Entretien rencontre avec Nashtir TOGITICHI, alias Christian GHIOTTI, auteur militant, poète, à moins que ce ne soit l’inverse !

 Nashtir Togitichi, auteur militant, est le nom de plume d’un poète engagé, écologiste. Tout d’abord, après l’enseignement, avec une licence scientifique en poche, Christian GHIOTTI est psychologue clinicien en institution. Cependant, il reste silencieux sur des choses inavouables, paraît-il ? Ancien guitariste, il aime marcher dans Paris et surtout rencontrer des gens. Parallèlement, notre ami est un auteur avec une âme militante. Depuis son adolescence, il écrit de la poésie, mais il n’a été publié qu’en 2015. Ainsi, ses vers ont été remarqués par des revues confidentielles ou différents blogues. Néanmoins, son deuxième livre, Heureux les escargots, un recueil de nouvelles, vient de sortir chez Prem’édit. En plus, notons que notre auteur militant n’est pas indifférent à l’écologie, voire à l’action militante, car il a aidé à relancer le journal écologique La gueule ouverte. Et, en attendant une nouvelle publication, il met de l’ordre dans les poèmes qu’il a écrits.

JL à l’écoute de … Aujourd’hui Nashtir Togitichi

Qui êtes-vous, Christian ou Nashtir ? Ghiotti ou Togitichi ?

Un peu perdu dans votre présentation, apportez-moi quelques précisions.

Allons-y ! Christian GHIOTTI pour l’état civil. Nashtir TOGITICHI, anagramme, nom d’auteur.

Psychologue clinicien, je travaille en institution depuis longtemps. Mais j’ai commencé, il y a longtemps par l’enseignement, j’avais fait une licence scientifique. J’ai fait aussi des choses inavouables…

En fait, j’aime tous les arts en général, mais j’aime avant tout marcher dans Paris et rencontrer des gens. Je vois des expositions, occasionnellement. Dans le passé, j’ai fait de la musique, mais j’ai raccroché ma guitare il y a une bonne dizaine d’années. J’ai fait quelques collages aussi, mais ça met un tel désordre dans mon appartement…

Plus de lecteurs que d’admirateurs pour ce poète engagé !

Vos lecteurs, admirateurs, comment les rencontrez-vous ? Laissez donc de côté les admirateurs… En fait, j’ai très peu de lecteurs. J’attends des retours, des ressentis, des analyses éventuellement. De la critique… étayée ! Pour comprendre ce que j’arrive à faire passer. Pour moi, l’écriture, de mon point de vue, c’est tout de même un dispositif pour transmettre de l’émotion. Il y a une adresse au lecteur. C’est pour cela que l’on peut s’attendre à ce que l’auteur cherche à savoir ce qui touche… Ainsi, pas encore de lectures, de conférences. Constatons que je n’ai écrit que deux ouvrages : le premier, en 2015, Si tout se casse la gueule, précédé de Contraintes du temps  est un recueil de poésie, paru chez Edilivre ; le deuxième, les nouvelles de Heureux les escargots.  

Depuis quand écrivez-vous ? Nashtir TOGITICHI, qu’avez-vous déjà écrit ?

Pour sûr, j’écris de la poésie depuis l’adolescence. C’est ainsi que je suis publié sur différents blogues : Recours au poème, Francopolis, Capital des mots… dans une revue confidentielle comme Vocatif. En dernière analyse, je me suis mis à la prose il y a trois ans, suite à un défi qu’avait lancé un auteur que j’aime bien et que j’étais allé chercher pour nous aider à relancer le journal écologique La gueule ouverte. Deux numéros de La gueule ouverte (le retour) sont parus, mais cette diffusion reste confidentielle (1000 exemplaires pour un journal pour le moment annuel…). Comme je vous l’ai dit, je n’ai écrit que deux livres. Mais l’écriture est une autre vie. Au fond, une part de l’auteur est en chaque livre et il interfère, dans l’intime avec un inconnu, le lecteur.

Journal La Gueule Ouverte, écologie sociale Journal La gueule ouverte, première page, dossier écologie sociale, crédit photo Jean-Louis Riguet

Un dernier livre Heureux les escargots

Vous qui êtes un auteur engagé, un poète, vous avez écrit sur les escargots. Pouvez-vous nous en parler de votre dernier livre ?

Heureux les escargots est un recueil de nouvelles. Sans doute, au carrefour de l’onirisme, de la science-fiction et du récit d’apprentissage. Avec la même toile de fond : l’effondrement écologique, l’écocide en cours. Et l’humanité qui creuse sa tombe. Mais tout n’est pas si noir. C’est ainsi que j’ai été très impliqué dans le champ politique, dans l’action militante, j’ai même été candidat à des élections (pour la décroissance…).

Une présentation des escargots sur le site de l’éditeur Où peut-on se procurer vos ouvrages ?

En définitive, mon recueil de nouvelles est présent dans trois librairies à Paris (Publico+ la librairie des anarchistes, près de République, la terrasse de Gutenberg, près de la place d’Aligre et Coiffard, dans un beau quartier comme on dit) et à Nantes (Coiffard). Néanmoins, je continue à faire du dépôt — vente, mais c’est long et je ne pourrai jamais couvrir toute la France. Mais on peut le commander, et là c’est international, sur le site de Prem’édit (paiement sécurisé) ou avec Amazon (attention, c’est un GAFA, je préfère le site de Prem’Édit). Quant à lui, mon recueil de poèmes, paru chez Edilivre, est toujours disponible, il est simple de le commander…

Des conseils sur les livres Nashtir Togitichi ?

Avez-vous une position par rapport aux publications à compte d’éditeur, à compte d’auteur ou à compte participatif ? Aux e-book ?

Pour les e-book, je sais que mes livres sont disponibles (et bien moins chers) sur Kindle. Cela dit, je ne lis pas sur e-book, je suis attaché à la version matérielle, à la version papier. Mais je n’ai aucune position vous savez sur les publications, à compte d’éditeur ou d’auteur… les gens qui écrivent font comme ils le peuvent. Quant à Edilivre, mon premier éditeur, cela devient vite du compte d’auteur si vous accompagnez la diffusion, ce que je n’ai pas fait du tout, car ils font payer très cher leurs services et il n’y a pas de « retour sur investissement ». C’est une grosse usine, quoi ! En conséquence, je ne leur ai rien acheté, mais je n’ai pas vendu mon recueil non plus. C’était mon premier livre et j’en garde un…

Un conseil le plus important, pas forcément pour les livres ? Ne jamais renoncer. Certes, c’est une façon de se compliquer la vie, si vous voulez, que d’écrire et s’occuper de ses livres. Mais aussi, une façon d’être plus présent au monde, peut-être. Je ne sais pas. En revanche, je ne me sens pas du tout en position de donner des conseils ! Je débute, vous savez. Que préférez-vous écrire ou lire ? Compte tenu de votre engagement écologique, un poète auteur militant, vos lectures sont-elles monosujet ? À la fin, je suis un lecteur très éclectique, mais je ne peux pas tout lire. Communiqué de presse Heureux les escargots

Des petits secrets d’auteur engagé, d’auteur poète, poète écologiste ?

Comment écrivez-vous ? 

Le matin, la nuit. Au réveil, les idées sont plus claires. Quand je m’endors mes défenses se relâchent l’écriture prend une tonalité différente. Cependant, j’écris dans la journée un peu n’importe où. Je me corrige beaucoup : ça me prend du temps. Heureusement, j’avais commencé par l’écriture automatique…

Où puisez-vous votre inspiration ?

Raymond Abellio écrivait dans Les yeux d’Ezéchiel sont ouverts : « le plus grand malheur de la vie est de ne pas savoir dilater assez le temps aux instants essentiels pour l’abolir ». Mon plus grand… problème, dirais-je, est le temps. Du reste, j’étais un guitariste arythmique. Ce qui m’avait posé des problèmes, mais c’est une tout autre histoire.

Finalement, mes personnages sont imaginaires, mais ils s’inspirent de personnes réelles. C’est très banal tout ça.

Des références, vos références, les références de Nashtir Togitichi

Citez-nous vos auteurs préférés ?

Dans le désordre (et j’en oublie) : Henri Michaux, Philippe Soupault, Louis Guilloux, Jean-Claude Pirotte, André Dhôtel, Jean Follain, André Breton, Albert Camus, Céline (pour quelques pages) Hermann Hesse… et aussi d’autres comme Michel Jeury, Gérard Klein, Jean-Pierre Andrevon… quelques essayistes aussi comme Bertrand Méheust, Vincent Mignerot, Pablo Servigne…

Que lisez-vous en ce moment ?

Pour sûr, le dernier livre de l’excellent Philippe Bihouix, un ingénieur génial : le bonheur était pour demain. Dans le même temps, toujours, de la poésie, surtout dans le RER en allant au boulot : Pirotte, Follain et… Mallarmé pour ne rien comprendre,  mais pour la technique et la construction !

Pour trouver le bonheur, avez-vous des projets, Nashtir ? Travaillez-vous sur de nouveaux projets ? Entre autres, des nouvelles… et je mets de l’ordre dans des poèmes, j’écris un second (pas sûr du tout qu’il y en ait un troisième ! j’ai 60 ans, vous savez) recueil : Chroniques de l’antépénultième. Avez-vous des dates d’événements à venir ? C’est ainsi que je vais essayer de faire au moins un événement pour Heureux les escargots à l’automne prochain. Où peut-on suivre vos actualités ? Sur Facebook… Nashtir Togitichi  et ma page, Heureux les escargots. Bien sûr, ce n’est pas très écologiste tout cela, je sais… oh, les dissonances cognitives ! ————- Entretien de Nashtir Togitichi réalisé le 15 juin 2019 par librebonimenteur.net.  Je remercie sincèrement Nashtir Togitichi d’avoir eu l’amitié de se livrer à ce jeu des questions-réponses. © Jean-Louis RIGUET 24 juin 2019, Sociétaire de la Société des Gens de Lettres

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Parution : L’Automne 1870 en Beauce – Des familles en souffranceDECOUVRIR ICI