Ce petit trou d’air
au fond de la poche
Richard Taillefer
Un recueil de PoéVie
Les éditions Prem’edit publient ce recueil de poésie, sous le titre Ce petit trou d’air au fond de la poche, du poète Richard Taillefer
.

Richard Taillefer publie Ce petit trou d’air au fond de la poche, aux éditions Prem’edit
.
L’illustration de couverture est de Marc Prialnic (sculpture bois – 60x15x13cm)
PREM’EDIT éditions
98 pages – Mai 2017 – Prix 12 €
ISBN 9 79101 321662
https://www.prem-edit.com/accueil/boutique-ce-petit-trou-d-air-au-fond-de-la-poche/
.

Richard Taillefer
RÉSUMÉ de la quatrième de couverture de Ce petit trou d’air au fond de la poche, de Richard Taillefer
Terre de vent et de soleil, la Provence, my Provença, vit avec lou mistrau. Au départ, c’est toujours la même chose. Ce petit trou d’air au fond de la poche. La page blanche. Les fragments d’une vie en quinconce. On sniffe les flots dorés d’un chaos inéducable. On se raccroche à ce reste de café dans la tasse.
Il y a la peur des mots qui font mal. Peur de ce labyrinthe qui nous engloutit jusqu’à la moelle. Il faut cogner, cogner toujours plus fort pour ingurgiter cette colère carnivore.
L’auteur au fil des pages nous ouvre ses « graffitis du cœur », ses « Poetry Reading On the road ».
Il est toujours si lointain le bruit des autres.
.
Extrait de Ce petit trou d’air au fond de la poche, Richard Taillefer

Le poète Richard Taillefer fume sa pipe de Cogolin
En guise d’extrait, je me contenterai de reproduire la première page qui est une sorte de prologue :
“Terre de vent de soleil, la Provence, my Provença, vit avec lou mistrau, ce grand purificateur qui éveille les couleurs propres à chaque massif. Il nous accompagne en toutes saisons, depuis mon village de Mount-Meyan, de Gémenos à Mazaugues, au plus profond des calanques de Morgiou. Sec et glacial, lou Cantaleso a ses nuances, de parfum, de saveur. Il nous révèle une palette qui va du bleu de la mer au blanc du calcaire, de l’ocre de la terre, jusqu’au mistral noir de Camargue.
Au gré du chemin, du temps qui passe,
il emporte avec lui, la nostalgie des nuages, les âmes des morts, nos faiblesses et nos révoltes. Et il murmure la flamme de nos passions inassouvies, surgit soudain pour embraser le ciel.
Il se multiplie
Pour mieux nous éprouver
Un vent léger s’infiltre sous la porte
Je pense à ceux que j’aime
Qui n’ont plus de visage
Ni de nom.
.

Première de couverture de Ce petit trou d’air au fond de la poche, de Richard Taillefer publié aux éditions Prem’Edit
.
Ce que je pense de :Ce petit trou d’air au fond de la poche
Le titre du livre est une interrogation sauf si l’on sait que Richard Taillefer est un fumeur de pipe, un fumeur de pipes de Cogolin, et qu’il a l’habitude de les stocker dans ses poches, de sorte qu’au bout d’un certain temps un trou se forme. Pour beaucoup, ce serait un drame, mais pour le poète débraillé c’est une aubaine, car de ce trou s’échappent des mots qu’il taraude longtemps pour en faire de la PoéVie.
Ce livre n’échappe pas à la règle. Comme un vigneron qui élève les cépages et les assemble pour en faire une excellente cuvée, l’auteur façonne ses idées avec des mots improbables, du moins dans leur assemblage.
La Provence lui tortille le cerveau, elle transparaît à chaque page.
L’on sent bien qu’elle est importante pour lui, que sans elle le poète ne “PoéVierait” pas ; elle est comme une terre dont le creuset inonde la mémoire pour rejaillir en mots du fond de ses entrailles.
Richard Taillefer articule son propos
dans sept parties comportant chacune neuf chapitres. La composition de chaque chapitre est identique d’un bout à l’autre du recueil. Tout d’abord un ou plusieurs paragraphes en prose poétique, puis un ou plusieurs vers, enfin des vers en italiques. Les titres de chaque chapitre sont évocateurs :
Ne renonce jamais à ton voyage
Là où le vent jamais ne s’apaise
Chemins perdus de nos forêts lointaines
Je veux par-delà le ciel
Le temps qui passe n’efface pas tout
Qui annoncera le retour du printemps
Sentiers escarpés de mon enfance
Chaque évocation est profonde
et nous entraîne, si l’on prend la peine de s’arrêter un peu sur le texte, vers des montagnes de poésie qui nous remuent et parfois nous dérangent. Les textes sont beaux, bien écrits, émouvants, certains font mal comme une colère. L’on sent bien que le poète débraillé sait cogner et cogne quand il le faut. C’est quoi toute cette souffrance intérieure qui vient de loin et qui sort au fil des mots, des pages ? Parfois, une déchirure explose, cela ne dure pas, mais l’explosion a eu lieu.
On ressent tout le travail qu’il y a derrière. On entend le vécu dans ces lignes magiques, ce ne sont pas des remords dont il a sa conscience plein les poches.
Ainsi, l’auteur nous interroge :
“portes et fenêtres closes, tu montres du doigt, cet autre qui pourtant te ressemble“.
Il nous interpelle “ne laisse pas vide, la main qui se tend”
Il nous plonge dans la réflexion
“Près des charniers absurdes
Des squelettes de ce qui fut
Hier encore des hommes
Font taches blanches
Lorsque l’horreur n’a plus de nom
Qui peut encore la décrire ?”.
Et encore :
“Ce grand trou noir inaudible,
Qui contient tout l’univers
Et ton sourire du matin.”
Je pourrai continuer ainsi car des mots, des images, des émotions de PoéVie il y en a à toutes les pages.
.
Le recueil se termine par un émouvant texte sur le père de Richard que je ne résiste pas à reproduire intégralement ci-après.
Mon père
“Si vous le croisez dans les rues du village, aux aguets derrière l’objectif de son “Reflex Canon”, ou assis à la terrasse du Kafé de France, il vous apostrophera d’un “comment ça va chef” avec un large sourire dissimulé sous sa moustache grise. Il est l’un de ces personnages du pays que l’on photographie volontiers pour garder un souvenir d’authenticité. Il a tout du tartarin de Tarascon, lui qui est né par la force des choses dans une pouponnière, à Moreuil, un petit bourg de Picardie. Le temps a buriné son visage, ses yeux ont cette couleur verte des agates de son enfance. Dans son crâne, les idées sont plus sombres qu’une nuit d’été en plein orage et le dévorent jusqu’à la moelle. Il attend son heure, avec cette imperturbable sagesse de celui qui sait et n’attend plus rien. Il est le dernier grand témoin de ce que je fus avant d’être. Le soir, il s’en va retrouver Pépète, la petite chienne qui l’accompagne dans son indécrottable solitude.
Ni l’un ni l’autre ne fermeront les paupières,
De peur de ne pas se réveiller ensemble.
Près de la porte
Je l’ai vu parfois grattant sa tête blanche
.
L’AUTEUR
Richard Taillefer, un poète débraillé.
Né un 21 avril 1951 à Montmeyan, un petit village du haut Var, au pied des gorges du Verdon. 20 premières années à Marseille. Vit actuellement en Seine-et-Marne. Certificat d’étude primaire, un CAP d’ajusteur en poche, un BT en fonderie (moulage à vert).
« On n’échappe pas à la vocation de son nom ».
En 1972, trouve sa voie, pour 30 années à la SNCF comme conducteur de train au dépôt du Charolais situé à Paris. Retraite en 2001.
Quelques activités syndicales et de 1998 à 2014, trois mandats municipaux à la fonction de « maire adjoint délégué à la culture » dans la ville de Savigny-le-Temple en Seine-et-Marne.
1981, création d’une association en poésie et d’une revue « Poésimage » 34 numéros.
En juillet 2014, création avec quelques amis, du festival « Montmeyan en PoéVie »
.
Si vous voulez en savoir plus sur le parcours de Richard Taillefer, suivez ce lien :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Taillefer
https://librebonimenteur.net/2014/10/10/jl-a-lecoute-de-richard-taillefer/
.
Lisez ce recueil, il vous en restera quelque chose !
.

Richard Taillefer poète avec sa pipe de Cogolin
.
Jean-Louis RIGUET 29 mai 2017
Sociétaire de la Société des Gens de Lettres
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Riguet
.
Add Comment
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.