Daniel Moline, peintre écrivain

Tout d’abord, Daniel Moline, ce peintre écrivain, est imprégné jusqu’à l’âme de culture japonaise, lui qui est belge. Parce qu’il aime la femme, les femmes, il ne peint que des femmes, souvent dénudées. Ainsi, sa peinture est essentiellement figurative, soit à l’ambre soit à l’huile. Mais il travaille aussi beaucoup à l’encre, des tableaux inspirés de la calligraphie japonaise qu’il a pratiquée dans un temple zen au Japon. Surtout, il totalise plus d’un demi-siècle de peinture. Cet artiste touche également à l’écriture et à l’édition d’art pour un public très restreint, souvent moins de dix amateurs triés sur le volet.

C’est à la rencontre de ce passionné de la beauté des femmes Japonaises que librebonimenteur.net est allé.

JL à l’écoute de …

Aujourd’hui Daniel Moline

Daniel Moline, artiste peintre écrivain, passionné de nu de jeunes femmes
Daniel Moline, artiste peintre écrivain Belge

 

Daniel Moline, parlez-nous de votre parcours.

Tout d’abord, je suis né en Belgique en 1948. Tout d’abord, j’ai quitté mon pays en 1973, après mes études de philosophie à Namur, pour vivre au Japon et y mener une carrière de peintre jusqu’en 1990.

De retour en Belgique, avec mon épouse japonaise, je me suis installé à Spa pour y ouvrir un centre de séminaires résidentiels de langue et de culture japonaises. Parallèlement, j’ai poursuivi mes travaux de peinture et d’écriture. Puis, nommé responsable du Département japonais de CERAN I.L.C. en novembre 1992, j’ai représenté la Belgique au 4e séminaire européen sur la langue japonaise à Berlin en 1999.

Formateur – Membre de Jury

Également, pendant six ans, j’ai également participé comme formateur au YES Program (Young Executive Stay Program) organisé par la Belgium-Japan Association. De la même manière, j’ai été membre du jury pour le Japanese Speech Contest organisé chaque année par l’Ambassade du Japon à Bruxelles.

De même, j’ai toujours pratiqué l’écriture en parallèle avec mon travail de peintre. Et cela, dès avant mon départ au Japon en 1973.

Toiles de Daniel Moline artiste peintre écrivain
Présentation de toiles par Daniel Moline artiste peintre Belge

Alors que votre peinture est tournée vers le Japon et les femmes, votre écriture en devient l’interprétation poétique.

Naturellement, ma peinture est essentiellement figurative, soit à l’ambre soit à l’huile. Mais je travaille aussi beaucoup à l’encre, des tableaux inspirés de la calligraphie japonaise que j’ai pratiquée dans un temple zen au Japon. De la même manière, j’expérimente également de nouvelles techniques avec d’autres artistes dont j’apprends énormément.

Quant à l’écriture, après avoir longtemps écrit des poèmes, j’ai commencé l’écriture d’un journal de vie sur de petits carnets d’atelier dès le premier soir de mon arrivée au Japon, le 31 août 1973. Le plus remarquable est que cela n’a jamais cessé depuis 46 ans. Au Japon, j’ai aussi écrit quelques romans dont un a été publié à Paris en 2010 (« le Conte du pays de Nan »). En 1999, j’ai enfin créé pour des amis une petite maison d’édition (Editions Gutta & Astula). Surtout, elle se limitait initialement à la production de dix exemplaires réservés à des lecteurs triés sur le volet.

Lunch de la Philo
Lunch de la Philo

Comment vous faites-vous connaître ?

Pour me faire connaître, il y a bien sûr l’incontournable Web sur internet, avec tous ses réseaux sociaux et sites divers (Facebook, Instagram, Art et Lettres…). De la même manière, je navigue sur des sites plus spécialisés tels que : artmajeur.com, artsper.com, mais aussi, orpiment.be et Saatchi Art. Ainsi que mon propre site, www.daniel-moline.be où je peux présenter tout ce que je veux avec une entière liberté.

J’ai aussi quelques contacts privilégiés avec des professionnels de l’écriture ou des critiques d’art qui peuvent me servir de relais.

Quant à mes « admirateurs », quand il y en a, je les rencontre principalement dans les expositions auxquelles je participe (4 pour cette année 2019). Et j’essaie de leur apporter ce petit quelque chose qui donnera un peu de couleur à nos vies.

Faites-vous des rencontres, des dédicaces, des expositions ou des conférences sur vos Œuvres ?

Certainement. J’ai fait un exposé en octobre de l’an dernier à l’Université de Namur où j’ai fait mes études de philosophie (à l’époque mémorable de mai 1968 et des brigades rouges en Italie). Ainsi, j’en ai profité pour faire le point sur ma manière de voir la vie et de faire le bilan de 50 ans de peinture. Sinon, je rencontre occasionnellement d’autres artistes avec lesquels je partage mes expériences et mes idées.

Livre recueil de Daniel Moline
Recueil de Daniel Moline sur sa peinture

Depuis quand pratiquez-vous ?

Au total, j’ai pratiquement 50 ans de peinture derrière moi (depuis 1970). Mes derniers tableaux sont des encres de 100 x 100 cm, réalisés cette année, avec comme modèle une jeune africaine que je connais depuis 2014.

Quant aux écrits, je viens de publier un recueil d’une centaine d’extraits de mon

Diverses toiles de Daniel Moline

Diverses toiles de Daniel Moline

journal de l’atelier. Il couvre les 10 premières années de ma vie au Japon. En d’autres termes, ces extraits ont été choisis dans les dix premiers volumes de ce journal publiés entre 2016 et 2019. J’ai aussi publié en 2017 un livre qui reprend l’essentiel de mes échanges avec Jean-Marie Cambier (un artiste de Fleurus) sur le forum du site Arts et lettres, créé par Robert Paul. Probablement, ces échanges ont en effet été pour moi, de janvier 2011 à décembre 2016, une occasion en or de préciser ma pensée sur la valeur des œuvres d’art. Et aussi d’approfondir ma réflexion de philosophe sur le métier de l’artiste.

Parlez-nous de votre dernière œuvre ?

Mon dernier tableau à l’ambre est celui d’une jeune Japonaise qui m’a servi de modèle pendant cinq ans.

Surtout, c’est pour moi comme un rappel de cet enchantement que j’ai vécu en présence de toutes ces femmes. En effet, pendant 40 ans, elles n’ont cessé de nourrir « mon désir de peindre sous la passion de l’autre » en me consolant du temps qui passe.

Où peut-on se procurer vos œuvres ?

Finalement, tous mes écrits publiés sont disponibles sur commande aux éditions Gutta & Astula (editions.gutta.astula@gmail.com) avec les prix les moins chers possible.

Les principaux sont aussi répertoriés sur http://www.blurb.fr, books.google.com et sur http://www.amazon.fr.

En dernier lieu, pour me voir et m’entendre, je vous invite à découvrir l’album que m’a consacré Vedia en octobre 2017 (http://www.vedia.be, « l’album » : Daniel Moline, peintre).

Plusieurs toiles de nus de Daniel Moline,
Toiles de nus de Daniel Moline.

Appartenez-vous ou recommandez-vous d’une école ?

Pas que je sache. Je n’ai jamais appartenu à aucune école. Mais j’ai été formé par Luc Perot, élève de Paul Delvaux, peintre post-expressionniste et professeur à l’académie de Namur. J’ai également été très proche de peintres japonais tels que Ryu Oda ou Sadaharu Horio. De surcroît, j’ai été influencé par la technique de Toshiro Aoki, spécialiste de Vermeer.

Pour ce qui est de l’écriture, j’ai énormément appris d’Henri Meschonnic, poète, linguiste et traducteur de la Bible.

Quel est le conseil le plus important que vous ayez reçu ?

Osez ! Osez même échouer ! Tous ceux qui ont réussi ont commencé par se planter.

Et puis soyez entrepreneur ! Extravaguez ! Allez au-delà ! Soyez païen ! Réveillez-vous du côté de l’inconnu ! Ayez pour fenêtre l’infini !

Question courte, que préférez-vous faire comme style d’œuvre ou d’activité ?

Tout ce qui permet d’abandonner les décors et le bling bling de surface, soit pour monter, soit pour descendre… La poésie ne sert qu’à cela.

Une toile de Daniel Moline artiste peintre
Une toile de Daniel Moline artiste peintre

Comment travaillez-vous ?

En bref, seul. J’ai toujours peint seul, mais avec le révélateur ou le déclencheur de mes modèles. Certainement, ils sont la cause occasionnelle de ma nécessité éperdue de peindre, c’est-à-dire de donner accès sans compter à de l’autre.

Idem pour l’écriture. De la même manière, j’ai besoin d’être seul entre quatre murs, dans un silence total. C’est un peu comme dans les rêves. Ainsi, je déteste être réveillé pendant mes rêves. Surtout, quand il y a une succession affolante de scènes muettes qui surgissent sans ordre logique, de je ne sais où, la mémoire peut-être ? Ou encore d’une part de désir ou de folie en moi qui me fait un peu peur ?

Où puisez-vous votre inspiration ?

Le plus souvent, dans la présence du modèle avec toute sa jeunesse et sa vivacité. Et puis, dans les souvenirs que j’en garde, même après 40 ans. Car ils me tiennent debout face à l’angoisse de vieillir et l’obsession du vide énorme sur lequel j’ai tout construit (mes croyances, mes idées, mes valeurs, mes chimères…).

Livre de Daniel Moline artiste peintre écrivain publié par les Editions Gutta et Astula
Livre de Daniel Moline artiste peintre écrivain publié par les Editions Gutta et Astula

Avez-vous eu des commandes d’œuvre à réaliser ? Qu’aimeriez-vous que l’on vous demande de réaliser ?

Non et c’est tant mieux ! Car il est probable que je déclinerais ces commandes ou ces offres. Parce que je ne m’intéresse qu’à moi. Et je ne peins que pour moi, selon mes passions et mon désir singulier. Tout en ayant la violence en horreur, je suis profondément égoïste, païen, intempérant, lubrique, vorace et rétif à toute organisation. C’est par là que je m’associe étroitement à l’humanité telle qu’elle est. Et dont Dieu n’est pour moi que le fourmillement angoissé.

Un conseil aux amateurs de votre ou de vos arts ?

Caute ! Soyez prudents ! Méfiez-vous de ce peintre neptunien doux, mais retors, qui cache les filles qu’il a emmenées sur son île et déteste les curieux.

Avez-vous des auteurs ou compositeurs préférés ? Vos artistes préférés ?

Spinoza, Sade, Samuel Beckett, Henri Michaux, Hans Bellmer, Marina Tsvetaeva, Ariane Dreyfus, Pascal Quignard et l’œuvre complète de Tchouang -tse (Zhuang Zi).

Pour les peintres, Gérard Schlosser, Francis Bacon, Soutine, Vermeer, Rembrandt et quelques autres…

Toile de Daniel Moline artiste peintre Belge
Toile de Daniel Moline artiste peintre Belge

Quelle est la dernière activité artistique que vous ayez vécue ?

Contre toute attente, j’ai réalisé une « performance » de calligraphie lors d’une exposition collective au Centre d’Art Léon Stenne à Verviers en mai dernier. C’était la condition pour participer. C’est la première fois que je faisais cela.

Surtout, je n’aime pas le mot « performance » qui relève d’une esthétique de la compétition sportive et d’une pratique du rendement. Probablement, il y a un académisme de la performance avec ses conventions (« voyez comme je suis drôle et intelligent ! »). Ainsi, ces dernières en font souvent un truc consommable. Ou un spectacle sans intérêt condamné à l’insignifiance, car sans aucun enjeu pour le désir. Art biaisé assujetti à la finance, qui s’est éloigné de ses valeurs initiales en entraînant derrière lui une série d’abus liés au manque d’éthique et à de juteuses activités spéculatives.

Daniel Moline avec l'un de ses modèles

Daniel Moline avec l’un de ses modèles

Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?

À ce propos, je prépare une série de nouveaux portraits avec une Japonaise et une Africaine, qui me servent de modèles depuis quelques années. Petit détail très concret qui pourrait expliquer l’enchantement éprouvé quand je les ai rencontrées en 2014 : elles avaient à peine 18 ans. C’est-à-dire l’âge des premiers modèles japonais avec lesquels j’avais vécu 40 ans auparavant. Cependant, tout s’est passé comme si elles avaient précipité autour d’elles des circonstances précises qui, débordant l’instant par un effet de condensation, m’ont soudain fait revivre le vertige de ces expériences d’amours émergeant dans ma nouvelle vie au Japon en 1974.

Modèles Japonaise et Africaine

Ou encore comme s’il y avait un lien secret de non-liberté entre certains êtres, et sur lequel nous sommes sans prise quand il revient nous dévaster dans le temps et l’espace de notre vie, quels que soient notre âge, notre situation, nos croyances, nos choix et nos différences. Même l’intraitable Marquis de Sade, cet enragé de liberté, n’y a pas échappé, touché au cœur qu’il aura été lui aussi par sa jeune belle-sœur, Anne-Prospère de Launay, avec laquelle il s’est enfui en Italie en 1772.

Modèle de Daniel Moline
Modèle de Daniel Moline

Avez-vous des dates d’événements à venir ?

Certainement. Ma prochaine participation à une exposition aura lieu du 6 septembre au 27 octobre 2019 au château de Waroux (Liège) dans le cadre de l’Expo « La boîte de Pandore 2 » organisée par le Conseil National des Arts Plastiques.

Où peut-on suivre vos actualités ?

Sur Facebook, Instagram et mon site personnel http://www.daniel-moline.be.

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Le 15 août 2019

Daniel Moline

Propos recueillis par librebonimenteur.net.

Portrait au bord de la mer de Daniel Moline artiste peintre Belge
Portrait au bord de la mer de Daniel Moline artiste peintre Belge

Je remercie sincèrement Daniel Moline d’avoir eu l’amitié de se livrer à ce jeu des questions-réponses.

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Auteur, sculpteur, peintre, photographe, acteur, comédien, théâtreux, styliste, musicien, chanteur, colleur de papiers, en un mot artiste  sans discrimination de l’art pratiqué,

si, vous aussi, vous êtes intéressé par mon écoute et la publication sur ce blog, merci de vous manifester par e-mail soit directement sur le site soit à l’adresse suivante : jlriguet@gmail.com.

La publication sur le site est ponctuelle au gré des réceptions des questionnaires.

Ensuite, chaque chronique est partagée sur Facebook, Twitter, Linkedin, Pinterest et parfois Tumblr, et aussi des photos sont mises sur Instagram.

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Pour se manifester si vous êtes intéressé par le questionnaire : jlriguet@gmail.com

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© Jean-Louis RIGUET  19 août 2019

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Riguet

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Pascal Nottin sculpteur sur zinc, en acrostiche, par Jean-Louis Riguet

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La boutique des livres de Jean-Louis Riguet sur ce blogue 

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Parution : L’Automne 1870 en Beauce – Des familles en souffranceDECOUVRIR ICI

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