JL à l’écoute de… Aujourd’hui Audrey MARTY

Audrey Marty est une passionnée d’art, de cinéma, d’histoire et de littérature depuis toujours, elle a suivi un cursus universitaire pluridisciplinaire. Diplômée d’Arts du spectacle, de Montage vidéo, d’Histoire de l’Art et d’Archives, elle a cherché durant longtemps un sujet de livre à écrire, jusqu’à ce qu’elle fasse une rencontre. Celle d’une figure féminine historique, pour laquelle elle s’est prise de passion. Jane Dieulafoy, c’est son nom, l’a inspiré pour son premier ouvrage, “Le destin fabuleux de Jane Dieulafoy“, de Toulouse à Persépolis, l’aventure au féminin. Il s’agit d’un récit biographique qui est paru en 2020, chez le Papillon rouge éditeur.

Que faisiez-vous avant d’écrire ou parallèlement à l’écriture ?
Après mes études, je me suis lancée dans l’auto-entrepreneuriat, j’ai travaillé en tant que monteuse vidéo et cadreuse, dans ma propre structure, jusqu’à ce que la pandémie de COVID me pousse à changer de métier pour devenir écrivain.

Quelle est votre passion ?
Je suis quelqu’un de passionnée et j’aime beaucoup de choses avec passion. Férue d’art, je cours les expositions. J’apprécie également le patrimoine régional et national, j’aime parcourir la France et visiter les lieux chargés d’Histoire. Et par-dessus tout mon métier d’auteure me passionne !

Qu’attendez-vous de vos lecteurs, admirateurs ? Comment vous faites-vous connaître ? Comment allez-vous à leur rencontre ?
Lorsque je travaille sur un sujet de livre, je me demande toujours ce que mes écrits apporteront à mes lecteurs. J’aime l’idée d’être dans la transmission et de permettre aux lecteurs d’apprendre des choses. J’espère aussi éveiller leur curiosité en leur faisant découvrir des sujets assez inédits. Pour atteindre une plus large notoriété, je participe à de nombreux salons du livre dans ma région natale l’Occitanie. Ces moments de rencontres sont également des instants d’échanges forts enrichissants.

Faites-vous des rencontres, des lectures ou des conférences sur vos ouvrages ?
Les sujets de mes livres se prêtent beaucoup aux conférences, que j’anime très souvent dans des médiathèques, ou auprès d’associations sociaux culturelles.

Depuis quand écrivez-vous ? Qu’avez-vous déjà écrit ?
J’ai toujours su bien m’exprimer à l’écrit et j’ai toujours été encouragée dans cette voie par mes professeurs de Français. Ce qui m’a amené, durant ma jeunesse, à participer à de nombreux concours de poésie.
J’ai recommencé à écrire plus assidûment en 2013, où je me suis lancée sur les pas de Jane Dieulafoy, l’héroïne de mon premier livre. « Le destin fabuleux de Jane Dieulafoy » est sorti en 2020. Le lancement en librairie a été compliqué, car nous étions en pleine pandémie de COVID.
Ce récit historique sur lequel j’ai travaillé pendant près de 5 ans, relate la vie fabuleuse de la première archéologue française. Tour à tour, aventurière, grande voyageuse, conférencière, écrivaine, journaliste et photographe, elle fut de tous les combats. Elle a participé à la guerre de 1870 et à la Première Guerre mondiale, où elle a trouvé la mort en 1916. J’ai remonté le fil de sa destinée jusqu’au Louvre et à l’Institut de France à Paris, où sont conservées ses archives personnelles.
Un travail de longue haleine récompensé du Prix littéraire du Lions Club du Sud 2021.
À sa sortie, je me suis promis de publier un livre chaque année et j’ai réussi mon pari !
Après ce premier ouvrage, mon éditeur le Papillon rouge m’a commandé deux livres d’art : « Le grand Toulouse et ses peintres », paru en 2021 et « Peintres et couleurs d’Occitanie », paru en 2022.
La publication de ces deux tomes m’a demandé un long travail de recherches iconographique. J’ai d’ailleurs reçu le Prix Coup de cœur 2022 au XVIe Salon du livre de Toulouse pour « Le grand Toulouse et ses peintres. » Ces beaux livres rendent hommage aux peintres figuratifs qui ont su sublimer la ville rose et les paysages de l’Occitanie sur leurs chevalets.

Quel est votre dernier livre ? Pouvez-vous nous en parler ?
Mon quatrième livre « Nouma Hawa, reine des fauves, la véritable histoire de la première dompteuse du monde », est un récit biographique qui retrace le parcours de vie atypique d’une lingère ardéchoise, qui deviendra la dompteuse de lions la plus populaire de la Belle Époque. C’est la deuxième biographie que je publie. Comme la précédente, elle est également dédiée à une femme tombée dans les oubliettes de l’Histoire. Réhabiliter ces figures féminines me permet de participer au combat de l’égalité homme femme. C’est une mission de mémoire que je me suis engagée à suivre et que je défends avec beaucoup d’enthousiasme et de conviction. Le temps est venu de sortir les femmes de l’ombre des grands hommes et leur offrir une plus grande visibilité.

Où peut-on se procurer vos ouvrages ?
Directement sur le site internet de mon éditeur – Le Papillon Rouge Éditeur et dans toutes les librairies de l’Hexagone.

Quelle est votre position par rapport aux différentes publications existant à ce jour ?
Je n’ai pas vraiment d’avis sur le sujet, chaque auteur étant libre de faire ce qu’il veut.
Je ne me suis jamais posé la question de l’autoédition. Le projet de mon premier livre me tenait tellement à cœur que je souhaitais impérativement passer par la voie de l’édition classique.
Je dois reconnaître que trouver un éditeur n’a pas été chose aisée. Je me suis acharnée pendant deux ans à envoyer par la Poste, une trentaine de manuscrits, dont l’impression m’a coûté assez cher. C’est un choix que je ne le regrette pas. Je suis parvenue à vendre 700 exemplaires de mon premier ouvrage « Le destin fabuleux de Jane Dieulafoy », la première année de sa parution, alors qu’il est sorti pendant le COVID. De ce que je sais de l’autoédition, si l’on n’a pas un réseau solide, c’est très difficile de se faire connaître et d’avoir une bonne visibilité. Je connais des auteurs indépendants qui réussissent à vendre péniblement 100 exemplaires en une année.
Je ne sais pas s’il existe une recette miracle pour garantir le succès d’un livre, en revanche, je sais que l’écriture d’un livre demande beaucoup de travail. Le métier d’auteur est un métier passion et comme toutes les passions, il ne remplit pas forcément notre frigo, mais nourrit notre âme ! Je m’en accommode pour le moment.

Quel est le conseil le plus important que vous ayez reçu ? Pas forcément pour les livres ?
Sans parler vraiment de conseils, je me répète souvent des phrases clés qui sont pour moi des sortes de mantras que mon père me disait souvent comme : aides toi le ciel t’aidera, n’attends rien des autres, attends tout de toi. Cela me sert dans mon travail d’écrivain et dans la vie de tous les jours. Il faut apprendre à se faire confiance.

Quel conseil donneriez-vous aux amateurs d’écriture ?
De trouver un bon sujet et de se laisser porter par leur imagination. Et si ensuite ils envisagent une publication, il faut qu’ils se fixent des objectifs et des deadlines, sinon, ils se laisseront submerger par le quotidien et leur projet de livre finira au fond du tiroir des bonnes idées jamais réalisées.

Que préférez-vous écrire ou lire ?
Les deux me procurent beaucoup de satisfaction. J’ai besoin de lire pour nourrir mon imaginaire et entretenir une certaine gymnastique cérébrale. Lorsque j’ai trouvé un sujet d’écriture, il vampirise mon esprit, il devient alors essentiel pour moi d’écrire si je veux pouvoir dormir tranquille et ne pas devenir insupportable pour mes proches !

Comment écrivez-vous ?
J’écris essentiellement sur mon clavier d’ordinateur. Je me fais des dossiers pour chaque livre et des sous-dossiers très variés dans lesquels je puisse mon inspiration. Lorsque je suis bloquée par une phrase, je préfère passer à autre chose ou je prends un papier et un stylo et la phrase se construit plus facilement. Je reviens alors à mon ordinateur.

Où puisez-vous votre inspiration ? Avez-vous eu, en vue d’écriture, des commandes d’ouvrages ?
J’écris des livres historiques, je puise donc les sujets de mes ouvrages dans les livres d’histoire. Quand je me prends de passion pour un sujet, j’effectue des recherches à la bibliothèque et sur les sites d’archives en ligne. Mon troisième et mon quatrième livre « Le grand Toulouse et ses peintres » parus en 2021 et « Peintres et couleurs d’Occitanie » paru en 2022 sont des commandes de mon éditeur le Papillon rouge. Je n’ai donc pas eu besoin de faire de choix de sujets.

Comment construisez-vous vos intrigues, vos personnages ? Vos personnages sont-ils toujours imaginaires ?
Je n’ai pas encore publié de roman, même si je suis en train de terminer le manuscrit d’un roman historique. Comme pour le reste de mon travail, je puise la matière première dans les faits historiques que j’essaye d’assembler selon ce que je souhaite mettre en lumière.
J’ai une grande culture cinématographique et de solides connaissances des arts visuels, ce qui influence aussi ma façon d’écrire et de mettre en scène mes récits. Selon l’époque historique choisie, je lis des ouvrages fictifs ou des livres encyclopédiques en rapport avec le sujet.

Quels sont vos auteurs préférés ?
Dans ma jeunesse, je lisais beaucoup de romans d’aventures et de romans policiers. Cela reste mes deux types de lectures favorites, même si on peut y ajouter la biographie.
Sans ordre de préférence, je citerai Honoré de Balzac, Guy de Maupassant, Nicolas Gogol, Jules Verne, Italo Calvino, Humberto Ecco, Robert Louis Stevenson, Pierre Loti, Agatha Christie, Vita Sackville West, Virginia Wolf, Daphnée du Maurier, Ella Maillart, Oscar Wilde, Conan Doyle, Paolo Coelho, Bernard Werber, Camilla Lackberg, Maxime Chattam.

Que lisez-vous en ce moment ?
J’achève la lecture d’un livre emprunté à la bibliothèque, « La brodeuse de Winchester » de Tracy Chevalier.

Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?
Comme je l’ai évoqué précédemment, je travaille à l’écriture d’un roman historique.
C’est un projet sur lequel je planche depuis une année et que j’espère achever dans les prochains mois. La trame principale du récit s’appuie sur le transport de la statue de la Liberté vers les États-Unis. Une fois encore, j’ai choisi la Belle Époque comme toile de fond à mon récit. Une période historique qui me plaît beaucoup. Une fois n’est pas coutume, après deux biographies consacrées à des femmes, le personnage principal de ce futur ouvrage est une femme.

Avez-vous des dates d’événements à venir ?
Mon quatrième ouvrage « Nouma Hawa reine des fauves » sort le 7 novembre prochain aux Éditions Métropolis, une maison d’édition suisse qui a reçu le Prix Goncourt de la Nouvelle en 2021. Gageons que cela me porte chance. En tout cas je suis ravie d’ouvrir mon lectorat à la Suisse. Je me languis de faire la promotion chez nos voisins helvétiques.

Où peut-on suivre vos actualités ? Vos parutions ?
Tout est visible sur mon site internet, Audrey-Marty |auteure et biographe, mais aussi sur Instagram AudreyMartyAuteure (@audreymartyauteure) et Facebook.
Le 4 octobre 2023.
Audrey Marty

Extrait du récit biographique Nouma Hawa, reine des fauves, la véritable histoire de la première dompteuse du monde, d’Audrey Marty, aux Éditions Métropolis.

Il est certain que Nouma Hawa aime le danger, c’est même là son fonds de commerce. Il faut dire que face à la concurrence masculine, elle se doit de se montrer audacieuse. Quitte à s’étendre, devant un public frémissant de crainte, sur les flancs d’une lionne, ou à lui ouvrir la gueule, découvrant les dents acérées d’une puissante mâchoire.
« C’est un étonnant et charmant spectacle qu’une représentation de Nouma Hawa », écrit un journaliste dans Le Républicain de la Loire et de la Haute-Loire. Elle débute souvent ses numéros par une présentation attendrissante : d’adorables petits lionceaux. D’un pas mal assuré, ces bébés fauves franchissent la porte de la cage. Ils se grimpent dessus et simulent les combats des adultes en se mâchouillant les oreilles. Le spectacle se poursuit par des exercices beaucoup plus impressionnants.
Son travail de dressage commence par la lionne dominante qui, précise le journal ligérien, « n’a pas l’air de professer une vive amitié pour sa dompteuse, si l’on en juge par ses sourds grognements et par l’ouverture d’une mâchoire garnie de crocs ». Le public, ajoute le journaliste, frémit pour « les bras blancs et sculpturaux qui soutiennent, l’un un fouet de commandement, l’autre des cerceaux au travers desquels la lionne passe dans un bond comme un simple chat, tout en manifestant la plus désagréable humeur ».
C’est un grand soulagement pour les spectateurs, conclut le journaliste, de voir « Nouma Hawa quitter sa sauvage pensionnaire et se diriger vers les caisses aux serpents ». En effet, la dompteuse se livre ensuite à un numéro de charmeuse de serpents, celui par lequel elle a d’ailleurs débuté sa carrière. Le clou du spectacle est une danse qu’elle effectue avec ses glaçants compagnons au milieu des fauves. Elle la termine avec un python en véritable couronnement : « Un long et superbe reptile, par son enroulement autour de la tête, faisait à la dompteuse le plus étrange et le plus diabolique des diadèmes. »
Maîtresse du suspens, Nouma Hawa fait frissonner l’assistance en distillant de l’adrénaline à petite dose. Toutes ses représentations attirent un public ému, qui ressort enchanté de chacune de ses prestations. Ce n’est pas une cravache mais une baguette magique qu’elle semble agiter devant ses fauves.

Un grand merci à Audrey Marty pour avoir accepté de répondre aux questions. Propos recueillis par Jean-Louis RIGUET pour librebonimenteur.net.
© 10 octobre 2023 – Jean-Louis RIGUET, Sociétaire de la Société des Gens de Lettres

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