En ce moment, je m’essaie à fabriquer des tankas, vous savez ces poèmes japonais un peu plus longs que les haïkus. Il y a trois vers de 5 / 7 / 5 / 7 / 7 syllabes, ça fait au total 31 syllabes, pas une de plus ni de moins. Le souci consiste à respecter la règle imposée, mais que faire avec les mots féminins.
Par exemple, « règle » compte pour une syllabe ou pour deux. Tout dépend si on prononce la syllabe ou pas dans le vers, alors que dire s’il s’agit du dernier mot du vers. C’est cornélien.
Alors, j’avoue, parfois je triche. Oh, ce n’est pas bien, je sais. Mais essayez et vous verrez, ce n’est pas si simple que ça.
Et si en plus, vous y ajoutez les contraintes du haïku, vous perdez votre latin. Et moi, je ne l’ai pas appris, le latin.

Haïkus, les règles de base de ces poèmes japonais

Comme toutes règles, elles existent par la manière de les contourner.
Le haïku doit faire ressentir une émotion.
On joue sur le ressenti.
La forme est importante et malléable
Certes, la forme repose sur le nombre de lignes et de syllabes selon la métrique 5-7-5 soit en tout 17.
Une seule respiration
Le haïku devrait se lire en une seule respiration, à cause de sa concision, son concret et sa cible.
L’interaction des images
Cependant, les images en interaction feront la force du haïku. Une, deux, trois images peuvent être présentes, disposées dans un ordre déterminé par l’auteur.
Une pause par la césure
Parfois, une césure marque une rupture, une pause, pour augmenter la puissance suggestive.
La saison, l’instant de la journée
Somme toute, en haïku classique, la présence d’un mot de saison est obligatoire.
Peu de ponctuation
Eh oui, la ponctuation est absente volontairement. Souvent, le texte est écrit en minuscule, avec une majuscule pour le premier mot de chaque ligne, mais ce n’est pas obligatoire. De son côté, la césure est obligatoirement marquée par un signe de ponctuation.
Le temps se vit au présent
Constamment, le haïku s’écrit au présent, dans l’instantané. C’est un ressenti présent. Mais l’infinitif n’est pas interdit et même conseillé.
La simplicité du style
D’abord, le style repose sur la simplicité. Les articles sont limités de même que les rimes puisqu’il ne s’agit pas de “vrais” vers. Ainsi, les verbes sont quasiment absents de même que les adverbes, l’objectif étant de condenser une idée le plus simplement possible.

De temps en temps, vous pouvez utiliser des inversions, des allitérations. Mais tout cela doit être fait dans un but de compréhension, de mettre en valeur l’image.

Vous pouvez en savoir plus dans cet article concernant les contraintes stylistiques des haïkus.

Tankas et Haïkus - Les règles d'écriture
Tankas et Haïkus – Les règles d’écriture

Les tankas japonais : “chants courts”

J’ai cru comprendre que les mêmes règles s’appliquaient aux tankas. Vous en saurez plus sur les tankas dans cet article de Short édition : “Le tanka (littéralement chant court) est un poème japonais, sans rimes de 31 mores, construit sur 5 lignes. Le tanka est plus vieux que le haïku. Le tanka est considéré au Japon comme la forme la plus élevée de l’expression littéraire“.
Le tanka est basé sur la réflexion et non sur l’observation. Il doit être un ressenti vécu, sincère, non imaginé“.

Et ce n’est pas un casse-tête chinois, mais bien japonais !
Pour tout vous dire, dans mes recueils de poésie, j’essaie d’associer des haïkus et désormais des tankas à mes poèmes en vers libres.
Mon prochain recueil « Touches en noir et blanc » sortira dans les mois à venir aux éditions Prem’édit, comme les précédents.

Le 22 juillet 2022
© Jean-Louis Riguet, Société de la Société des Gens de Lettres.

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