des rencontres, des lectures ou des conférences sur vos ouvrages ?
Ici aussi, au gré des hasards … et des invitations.
En 2012, au nom de l’Association belge des professeurs de français et de la Communauté française de Belgique, j’ai participé à un colloque en Tunisie. Une très belle expérience.
Notez que, en digne fille de globe-trotter, je demeure prête sur le plot de départ. Et j’ai déjà fait mes preuves : il est une erreur de croire qu’une femme met du temps à préparer ses bagages. C’est un cliché de croire que féminité rime avec valises disproportionnées et temps passé devant un miroir de salle de bain.
6/ Depuis quand écrivez-vous ? Qu’avez-vous déjà écrit ?
J’écris depuis un certain jour de mai, à 23 h 33. J’écris depuis que mes alvéoles se sont déplissées. J’écris depuis que mes sens sont entrés en fonction car écrire, c’est avant tout voir et ressentir. L’écriture commence bien avant la prise en main du papier et de la plume. J’écris depuis que j’ai pu poser mon regard sur le monde. J’écris depuis que mes sens en éveil en perçoivent le pouls parfois fuyant.
7/ Quel est votre dernier livre ? Pouvez-vous nous en parler ?
Il s’agit d’un recueil de nouvelles « Le lien de cristal » édité aux éditions du Masque d’Or.
Il comporte une référence discrète aux travaux du sociologue Mauss. Je suis accrochée à cette idée mais je laisse à chaque lecteur la liberté de choisir son angle de lecture.
« Le lien de cristal » est bien un recueil de nouvelles, mais il peut être lu comme un roman. Même si le lecteur est libre de parcourir les textes dans l’ordre qu’il souhaite, l’agencement de ceux-ci a été particulièrement réfléchi. Les profils des personnages conservent une existence à travers l’entièreté de l’ouvrage même quand les univers et les intrigues varient.
Il y a bien, comme le titre l’indique, un lien. Un lien de cristal.
8/ Où peut-on se procurer vos ouvrages ?
Comme tous les auteurs, je vous réponds « dans toutes les bonnes librairies et auprès de l’éditeur ». Toutefois, des bons de commande sont téléchargeables sur mon site http://www.laudelavallee.com.
9/ Quelle est votre position par rapport aux publications à compte d’éditeur, à compte d’auteur ou à compte participatif ? Aux e-book ?
Je reconnais volontiers avoir une position tranchée. Même si j’ai conscience d’une certaine subjectivité et sais que certains textes de qualité ne parviendront jamais à trouver vie hors du tiroir du bureau de leur auteur, je donne ma préférence à l’édition à compte d’éditeur.
Mais il se pose fréquemment la question de la qualité de la diffusion. Face à un volume important d’obstacles, il se comprend que certains auteurs en viennent à préférer l’autoédition. C’est une vaste problématique.
10/ Quel est le conseil le plus important que-vous-ayez reçu ? Pas forcément pour les livres ?
Un proverbe espagnol : « Fais-le ou ne le fais pas, mais ne te contente pas d’essayer ».
C’est également vrai en amour …
11/ Que préférez-vous écrire ou lire : des romans, des poésies, des essais, des nouvelles, des biographies ?
Tout mérite d’être lu pour qui a ses sens en éveil. Réalité et fiction s’entrecroisent perpétuellement. Tout ce qui sonne juste m’émeut.
J’écris « par habitude » des nouvelles. Je pense depuis de longs mois à m’aventurer sur le chemin d’un roman mais je ne l’ai pas encore fait. Par manque de temps probablement.
12/ Comment écrivez-vous ?
Dans une première phase, les mots me viennent dans l’âme. Avant l’overdose, je les laisse se répandre sur le papier, parfois dans un fichier informatique. Ils font connaissance les uns avec les autres, commencent à s’apprivoiser et se mélangent. Toujours, ils me surprennent.
Dans un deuxième temps, vient une phase de relectures – souvent à voix haute et sans public -. Le retravail commence …
Ecrire prend du temps. Beaucoup de temps, du temps associé à de longs moments d’attente et à d’innombrables remises en question.
13/ Où puisez-vous votre inspiration ? Avez-vous eu des commandes d’ouvrages ?
Dans la vie, et souvent au moment où je m’y attends le moins.
J’ai déjà eu des commandes. Je les traite alors comme des consignes d’écriture : des contraintes qui sont moteurs de créativité.
14/ Comment construisez-vous vos intrigues, vos personnages ? Vos personnages sont-ils toujours imaginaires ?
La réalité et la fiction sont toujours croisées. Je n’écris aucune autobiographie mais il serait d’une hypocrisie sans nom de prétendre que tout est fiction. Souvent, la réalité n’est que dans un détail, un parfum ou … un simple objet, une cafetière par exemple. L’écrit vient de ce que l’on a vu et/ou ressenti de près ou de loin, avec une part d’objectivité et une grande dose de subjectivité. C’est toujours un doux mélange.
Il existe des techniques d’écriture pour créer des personnages au départ d’éléments glanés. Mais une fois créés, les personnages prennent vie et surprennent leur auteur.
Il survient toujours un moment où ils existent en dehors de leurs lignes. Les personnages prennent existence dans la vie de l’auteur… et ultérieurement, on le souhaite, dans celle du lecteur.
15/ Quel conseil donneriez-vous aux amateurs d’écriture ?
Je n’ai pas cette prétention.
La phrase est connue : « C’est en écrivant que l’on devient écrivain ».
J’ai envie d’ajouter : « Surtout, faites-vous plaisir … même si écrire, quand on y réfléchit, c’est une souffrance, voire un sacerdoce. Une drogue probablement aussi ».
16/ Quels sont vos auteurs préférés ?
Tous ceux qui sont arrivés dans ma vie, généralement de manière imprévue, à un moment opportun. Sans ordre de préférence : André Baillon, Eric-Emmanuel Schmitt, Georges Perec, Régine Vandamme, Caroline Lamarche, … avec une mention particulière pour les colères de Thomas Bernhard lesquelles, à mes yeux, devraient nous servir d’exemple pour gérer certaines situations quotidiennes.
17/ Que lisez-vous en ce moment ?
En ce moment précis, je lis des livres en néerlandais.
18/ Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?
Mon bureau à la saveur d’un doux désordre savant, mais j’y retrouve toujours mon stylo avec facilité.
19/ Avez-vous des dates d’événements à venir ?
L’anniversaire de mon filleul, le paiement de ma taxe d’habitation, et l’emménagement prochain de Ma sorcière bien aimée dans mon foyer.
Leur vouant depuis toujours une certaine affection, j’avais pensé convier le Capitaine Haddock et Nestor, mais j’ai craint d’essuyer leur refus tant la vie à la montagne diffère de celle au château de Cheverny …
20/ Où peut-on suivre vos actualités ? Vos parutions ?
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Le 22 octobre 2014,
Laurence Vanhaeren
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Je remercie sincèrement Laurence Vanhaeren d’avoir eu l’amitié de se livrer à ce jeu des questions-réponses.
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Auteur, si vous aussi, vous êtes intéressé par mon écoute et la publication sur ce blog, merci de vous manifester par e-mail soit directement sur le site soit à l’adresse suivante : jlriguet@gmail.com.
La publication sur le site sera ponctuelle au gré des réceptions des questionnaires.
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Pour se manifester si vous êtes intéressé par le questionnaire :
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Jean-Louis RIGUET 23 octobre 2014
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Sociétaire de la Société des Gens de Lettres, Membre du Bottin International des Professionnels du Livre et de la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature
Liens :
https://sites.google.com/site/sitejeanlouisriguetauteur/home
http://www.riguetauteurlivres.com/
http://riguet-jean-louis.e-monsite.com/
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