JL à l’écoute de… Aujourd’hui, Alex Nicol
Alex Nicol était instituteur, professeur certifié d’anglais, chef d’établissement en collège, directeur d’alliance française en Inde, Directeur de centre culturel en Arabie saoudite.
Il est devenu écrivain. Il a commencé l’écriture en 2006 ; c’était pour lui un moyen de se sortir la tête du guidon quand il dirigeait un collège.
Alex Nicol s’est livré au jeu de question-réponse.

Quelle est votre passion ?
Ce fut longtemps la plongée sous-marine ; c’est actuellement la cornemuse au sein d’un pipe band.
Qu’attendez-vous de vos lecteurs, admirateurs ? Comment allez-vous à leur rencontre ?
Je crois donner à mes lecteurs le plaisir que j’ai eu à rédiger les romans (en tout cas, c’est ce qu’ils me disent !). Les contacts se font via les réseaux sociaux (Facebook, Instagram) et les séances de dédicaces.
Faites-vous des rencontres, des lectures ou des conférences sur vos ouvrages ?
Quand on me le demande. Je suis allé en Italie près du lac de Côme à la demande de ma traductrice en Italien pour en parler. La dernière s’est faite dans la maison de Max Jacob à Quimper.
Depuis quand écrivez-vous ? Qu’avez-vous déjà écrit ?
2006 ; 25 romans à mon actif (4 traduits en allemand, 1 traduit en italien) et des histoires pour enfants (une traduite en anglais et en breton) ; des nouvelles mises gratuitement en ligne sur mon site http://enquetes.en.bretagne.free.fr
Quel est votre dernier livre ? Pouvez-vous nous en parler ?
« Du cognac sur l’Odet ». Comme dans les romans précédents, cette histoire met en scène mon héros récurrent Gwenn Rosmadec, ancien journaliste et écrivain public. Il est convié par un hobereau local à narrer l’histoire de son épopée, la création de cognac sur son domaine au bord de l’Odet. Mais lorsque Gwenn commence à s’informer auprès des gens du château, une ouvrière est assassinée et d’étranges personnages gravitent autour du chevalier de Kermarec. Gwenn, curieux par nature, fouine pour en savoir davantage et remonte le fil d’une ténébreuse affaire.
Où peut-on se procurer vos ouvrages ?
Sur toutes les plateformes (Amazon, FNAC, Darty…) ; chez l’éditeur Les Éditions du 38 ; chez les libraires en commande (le papier est édité à la demande par Hachette)
Quelle est votre position par rapport aux publications à compte d’éditeur, à compte d’auteur ou à compte participatif ? Aux e-book ?
J’ai été auto édité pendant 4 ans. Le résultat était satisfaisant mais c’était une perte de temps considérable. J’ai alors cherché un éditeur, de préférence numérique et suis actuellement aux Editions du 38 qui me donnent entière satisfaction.
Je vends à 90 % en e-book et couvre un territoire bien plus large (voire à l’étranger) que si cela se limitait au papier. Je suis très favorable à ce support qui permet de diminuer considérablement le prix du livre (6 € en e-book, 16 € en papier), qui permet aux seniors d’augmenter la taille des caractères et qui permet de recevoir son livre en un clic de souris. Mais je ne conteste pas ceux qui restent attachés au papier. À chacun son système préféré.
Quel est le conseil le plus important que vous ayez reçu ?
Garde le cap !
Quel conseil donneriez-vous aux amateurs d’écriture ?
L’écriture, c’est un entraînement marathonien. Il faut s’entraîner et écrire tous les jours quelques lignes ou quelques paragraphes pour développer ses compétences.
Que préférez-vous écrire ou lire ?
J’aime lire et écrire. Ma préférence va aux romans (Policiers, science-fiction)
Comment écrivez-vous ?
Sur l’ordinateur
Où puisez-vous votre inspiration ?
Je pars souvent d’un fait d’actualité. Un roman intitulé « Les éoliennes de l’île aux moutons » a été inspiré par le parc éolien de Saint-Brieuc.
Je n’ai pas de commandes d’ouvrage mais mon éditrice me fait confiance et chaque roman qui sort est publié après sa relecture.
Comment construisez-vous vos intrigues, vos personnages ?
Je pars d’un fait divers, d’un article de journal, d’une rencontre… Je laisse mûrir et grandir. Lorsque je sens que je dispose de suffisamment d’éléments, je commence la rédaction. Je connais la fin et le coupable. Le reste se fait à l’instinct et c’est durant ce temps d’écriture que l’histoire va vraiment prendre forme.
Quels sont vos auteurs préférés ?
Isaac Asimov
Victor Hugo
Que lisez-vous en ce moment ?
« Les étoiles d’Orion » de Brice Nadin. Une découverte téléchargée sur ma liseuse.
Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?
Mon 26e roman qui met Gwenn aux prises avec un oligarque russe (il n’y a pas de hasard !)
Avez-vous des dates d’événements à venir ?
26 et 27 novembre 2022 : Salon bigouden du livre de Pont l’Abbé, dont je suis le président.
Où peut-on suivre vos actualités ? Vos parutions ?
Mon site web : Enquêtes en Bretagne
Mes pages Facebook et Twitter et Instagram
Le 20 septembre 2022
Alex Nicol
Je remercie sincèrement Alex Nicol d’avoir eu l’amitié de se livrer à ce jeu des questions-réponses.
© Jean-Louis RIGUET le 23 septembre 2022, Sociétaire de la Société des Gens de Lettres

Du cognac sur l’Odet
Prologue
Ronan Pensec était une petite frappe spécialisée dans le cambriolage des maisons bourgeoises. Il s’arrangeait pour cibler les résidences secondaires autour de Bénodet ou Sainte Marine, de préférence lorsque leurs propriétaires étaient absents.
Il vivait peu ou prou de ses rapines variées, fourguait les bijoux quand il tombait dessus ou mettait les bibelots ou autres trouvailles en vente sur internet.
Cependant, ses fins de mois devenaient difficiles : les bourgeois avaient tous installé des caméras de surveillance connectées à leurs smartphones les autorisant à vérifier en direct sur l’écran quel que soit l’endroit où ils se trouvaient la présence d’un intrus. Il lui fallait trouver autre chose.
En observant la carte de la région, son œil fut attiré par la série de châteaux qui bordaient l’Odet.
– C’est peut-être la solution, se dit-il. Il ne devrait pas y avoir de caméras partout. Et en se dissimulant sous une capuche et un masque même une caméra ne serait pas en mesure de me reconnaître. Maintenant lequel ?
Son doigt parcourut le plan, s’arrêtant sur chacun des bâtiments marqués d’un logo.
– Celui-là ?… Non. Trop à découvert ! …Celui-ci ? Un gite ? peut-être des touristes à piller ? Non. Ce n’était pas la saison…Voyons voir…Ah ! Le domaine de De Kervellec ! Tiens donc ! Un grand bâtiment, une forêt pour se dissimuler, une route pour échapper…L’endroit parfait !
C’était la raison qui avait poussé, la nuit suivante, Ronan à se glisser jusqu’au pied de la tour centrale du manoir après s’être assuré qu’aucun dispositif ne le filmait. En fait il les avait repérés mais s’était faufilé dans les zones d’ombres pour échapper à leur surveillance.
L’accès à la tour consistait en une serrure à l’ancienne. Pas de systèmes électroniques sophistiqués qui pourrissent la vie d’honnêtes cambrioleurs ; l’instrument à la hauteur de ses compétences. Armé d’un trousseau de clés, il eut tôt fait de libérer le Sésame qui verrouillait la bâtisse et se glissa à l’intérieur.
Un escalier en colimaçon grimpait à l’étage d’un côté et plongeait dans les profondeurs du sous-sol de l’autre. C’est par là qu’il s’engagea. L’expérience lui avait appris que les résidents de ce type d’habitation avaient coutume de stocker au sous-sol des tas d’objets dont il était en mesure de tirer un bon prix.
Il descendit la volée de marches et parvint à un corridor qui donnait sur une porte en chêne. Allumant une petite lampe torche, il la dirigea vers le fond et poussa la poignée. Elle n’était pas fermée. Il se glissa à l’intérieur. Son bonheur monta d’un cran. Comme il s’en doutait, un amas hétéroclite de produits à faire rêver un antiquaire se révéla sous le pinceau de sa lampe. Des statues néo romaines, des coffres en bois, des lustres en cristal, des bibelots divers et variés, bref de quoi répondre amplement à ses attentes. Sur un mur, un évier surmonté d’une lucarne justifiait la raison de cette pièce : une ancienne buanderie.
Il s’en approcha doucement, balaya les objets du faisceau de sa lampe et saisit un petit chien en bronze ; une jolie pièce qui pourrait déjà lui valoir un bon repas. Il glissa la petite statuette dans sa besace et poursuivit ses recherches.
Absorbé par ses observations, il sursauta lorsque la porte de la pièce claqua en se refermant violemment. Faisant volte-face, il dut constater portant qu’il n’y avait personne.
– Un courant d’air ? Curieux…
Il retourna à ses fouilles quand à nouveau, la porte claqua. Cette fois-ci, ce n’était pas une coïncidence. Y avait-il quelqu’un ? Il s’approcha de la porte, l’entrebâilla doucement pour jeter un œil dans le couloir…Personne !
Un début d’angoisse s’insinua dans ses neurones tandis qu’un filet de sueur froide imbiba son front. Il tenta de se rassurer.
– C’est le vent ! Rien d’autre.
Pourtant cette idée ne calma pas les battements de son cœur qui avait commencé à jouer de la rumba. Il se sentait oppressé, comme si quelqu’un ou quelque chose le regardait.
Au même moment le son d’une eau qui coule se répandit dans la salle : le robinet avait été ouvert en grand. Mais il n’y avait personne devant !
Essuyant son visage du revers de la main il s’écria :
– Sortez ! Vous ne me faites pas peur !
Une brume blanchâtre se faufila entre les objets, s’approchant insidieusement de Ronan qu’elle encercla avant de se matérialiser devant lui en une silhouette fantomatique.
Il se mit à trembler violemment. Il n’avait pas rêvé : un être inquiétant se tenait devant lui. La main qui tenait la lampe se mit à trembler violemment et celle-ci chut sur le sol, pointant son faisceau vers l’entité cotonneuse. Le fantôme se déplaça doucement et des traits se formèrent sur la zone du visage : un regard hideux, laid, horrible se matérialisa doucement, teinté de jaune sinistre. Dans la pénombre éclairée par la lune, deux yeux rouges s’allumèrent tandis qu’une bouche s’ouvrait sur des rangées de dents longues, noires et pointues. La mâchoire s’écarta comme s’il n’y avait pas de limite à son ouverture. Deux bras aux ongles sales et acérés se levèrent doucement. Deux tentacules vinrent se matérialiser sous la silhouette et commencèrent à se déplacer vers le cambrioleur.
Ronan hurla !
Poussé par la terreur, il se précipita vers la sortie et se rua à l’extérieur sans plus faire attention aux caméras qui venaient de mettre en branle.
Jamais il n’avait couru aussi vite. Sa voiture, dissimulée sous des frondaisons attendait son retour.
Il sauta à bord, démarra et fila de toute la vitesse que ce vieux moteur pouvait lui donner.
– Fini les châteaux ! se dit-il. Je me contenterai des rombières du troisième âge !
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