JL à l’écoute de … Aujourd’hui, Annette Lellouche

Annette Lellouche est une élève précoce qui a fait des études classiques (latines jusqu’au Bac à 16 ans). Elle a dû quitter le pays où elle est née (la Tunisie) et fut mise au travail tout aussitôt. Autodidacte, elle a pris des cours par correspondance pour avancer. Et elle a eu l’immense chance de rencontrer un homme très humain, un grand patron qui a cru en elle (il l’avait comparé à un jukebox, il suffit de glisser une pièce et tout de suite la musique fuse, disait-il). Il lui a tout appris et principalement  « La rigueur du travail bien fait ».
De petite employée aux écritures, elle est passée à femme d’affaires… Et elle peut humblement dire que c’est un très beau parcours dont elle est fière. Entre temps, elle s’est mariée à l’âge de 19 ans et est devenue mère de deux fils et de quatre petits-enfants.

Annette Lellouche- Ecrivain

Que faisiez-vous avant d’écrire ou parallèlement à l’écriture ?

J’ai évolué dans le monde du travail, quand a sonné l’heure de la retraite à 60 ans. Je suis passée de la région parisienne à la plus belle région au monde : Le Var et plus particulièrement Saint Raphaël. Saint Raphaël m’a faite auteure pour l’amour des mots et des rimes, peintre pour mon plaisir…

Qu’aimez-vous ou pratiquez-vous un autre art ?

Ma passion première est la lecture. Je dévore sans modération autant de livres qu’il m’est possible d’en lire. Ma deuxième passion qui en train de supplanter la première, c’est l’écriture. Une rencontre due au hasard mais il n’y a pas de hasard, que des rencontres, m’a conduite dans un atelier d’écriture, puis une école d’écrivain à St Raphaël. Le déclic s’est produit inconsciemment. J’ai eu envie de réaliser mes premières de couverture et j’ai approché la peinture. Je n’ai jamais voulu vendre l’un de mes tableaux alors que dédicacer mes livres reste ma plus grande joie. J’aime le cinéma et la musique.

Comment vous faites-vous connaître ? Comment allez-vous à leur rencontre ?

Comme tout auteur, j’espère être lue, comprise, admirée bien sûr ! Il faut du temps et de la persévérance pour avoir un réseau de lecteurs, mais il le faut, cela permet d’avancer. Il faut avoir un site et un blog pour que chaque futur lecteur puisse entrer dans mon monde et connaître ma bibliographie d’un clic. Mais c’est insuffisant. Il faut aller « chercher » les lecteurs, aller dédicacer, et une fois en dédicace laisser parler sa passion ; nul n’est mieux placé que l’auteur pour présenter ses livres. Toutefois en étant autoéditée, c’est difficile, mais pas impossible de trouver des salons du livre, des librairies qui nous offrent un espace. Il faut être sérieux, ponctuel et autant que possible avoir des beaux romans, de belles couvertures. En un mot « tenir la route ».

Faites-vous des rencontres, des lectures ou des conférences sur vos ouvrages ?

J’en ai fait. Comme j’ai des livres pour enfants (Premières lectures) je suis allée dans les écoles. C’était magnifique de voir tous ces enfants qui m’écoutaient, qui répondaient à mes questions et qui, à 16 heures lorsque les parents venaient les chercher, se précipitaient pour acheter ma série des « Gracieuse et Panache ». Mon roman « Lettre à pépé Charles » a été travaillé toute une année dans une classe de 3ème au collège B. Albrecht à Ste Maxime. En fin d’année je faisais la connaissance des collégiens pour une matinée pédagogique et le soir j’étais invitée à leur fête de fin d’année. J’ai également animé des ateliers d’écriture… Puis j’ai arrêté. Ça prend beaucoup de temps et d’énergie, mais cela reste d’excellents souvenirs, une expérience à vivre.

Depuis quand écrivez-vous ?

Je ne vous dirai pas que j’écris depuis toujours. Je faisais la classe à l’âge de 9 ans dans mon quartier d’enfants de parents analphabètes. J’ai même servi d’écrivain public sans même en avoir conscience. J’écrivais ci-dessus que j’étais une élève précoce, je m’ennuyais en classe et je composais en cachette des poésies que je déchirais avant de rentrer à la maison. Ah que je les regrette ces poésies… En revanche, à présent, j’essaie d’en glisser dans tous mes romans.

J’écris depuis le jour où j’ai intégré l’école des écrivains à St Raphaël en 2009. Ce fut un déclic, douloureux au départ car j’ai subi un harcèlement, mais envie fulgurante qui ne m’a jamais quittée. J’ai commencé par un recueil de nouvelles que je viens de rééditer en intégrant six poésies, rime et prose. A suivi un récit témoignage relatant le harcèlement dont j’ai fait l’objet à l’école d’écrivains. Aujourd’hui j’ai publié douze romans adultes et enfants confondus. J’ai également rédigé la biographie d’une lectrice qui a reçu un très bel accueil et beaucoup d’éloges.

Pouvez-vous nous parler de votre dernier livre ?

Le livre qui me tient le plus à cœur est « La Miraculée » où je raconte, avec beaucoup d’humour malgré le sujet grave, au mot près ma chute dans mon escalier, ma reconstruction en me battant seule envers et contre tous. Mon livre est dans la bibliothèque de plusieurs hôpitaux grâce à mes lectrices, bien souvent des infirmières ou des personnes accidentées de la vie comme moi. J’ai reçu de très nombreux remerciements pour le message d’espoir que je fais passer dans ce roman. 
Le recueil de nouvelles et poésies « Voulez-vous danser ? » raconte l’histoire de femmes malmenées par la vie, qui se prennent en main pour rebondir. Les hommes y ont aussi leur place. La plupart des nouvelles sont des fragments de vie vécus et qui m’ont été racontés..

Où peut-on se procurer vos ouvrages ?

Étant autoéditée, je gère toute seule mes livres de A à Z, de l’écriture à l’impression et à la vente. Un sacré boulot à temps plein, mais j’aime ça. Donc, on peut les commander via mon site http://a5editions.fr, paiement par chèque ou virement ou PayPal, et aussi à La Fnac.com, Cultura et Leclerc de ma région.

Quelle est votre position par rapport aux publications à compte d’éditeur, à compte d’auteur ou à compte participatif ? Aux e-book ?

Le compte d’éditeur (le vrai) c’est l’idéal, mais il faut être sacrément introduite, avoir une chance inouïe pour qu’on choisisse de lire mon livre dans la pile énorme de bouquins reçus chaque jour. Mon premier recueil de nouvelles à compte d’éditeur (le faux), ne m’a jamais rapporté le moindre centime, un contrat que j’ai signé trop contente… mais après pas de vente ? Pas de pub ? Et pas de rémunération ! J’ai tout de suite arrêté, ct j’ai choisi l’autoédition. C’est un choix difficile à faire mais si on veut gagner du temps, voir ses livres dans les mains de ses lecteurs, écrire à son rythme et choisir ses thèmes de prédilection, c’est le chemin le plus court. Facile ? Oh non ! Encore une fois, c’est mon choix. À refaire je referai tout pareil.

À compte d’auteur, il n’en est pas question ! Payer pour le travail fourni c’est se faire exploiter. Surtout qu’aujourd’hui il y suffisamment de filières pour s’en sortir, sur les réseaux sociaux il y a des groupes d’entraides, de relecture…

À compte participatif non plus ! Qui se dit éditeur, doit se donner les moyens de publier les livres qu’ils ont sélectionnés après lecture…

Les e-book, je ne connais pas du tout. Je ne sais pas faire et je ne fais pas.

Quel est le conseil le plus important que-vous-ayez reçu ?

La rigueur du travail bien fait. Même si la perfection n’est pas de ce monde, se donner à fond pour ne pas décevoir. Et cela vaut pour mes livres comme pour tous les chemins de la vie.

Que préférez-vous écrire ou lire ?

Je lis de tout mais de préférence des histoires de vie, des romances, des essais et des poésies.
Je préfère écrire pour les ados et les enfants (contes illustrés par mes soins) ainsi que des sagas. J’ai écrit une saga provençale et une saga familiale entre autres.

Comment écrivez-vous ?

Je n’ai aucune règle ni stratégie d’écriture. J’écris quand ça me vient et là je ne sais plus m’arrêter, parfois tôt le matin en musique ou tard le soir dans le silence, surtout pour me relire.

Où puisez-vous votre inspiration ?

L’inspiration me vient des histoires que me racontent mes lectrices, où je mêle du vécu, c’est  seulement en me relisant que je m’en rends compte, sur les réseaux sociaux suite à une discussion, dans les journaux télévisés… Tout est source d’inspiration… Je n’ai jamais eu de commandes d’ouvrages, mais j’ai réalisé la biographie d’une lectrice et dans 15 jours j’en réalise une deuxième d’une personne rencontrée en dédicace.

Comment construisez-vous vos intrigues, vos personnages ? Vos personnages sont-ils toujours imaginaires ?

Quand je commence à écrire, je ne sais ni ce que je vais raconter, ni de quel genre va être le récit. J’avance à l’aveugle, je me dédouble. Les personnages s’imposent d’eux-mêmes et sont mes guides. Nonobstant, il m’arrive tout simplement de partir d’une citation… Mes personnages existent, mais vu que je change les prénoms et les lieux, ce sont de nouveaux personnages sortis de mon imagination… On peut dire ça comme ça !

Quel conseil donneriez-vous aux amateurs d’écriture ?

D’être constant en écriture sans être pressé de terminer, mais en même temps de savoir dire STOP mon livre est fini et on passe à la relecture, impératif de se relire et de SE FAIRE relire par plusieurs personnes. Moi ce sont mes amies qui s’en chargent.

Quels sont vos auteurs préférés ?

Beaucoup de premiers romans. Je relis Romain Gary, Harlen Coben, Erich Maria Remarque, des classiques Flaubert, Baudelaire, Blaise Pascal et beaucoup d’autres, je lis beaucoup et la liste serait trop longue.

Que lisez-vous en ce moment ?

Primo Levi « Si c’est un homme » (livre trouvé en brocante en vacances en Corse).

Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?

Oui. J’écris une grande saga familiale. Commencée à mes tous débuts, je la reprends, le moment est venu.

Avez-vous des dates d’événements à venir ?

Le 16/10/21, je serai au Salon du livre à Saint Laurent du Var.

Le 23/10/21, dédicace à l’Espace Culturel  du Centre Leclerc à Brignoles.

Le 27/10/21, dédicace à l’Espace Culturel de l’Hyper U de St Maximin la Ste Baume.

Les 6 et7/11, salon du livre à Sainte Maxime organisé par le Lions Club.

D’autres dates sont à confirmer pour Noël.

Où peut-on suivre vos actualités ?

Mon site : http://a5editions.fr
Mes blogs : Ninannet’s Blog (sur WordPress)

Annette Lellouche
Le 12 octobre 2021

Je remercie sincèrement Annette Lellouche d’avoir eu l’amitié de se livrer à ce jeu des questions-réponses.

© Jean-Louis RIGUET le 22 octobre 2021
Sociétaire de la Société des Gens de Lettres

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