Une plainte continue aux sanglots longs, un cri d’appel au secours pour les autres, un espoir d’amour après la barbarie endurée. Des mots sur des maux.

D’un cauchemar à l’autre, de Laure Sartori

ISBN 978-2-98457-04-6
160 PAGES – 15 €
Éditions CREMP à ESBLY

Quatrième de Couverture : D’un cauchemar à l’autre

3 juillet 1983 – 30 juillet 1984 » ce sont treize mois durant lesquels Laure, du haut de ses 5 ans, a résisté aux sévices répétés d’un beau-père plus qu’indigne sous le regard pour le moins complaisant de sa mère. Cette enfant, suite à un coup encore plus violent que les autres, a passé 28 jours dans un coma des plus profonds dont lui restent de sérieuses séquelles mais aucun souvenir sauf, après son réveil, l’intense soulagement de se savoir soignée loin de son tortionnaire : l’hôpital comme paradis de l’enfance !!!
Ce livre c’est l’histoire de cette barbarie « ordinaire » juste à côté de nous, en France à la fin du XXe siècle, et de ses conséquences sur l’adulte qu’est devenue cette enfant martyrisée. Il lui aura fallu presque trente années pour se reconstruire, pour tirer un trait sur son passé, fonder une vraie famille. C’est aussi le portrait d’une femme qu’on a voulu détruire et qui s’en est sortie, seule, d’une femme debout qui, bien qu’élevée dans la violence, n’a jamais eu d’autre but que de retrouver l’amour qui lui a tant manqué enfant.
C’est surtout un message que nous envoie Laure : « Ne laissez plus jamais cela se faire, ouvrez les yeux, sachez écouter les enfants, l’indifférence tue ». C’est en outre un constat accablant sur les dysfonctionnements de toute la chaîne des « services sociaux » censés protéger l’enfance : les assistantes sociales, les médecins, la police, les juges. Et cela, nous en sommes tous responsables !

Ce que je pense D’un cauchemar à l’autre, de Laure Sartori

Ce livre développe une histoire cauchemardesque réelle qui raconte le vécu d’une petite fille victime de maltraitance. Si les faits ne se sont déroulés que sur une période relativement courte, environ treize mois, les séquelles perdurent beaucoup plus longtemps. Des années après, elles handicapent encore. La reconstruction est un processus long, très long, dont certains n’arrivent pas à se relever.
Ce livre témoignage émouvant, éprouvant, fait froid dans le dos, pour ne conserver que les clichés habituels. Il met en lumière le courage, la ténacité, l’endurance et la volonté de vouloir s’en sortir. C’est sûrement un livre thérapeutique, comme il en existe beaucoup.
Le rédacteur assistant l’auteure, Philippe Jaque, n’hésite pas à écrire : “Pour tous les enfants victimes de maltraitance, l’arrêt des sévices ne signifie aucunement la fin des souffrances“.

Ce livre est un cri, une longue plainte, sur ce passé de barbarie qui a entraîné des conséquences postérieures dramatiques que je vous laisse découvrir à la lecture de ce livre. C’est un appel à l’aide, mais aussi un espoir et un message d’amour.
Laure a rédigé ce texte avec ses tripes, sans complaisance. On sent la colère qui, trente après, existe encore devant l’indifférence et l’incapacité de la société à résoudre ce genre de drame. Tout ça est à vif, prêt à exploser, même après une aussi longue période.

Ce livre est parsemé d’illustrations poétiques, dont certains titres sont évocateurs de la souffrance endurée : Le mal d’amour, Fleur sauvage, Solitude, Larmes, Viol, Peine de l’âme, Nauséeuse postface.

Terminons cette chronique en citant Laure Sartori : “Je cours vers l’avenir sans regarder en arrière, j’en ai maintenant la force“.

Extrait D’un cauchemar à l’autre

Les droits de l’enfant
Tu as le droit à une identité et à une nationalité
Tu as le droit de vivre dans l’amour et le respect
Tu as le droit d’être nourri et soigné pour être en bonne santé
Tu as le droit à une éducation
Tu as le droit d’être protégé des mauvais traitements, de la violence physique et sexuelle
Tu as le droit au jeu et au repos
Tu as le droit de t’exprimer
Tu as le droit d’être protégé de l’exploitation dans le travail
Tu as le droit à l’égalité et au respect des différences.

L’auteure, Laure Sartori

Pour en savoir plus sur l’auteure, je vous invite à consulter la chronique qui lui a été consacrée, ici.

© 29 septembre 2023 – Jean-Louis RIGUET, Sociétaire de la Société des Gens de Lettres.

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Parution : L’Automne 1870 en Beauce – Des familles en souffranceDECOUVRIR ICI
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