Camille de Archangelis
À l’heure du dernier train
Publié par ETN Tangerine nights
Dans la Collection Pourquoi pas la nuit.
ISBN 979-10-93 275-71-0
92 pages – 10 €
Préface de Pierre Belleney
Postface de Sarah B. Cohen

Ce que je pense de ce recueil A l’heure du dernier train

Dans ce nouveau recueil A l’heure du dernier train, Camille ne parle pas de wagons attachés derrière une locomotive. Il magnifie le corps de sa bien-aimée avec douceur et mélancolie. Pourtant, il décrit ses affres, ses doutes, et aussi parfois ses échecs.

Depuis plus d’un demi-siècle, Camille a le quatrain tenace. Une nouvelle fois, sa plume gaillarde, trempée dans l’encre de la sensualité, nous réjouit de poèmes tendres et voluptueux.

Ses rimes s’accrochent au corps de sa bien-aimée comme les mouettes suivent un chalutier au retour de pêche. Mais — l’âge aidant — la douceur, la mélancolie même s’insinuent dans l’écriture de Camille.

Cependant, c’est avec entrain qu’il nous décrit ses affres, ses doutes, ses échecs parfois. Et si ses vers semblent sur des rails, notre poète sait aussi prendre les chemins de traverse.

Lecteurs, rassurez-vous, l’heure du dernier (qua)train n’a pas encore tinté à la Comtoise du temps…

Ce que j’en pense

Au fil des strophes, le poète nous entraîne dans la nuit à travers les arbres d’une forêt vers une vieille roulotte où se trouve une jeune princesse recouverte d’un manteau qui n’a pas d’âge.

Tigresse blonde ou de couleur elle peut devenir panthère, louve ou putain, parfois mère, qui lui offre son corps en lançant des défis. Le poète cherche à assouvir son plaisir charnel, incestueux, désir interdit qui le ronge pendant la nuit. Y arrivera-t-il sans que sa sœur tombe enceinte ?

Le poète délaisse l’encre pour le sang dans la salle d’attente d’une gare où ne passe plus aucun train. La nuit l’incite ou le contraint à une tristesse qu’il déverse sur ses alexandrins. Il déclame les poèmes érotiques et au fil des vers sa verge se redresse, mais la fin constate plutôt une défaite du corps.

Alors, dans cette vieille maison, froide et triste, plongée dans le noir, le poète retient ses sanglots, prie pour retrouver cette femme adultère qui était peut-être la sienne même s’il crie le prénom d’une autre qu’il l’aime. Un constat d’échec.

Il abandonne alors le passé au fond de sa mémoire qui devient vide.

Le présent du conditionnel intervient souvent comme autant de désirs inassouvis.
Y a-t-il confusion entre ce vieil homme et le poète ? Toujours est-il qu’il ressent sa lutte comme étant trop brève et que son impuissance se trouve révélée. Il n’oublie pas, et se les rappelle, ses formidables orgasmes jusqu’à ne plus s’en souvenir, affalé sur sa triste couche.

Le poète n’arrive pas à connaître cette femme dans ses moindres mots, gestes ou attitudes. Pourtant il pense à lui répondre mais n’y arrive pas.

Le dernier train est à l’heure. Debout sur le talus longeant la voie ferrée, le poète a bu trop de rhum et trop de bière ambrée et écrit avec son sang un ultime quatrain.

Moi aussi je suis un vieil homme, mais je n’ai pas le talent de Camille de Archangelis pour conter le corps des femmes.

L’auteur

Camille de Archangelis est né le 21 décembre 1952. Il s’oriente vers la poésie dès sa jeunesse, à tel point qu’il crée avec Rodolph Geraci, le 12 juillet 1975, le premier Festival Populaire de Poésie Nue, qui roule et se déroule maintenant chaque année, là où le vent le porte et plante sa tente.

Acharné de la plume, il publie principalement des poésies érotiques. Il a reçu en 2004 le prix Mompezat de la Société des Poètes Français.

© Jean-Louis RIGUET 13 octobre 2020

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