Céline Mayeur nous met la

Fièvre … Gitane

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Depuis cette photo,  je l’ai rencontrée au Salon du Livre de Mazamet en mai dernier. Céline s’est coupé les cheveux, a changé de coiffure, mais est toujours aussi jolie.

La présente chronique n’a pas pour but de magnifier le physique de Céline

mais de parler de son excellent livre

FIEVRE GITANE

publié aux EDITIONS TERRICIAë.

Pas moins de 286 pages pour nous conter une histoire d’amour entre deux jeunes gens.

De peur d’oublier, je vous le donne tout de suite :

ISBN 978-2-36579-092-5.

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Céline MAYEUR est née à Marseille, le 21 août 1983. C’est une jeune femme qui écrit depuis toujours. Elle s’initie à tous les genres de littérature depuis son enfance. Pour se faire connaître, elle tient des blogs littéraires, des forums de discussions. Elle a aussi été au service des autres, car elle a un passé de soignante dans des structures psychiatriques, dans des foyers d’accueil spécialisés, qui lui a inspiré son premier roman “Possession”.

Céline, c’est une rêveuse, c’est une passionnée de littérature, c’est une nageuse dans  les rivières romanesques de ses lectures. C’est une lectrice boulimique.

Céline, c’est aussi une écriture, des romans. Mais aussi des nouvelles réalistes, fantastiques, érotiques, humoristiques. Elle publie dans des revues, en numérique, sur papier. Elle touche aussi au cinéma comme scénariste. Et aussi dans la musique comme parolière-chanteuse.

La maison d’édition d’Hugues Facorat, exigeante, publiant essentiellement des textes courts, a approché Céline en mars 2014.

Quand elle n’écrit pas, elle élève ses deux enfants,  elle présente ses livres dans les salons ou les dédicaces dans les points de vente.

Du coup, Céline Mayeur écrit et publie beaucoup, notamment :

Romans :

Possession (roman fantastique, jeunesse), aux éditions Kirographaires (2011).

Fièvre gitane (roman fantastique et poétique), aux éditions Terriciaë (2015).

Mon joujou exotique (nouvelle), dans la revue Squeeze n°8.

Nouvelles :

La complainte du comateux puant, éditions de l’Abat-jour (2013).
La Madoéditions de l’Abat-jour (2013).
La folleéditions de l’Abat-jour (2013).
Mon joujou exotique, revue Squeeze (2013).
Prosopagnosie, revue Squeeze (2015).
My Exotic toyRevue Furious short story (2014).
Mon mémorable enlèvementcollectif  Paulette Donjon tour Ouest. Editions du 38 (2015)
Touche Kikicollectif Paulette Jeu de miroirs. Editions du 38 (2015)
L’éloquenceAtramenta (2015)

Participations multiples à la revue L’Ampoule, depuis 2013.

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Mais, toute cette péroraison nous éloigne du dernier roman de

Céline MAYEUR : FIEVRE GITANE

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La quatrième de couverture nous renseigne sur l’idée du livre :

“Au fond d’une malle enfouie sous les combles d’une demeure normande, Tristana découvre un manuscrit inachevé dont elle entreprend la lecture. Cet ouvrage poétique retrace les amours déchirantes de Juanna, une gitane analphabète un peu sorcière, et de Louis, garçon aisé nourri aux Belles lettres qui va prendre en charge l’instruction de Juanna.

A l’abri d’une cabane aux Saintes-Maries-de-la-Mer, élève et maître vont apprendre à se connaître et à s’aimer, avant que la jalousie dévastatrice de Juanna n’entraîne Louis dans une spirale infernale.

Ce roman imprégné de sable, aux senteurs de sel et de fleurs, est un appel au voyage et à la rêverie.”

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L’amour domine ce livre dès le début. Une jeune fille aime un jeune homme. Elle est prête à tout. Elle a tout pour garder son homme, l’homme qu’elle aime. C’est l’histoire de Juanna, une gitane analphabète,  capable de tout pour son homme.

Elle peut tout risquer, même son esprit. Elle peut utiliser des moyens inadmissibles, mettre en action une fureur destructrive, jouer une dissidence inquiétante. Pour l’amour de son petit homme, Louis, Juanna se mettra à apprendre, à lire, à écrire, à compter. De son rien, elle apprendra aussi à aimer, à pardonner, en sillonnant les rivages des Saintes-Maries-de-la-Mer.

L’amour, le désamour, l’amitié composent cette Fièvre Gitane. L’auteure vous invite à un voyage au travers des saisons, des années et des pays. Juanna et Louis racontent leurs émotions suscitées par les paysages, les événements, les situations. Bien des années plus tard, Tristana fera un roman de leurs mémoires.

L’auteure alterne les temps dans l’écriture. Certains passages sont écrits au présent, d’autres au passé. Les détails, nombreux, n’altèrent pas et ne ralentissent pas le rythme volontairement peu rapide de cette histoire puisque l’apprentissage d’une langue ne peut être rapide. Les sentiments sont développés dans des réflexions intérieures de l’un ou de l’autre, presque en forme de poésie libre.

Ainsi, par exemple, en page 153 :

“Juanna se demande pourquoi elle se sent si fatiguée alors qu’elle n’est qu’à l’aube de sa vie. La langueur l’a sûrement vieillie prématurément. Elle dépeignait cet amour pour Louis comme le soleil indispensable à son épanouissement. Louis la réchauffait par le contact de sa peau sur la sienne, le ton chaleureux et la suavité de sa voix.”

Et plus loin :

“Juanna aimait effeuiller les marguerites, s’imaginant qu’elles avaient une âme. Elle aimait s’isoler au sommet des collines ou dans les forêts de pins pour échapper au chahut du camp qui brouillait ses pensées, et laisser libre cours à son imagination. Elle aimait observer les arbres et les enviait souvent d’être enracinés. Elle aurait aimé prendre le temps de se délecter de ses racines grandissantes au fil des années,  se gorger de nourritures terrestres et célestes pour incarner la sagesse par la hauteur de ses branches en caressant le royaume de Dieu.”

Et encore page 237 :

“J’écoutais cette chanson de Mylène Farmer hier soir sur mon baladeur, comme on perçoit obscurément une sonorité agréable, tel le bruissement des vagues ou des feuilles agitées par le vent. Je n’avais point imaginé un seul instant que je me retrouverais le lendemain dans les paroles de cette chanson. Cette nuit, je reprends ma plume pour noircir les pages de mon journal intime, parce que je ressens le besoin immense de me confier, je suis très inquiète et l’angoisse envahit mon corps et mon esprit. J’ai l’impression de déchoir. Vois-tu ?”

Voilà ci-dessus quelques exemples courts de l’écriture de Céline.

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Pour en savoir plus sur Céline, vous pouvez prendre connaissance de l’entretien qu’elle m’a accordé il y a quelques semaines sur ce même blog, à l’adresse suivante :

https://librebonimenteur.net/2015/03/06/jl-a-lecoute-de-celine-mayeur/

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Vous pouvez lire ci-après un extrait de ce livre FIEVRE GITANE de Céline MAYEUR :

 

 Extrait du livre

Normandie, le 05 juin 20..

Quand j’égrène mon passé pour me remémorer les circonstances
de mon accident, la caravane des gitans s’inscrit mécaniquement sur
ma rétine. Cette caravane qui me coupa dangereusement la route
alors que je m’engageais sur la rocade.

Depuis cette collision, quelques traumatismes voilent mon existence.
Il me fallait fuir Paris.

J’eus la volonté de m’établir en Normandie pour aérer mon âme
et mon corps en pérégrinant le long de la côte d’Albâtre. J’y promenais
mon ennui, ma douleur et mes larmes, qui semblaient confluer
pour se perdre dans la salinité marine. Ma nouvelle demeure, bien
qu’elle parvînt difficilement à alléger mes souffrances, calma mes
angoisses.

La magnificence du jardin se dessinait sous mes yeux abîmés dès
le moment où je passai sous les charmilles sur lesquelles tombait en
grappe l’ombre pourpre des lilas. Je déambulais sur l’immense tapis
d’herbe grasse et drue. Le ciel de craie se parait des fleurs des cerisiers
qui s’épanouissaient sous l’épais moutonnement des nuages
diaprés d’embrun. Les gouttes de pluie glissaient sur les boiseries
d’un kiosque recouvert de jasmin pour rouler sur les eaux émeraude
d’un bassin dont les rives semblaient avoir été entretenues par les
mains magiciennes d’un poète botaniste. Derrière les brillantes
larmes des saules, resplendissaient en effleurant les roses baccara, les
pompons bleu tendre des hortensias qui prenaient racine sur des
éclats d’ardoise. C’est du haut de la tour qui surplombait l’ensemble
de ma maison que j’appréhendais toutes les beautés qui s’offraient à
moi en bordant ma lassitude, ma colère et mes maux.

Comme ma coquetterie m’invitait à me rendre dans les combles
que j’avais très récemment emménagés en dressing, je me mirais sur

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les pans de glace en pestant contre la mydriase qui masquait à jamais
le bleu de mes yeux. Je fus distraite de mon amertume lorsque mon
regard accrocha une ligne sombre qui se mouvait au pied d’un des
miroirs. Chaussant mes lunettes qui couronnaient ma chevelure
éparse, je m’accroupis sur le tapis d’orient pour examiner ces insectes.

Toutes ces fourmis !!! Elles s’infiltraient entre les mailles d’un
panier empli de lettres. Piquée par la curiosité, je ravalai ma mélancolie
et, m’emparant de cette vannerie, courus m’installer dans ma
chambre afin d’en découvrir à mon aise le contenu.

J’y trouvai l’une de ces boîtes à cigales sans valeur pécuniaireaux motifs provençaux : probablement un souvenir de vacances. À
l’intérieur de la boîte, des cigales de fer bruissaient en imitant leur
cantique. J’arrachai à leur étreinte métallique une affreuse bague en
plastique tout abîmée : le comble du mauvais goût. Je m’apprêtais à
me débarrasser de cet immonde objet lorsqu’un portfolio attira mon
attention. J’en extrayai quelques photos sur lesquelles apparaissait un
couple.

Cet homme et cette femme ! Il était certain que je les avais déjà
croisés quelque part. La noblesse qui se devinait sur les traits de
l’homme et l’air éperdu de la femme m’avaient marquée. Mes traumatismes
embrument trop souvent ma cervelle. Une fois de plus, je
ne pouvais guère mettre de noms sur ces visages qui me semblaient
pourtant si familiers.

Le bon sens me souffla de contacter l’ancienne propriétaire, Sibylline
Gris, l’architecte paysagiste qui avait transmué le prosaïque
parc de cette demeure en jardin des rêves. Elle était sans nul doute
une parente ou une amie de ce couple et serait en mesure de leur
restituer ces objets.

Pourtant, l’attrait du mystère me poussa à chercher un peu plus
loin en plongeant mes mains au fond du panier qui était aussi haut
qu’une valise. Au milieu de toutes ces lettres nouées de rubans, de
journaux intimes et de cartes postales, je découvris un manuscrit.

J’ai consacré deux jours entiers à la lecture de ce roman. Il me fut
un prétexte pour ne point quitter mon foyer de crainte d’être vue

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ainsi, avec ma béquille. Je me sentais revivre pleinement à travers
ces lignes enchanteresses. J’en oubliais tous les désagréments de ma
nouvelle apparence et l’avilissement de mes sens. Cet ouvrage, bien
que noué d’une élégante écharpe fantasque, contenait quelques vérités
si fabuleusement démontrées par des récits poignants que je
m’imprégnais voluptueusement de l’essence de cette prose romanesque.
Elle me consolait en élucidant tous ces secrets qui mordaient
mon coeur : cette insondable inquiétude qui inondait mon esprit
d’amertume parce que je craignais de me voir dépérir avec les années,
à demi convaincue que ma vigueur, mon intelligence et ma
beauté me seraient soustraites avec le temps, et que je ne gagnerais
en compensation d’une longue période de décrépitude qu’une place
dans le cimetière de mon choix.

Alors que cette triste perspective s’invitait dans mon regard prématurément
vieilli, l’espoir d’un ailleurs, d’une vie après la mort me
rendit un peu de sérénité.

Si j’avais su que l’écriture de ce roman avait été suspendue parce
que l’un de ses auteurs, Juanna Marie-Madeleine des Finthes, était
atteinte de la maladie d’Alzheimer, je n’aurais point parcouru ces
pages de crainte de heurter ma sensibilité à fleur de peau.

Mon travail se résume à quelques mises en page et à la correction
de quelques coquilles. Toutes les informations que je détiens sur les
auteurs de ce roman se limitent aux entretiens avec leur fille aînée
Sibylline Gris. Je la conviais régulièrement dans cette maison qui fut
la sienne après avoir été celle de ses parents. Cette charmante personne
me fit le don précieux de son amitié alors qu’elle ignorait encore
que j’étais la fille de… qui connaissait ses parents, que moi-
même j’avais côtoyés lorsque j’étais enfant. D’après ses dires, ces
fantaisistes vivaient une véritable passion qui les incitait à s’entredéchirer,
dans l’unique dessein de se suturer l’un l’autre les plaies du
coeur qu’ils s’infligeaient par de réjouissantes réconciliations. Même
s’ils affabulaient dans la vie quotidienne comme dans leurs écrits, il
est certain que des événements paranormaux bouleversèrent leur
existence.

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Louis Honoré des Finthes, effondré par la maladie de sa femme
qui anéantit son inspiration comme le lierre parvient à la longue à
détruire certaines fondations solides seulement en apparence, opina à
ma démarche en me gratifiant de compliments à faire rougir même
les plus insensibles.

Le lecteur devra faire la part du vrai et du faux dans ce roman
fantastique. Je peux en revanche attester de l’authenticité des correspondances
que j’ai disposées à la fin du roman. Selon moi, elles
donnent suite au récit. Certaines lettres étaient à l’origine des courriels
imprimés ou recopiés minutieusement par leur réceptrice et leur
récepteur. Bien évidemment, j’avais préalablement effectué une sélection
au sein de ce foisonnement de lettres que j’avais numérotées
puis classées selon différents critères.

Certaines personnes dotées d’une sensibilité semblable à la
mienne se plairont à effeuiller l’ensemble de ce récit.

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J’ai bien aimé ce livre. Je recommande de vous le procurer.

Je remercie Céline Mayeur de nous avoir offert cet ouvrage.

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Tout sur mes livres :

https://sites.google.com/site/sitejeanlouisriguetauteur/home

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Jean-Louis RIGUET 03 juin 2015

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Sociétaire de la Société des Gens de Lettres, Membre du Bottin International des Professionnels du Livre et de la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature

Liens :

http://librebonimenteur.net/

https://sites.google.com/site/sitejeanlouisriguetauteur/home

http://jeanlouisriguetecriveur.blogspot.fr/

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