Virginie MAGNIER-PAVÉ est une auteure discrète dont les ouvrages se font attendre. Auparavant, elle publiait sous un pseudonyme YvesVi. Désormais, elle utilise son nom. Pour qui la connaît, l’écriture lui est une bouée de sauvetage qui lui permet de s’évader des soucis quotidiens. Elle a commencé à écrire à l’âge de ses vingt-et-un printemps, pour exorciser le drame familial qu’elle venait de vivre. La thérapie a fonctionné, semble-t-il, puisque elle en est à écrire son troisième livre, après « Bonnes ou mauvaises nouvelles ? » et « Le murmure de l’enfer ».

Cette fois-ci, Virginie MAGNIER-PAVÉ nous gratifie d’un recueil de poésie « AMPHIBOLIE ». J’ai cherché la signification de ce mot et j’ai pu constater qu’il correspond bien à ce qu’a voulu réaliser l’auteure. Wikipédia en donne la définition suivante : « L’amphibologie, du grec amphibolia, est, en logique, une construction grammaticale qui permet à une phrase d’avoir deux sens différents et qui peut conduire à un raisonnement fallacieux. » Wikipédia.

AMPHIBOLIE -Recueil de poésie

ISBN 978-2-38268-197-0
45 pages –
Prix : 7,00 €

D’ailleurs, la quatrième de couverture nous renseigne sur ce qu’a voulu l’auteure : L’écriture comme bouée de sauvetage, c’est bien ce qui a poussé l’auteure à prendre la plume alors qu’un drame familial bouleversait sa vie l’année de ses 21 ans.
Ciseler les phrases, faire preuve de concision, de précision, le tout en provoquant les plus vives émotions : défi relevé dans ce recueil de poésie.

Amphibolie c’est avant tout la confrontation d’une réalité parfois crue, de l’imaginaire et de la sensibilité.

Paul Ghézi a écrit la préface suivante :
Vous avez choisi de visiter ce recueil poétique de Virginie Magnier Pavé et vous avez bien fait. Vous allez pénétrer dans un univers sombre où règnent des chiroptères, des corbeaux et autres créatures réelles ou imaginaires qui peuvent susciter la peur, l’angoisse, le spleen. Un spleen qui s’apparente à celui de notre poète des Fleurs du mal. Toutefois, Virginie sait si bien édulcorer son monde par la magie des mots, des vers, de la poésie que le Beau finit par effacer la noirceur existentielle.
Elle a puisé dans la boue et en a fait de l’or.
Paul Ghézi est un professeur à la retraite qui a écrit un essai sur Georges Brassens, lui aussi passionné de poésie amoureux des chansons de du célèbre Georges. Son essai, intitulé « Georges Brassens et l’amour », a été publié aux éditions Presses Universitaires de Bordeaux. Il a publié également « La femme dans l’œuvre de Georges Brassens ».

Ce que je pense de AMPHIBOLIE, Virginie Magnier Pavé

Dans ce recueil, l’auteure nous offre une quarantaine de poésies rimées sur différents thèmes. Comme pour tout travail, le lecteur a son sens critique qui est plus ou moins touché. Le mien a fondu pour beaucoup de textes.
Il faut dire que Virginie passe facilement d’un clown culbuto qui se prend pour une marionnette hideuse et désarticulée à un pantin laid à son tour bousculé. Le caméléon n’est pas loin et s’offre un carrousel auprès d’un chiroptère qui frôle ses cheveux.
Plus tragique, la poétesse évoque le féminicide, cet acte abominable de sa perversité, un acte ultime de cruel homicide, en dénonçant l’auteur d’un féminicide comme un lâche. Elle parle de la constellation des cons avides de charognes qui donnent un spectacle pitoyable de la ronde des cons.
Le silence des étoiles a laissé libre cours à l‘encrier avant de se réfugier comme un ermite loin des corbeaux tandis que les tambours cognent fort dans sa tête. L’auteure devient exilée, mais sa liberté est surveillée. De porcelaine, elle devient poupée de chiffon, chose fragile. Mais puisque rien n’est vrai, même le rêve pourpre, le sale temps sévit jusqu’au sarcophage. Malgré le sémaphore, la tête est sous l’eau, alors que le grand albatros aux ailes plombées planté sur son quai la laisse traverser comme des elfes et des fées des forêts de son île, sans jamais faire du mal.

J’ai beaucoup aimé ce recueil et ne peux que vous le recommander. Jugez-en vous-même, c’est encore la meilleure façon de l’apprécier. Et comme je le recommande régulièrement, il faut lire chaque jour au moins un poème pour être en forme, au moins psychiquement.

LISEZ CE RECUEIL, IL VOUS EN RESTERA QUELQUE CHOSE !

Quelques extraits de AMPHIBOLIE, Virginie MAGNIER PAVÉ

Gargouille

Tu t’accroches, crispée, à mon corps,
Sentinelle parfois protectrice,
Sentinelle souvent destructrice,
Tu enfermes, lucide, ce que tu adores.

Réceptacle coutumier de mes larmes,
Honore et déteste mes charmes.
Yeux gardiens d’un soi-disant trésor
Enfoui dans l’obscurité d’un coffre-fort.

Gueule angélique, visage polymorphe,
Me porte sur son dos comme une étoffe.
Animal blessé que je ne peux soigner,
Ta souffrance je ne peux plus partager.

La constellation des cons

J’ai envoyé, bien loin, dans un autre univers
Ceux près de moi, vicieux, toxiques et pervers.
Tous ont rejoint dans mon imaginaire
Cet endroit loin de ma planète Terre.

Femmes et hommes avides de charognes
Se sont retrouvés dans cette constellation
Où ne brillent que des êtres sans vergogne ;
Spectacle pitoyable de la ronde des cons.

Épinglés sur la toile couleur nuit de cette galaxie,
Repos de mes neurones et de mon cœur, je les oublie.
Coincés dans une nébuleuse faite de poussière de suie,
Ils n’atterriront pus jamais dans ma vie.

Liberté surveillée

Tu m’encercles et me serres
De tes bras forts, sincères.
Tu souffles à tous les vents
Pour moi tes sentiments.

Sur la peau nue de mon cou,
Caresses et baisers doux.
Prisonnière d’un amour fou ;
Des craintes d’un jaloux.

Geôlier, entends mon supplice.
Ouvre la porte libératrice !
Cesse jour après jour de m’étouffer
Ou dans un linceul je vais me réfugier.

Vivre pour de vrai ; savoir encore rêver !
Bol d’air, respirer, jamais plus enfermée.

L’auteure : Virginie MAGNIER PAVÉ

Crédit photo Jean –Luc Bouland


Virginie Magnier Pavé est une jeune femme plein de talents. Après notamment un roman policier stressant Le murmure de l’enfer elle commet un recueil de poésie. Elle ne laisse pas transparaître grand-chose, si ce n’est qu’elle est chargée d’études au sein d’une collectivité territoriale et qu’elle aime la musique, le cinéma et le théâtre.
Elle avait accepté de répondre à des questions il y a quelques années !
Je l’invite à renouveler l’expérience si elle le souhaite.

© 15 mai 2023 – Jean-Louis RIGUET, Sociétaire de la Société des Gens de Lettres.

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